Rulli : " aujourd'hui je vis mes meilleurs moments "

Si je fais le tour de mes camarades, je leur demande à tous le top 10 des meilleurs gardiens d'Europe cette saison. Je pense que tu es dedans à chaque fois, et pas dixième comme on dit. Qu'est-ce que tu en penses, toi ? Où est-ce que tu te situes ? Quels sont, pour toi, les meilleurs gardiens européens ? Et à quelle distance te situes-tu d'eux dans ton esprit ?

Géronimo Rulli : Bon, merci. Tout d'abord, merci. Je l'ai déjà dit et je le répète : je suis un joueur qui, quand on me donne la confiance et que je suis soutenu par mes partenaires, par les supporters, par le staff technique, je peux donner mon maximum, offrir le maximum de possibilités. Je suis heureux d'être ici, je sors sur le terrain avec le sourire. Je travaille tous les jours pour essayer d'atteindre mon meilleur niveau. C'est vrai que je me sens dans un très bon moment de ma carrière. Je me sens très à l'aise dans tous les aspects, que ce soit physiquement, footballistiquement parlant, ou mentalement. C'est vrai qu'à ce niveau-là, je me sens très complet. Je remercie tout le monde d'être ici. Pour moi, aujourd'hui, le meilleur gardien du monde, c'est mon compatriote. Et s'entraîner avec lui plusieurs fois par an – donc je parle de Dibu Martinez – ça m'aide aussi à atteindre le niveau que j'ai aujourd'hui. Je pense que je ne suis pas très loin de Dibu, qui est, en plus d'un ami, un frère pour moi.

La saison dernière, tu as connu une période assez difficile à l'Ajax. Aujourd'hui, comme le disait Romain tout à l'heure, tu es un des meilleurs gardiens d'Europe. À 32 ans, penses-tu que tu évolues, que tu fais le meilleur football de ta carrière ? Est-ce que tu penses que tu n'as jamais connu de saison aussi belle que celle que tu vis actuellement ?

G.R : Je me sens très bien. À vrai dire, je suis très content, très heureux, très à l'aise physiquement et mentalement. Je suis très heureux, mais je pense qu'aujourd'hui je vis mon meilleur moment, oui, mes meilleurs moments. C'est vrai que l'année dernière a été difficile pour moi personnellement, mais la seule chose que je sais, c'est que j'ai tout donné, j'ai toujours tout donné. Je le fais chaque jour avec toutes les équipes dans lesquelles je joue, et Marseille n'allait pas être une exception. Après, le travail paye, et je remercie Dieu parce qu'on le voit aujourd'hui sur le terrain. C'est vraiment quelque chose d'important pour moi d'avoir cette possibilité de jouer pour cette équipe.

Quand tu es à 2-3 mètres de ta ligne, de l'extérieur, on a l'impression que la prise de risque est maximale à ce moment-là. Est-ce que tu avais déjà reçu ce type de consignes auparavant ? Et comment tu perçois cela ? Est-ce que tu te dis « Waouh ! » ? Comment tu appréhendes tout ça ? Un peu comme nous, est-ce que tu ressens parfois de la peur, quand les attaquants sont tout proches ? Comment gères-tu cela ?

G.R : C'est un style de jeu, c'est notre style de jeu, et on le fait parce qu'on pense que c'est le meilleur pour nous, le meilleur pour gagner des matchs. Si l'entraîneur me demande quelque chose, j'essaie de le faire. Après, oui, logiquement, il y a des moments où il y a un peu plus de risques que d'autres. Mais je pense que c'est quelque chose que nous travaillons toute la semaine. J'aimerais que vous voyiez comment nous préparons tout cela, car nous le répétons toute la semaine. Ce n'est pas quelque chose qui se fait au hasard. Il y a beaucoup, beaucoup d'heures de travail derrière : avec la ligne défensive, comment nous attaquons, comment nous relançons le ballon, comment nous le sortons. Il y a énormément d'heures de travail derrière sur le terrain. Ensuite, c'est à nous de prendre la décision pendant les matchs, mais je pense que le staff nous donne tous les outils possibles pour que nous soyons à l'aise et prenions la bonne décision sur le terrain.