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Interview

Rongier : "Il y a eu un petit traumatisme lié à ma blessure"

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 13/12/2024 à 13:23

Rongier : "Il y a eu un petit traumatisme lié à ma blessure"Rongier : "Il y a eu un petit traumatisme lié à ma blessure"

Valentin Rongier était en conférence de presse avant la réception de Lille ce samedi. Il a évoqué la longue blessure qui l’a affecté personnellement.

Ton retour au sein du groupe en août a marqué une étape importante. Plusieurs mois s’étaient écoulés, et il y avait peut-être un peu de doute, surtout avec une équipe déjà en place. Comment as-tu vécu cette période où il fallait cravacher pour regagner tes galons ?

Valentin Rongier : "Effectivement, la différence par rapport aux autres années, où je n’avais pas forcément démarré titulaire, c’est que cette fois-ci, je revenais d’une longue blessure. Il y avait donc cet aspect-là. Tu fais bien de le mentionner : il y a eu des doutes, notamment concernant ma capacité physique. Sur mes qualités de footballeur, en revanche, je n’avais aucun doute. Je savais que je ne les avais pas perdues et que tout reviendrait si mon genou me laissait tranquille. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé. Je me suis laissé le temps, j’ai été patient. Comme toujours, j’ai fermé ma bouche, j’ai travaillé, et je suis content que ça ait fini par payer."

On parle beaucoup du jeu mis en place par le coach, mais un peu moins du travail mental qu’il effectue avec vous. Pourtant, il semble que ce soit un point sur lequel il insiste beaucoup. Peux-tu nous expliquer comment cela se passe, sachant que c’est moins visible sur le terrain ?

Valentin Rongier : "Ce n’est pas forcément un travail quotidien où il parle de mental à chaque fois qu’on regarde une vidéo ou qu’il prend la parole. Mais c’est vrai que, pour lui, c’est un aspect qui compte énormément. Il nous l’a montré en intégrant une personne au staff spécifiquement pour nous aider à ce niveau-là. Je ne sais pas si vous étiez au courant, mais cette personne est désormais présente au quotidien, en fonction de nos besoins. Pour moi, dans le sport de haut niveau, et pas seulement dans le football, c’est quelque chose de très positif et extrêmement important. Le coach a particulièrement insisté sur ce point parce qu’il ne comprenait pas pourquoi nous avions du mal à développer notre jeu au Vélodrome. C’est là-dessus qu’il a beaucoup travaillé, en mettant l’accent sur cet aspect mental."

Tu parlais de la psychologue qui intervient depuis quelque temps. Comment ça se passe concrètement ? Peux-tu nous parler de ton expérience personnelle ? Est-ce que c’est uniquement les jours de match ? De quoi discutez-vous ? Est-ce rapide ou est-ce que cela demande une véritable séance ?

Valentin Rongier : "Je l’ai rencontrée deux fois. La première fois, c’était parce qu’elle voulait mieux comprendre le contexte marseillais. Comme on l’a dit tout à l’heure, je crois que je suis le plus ancien de l’effectif. J’ai donc pu lui parler de mon expérience personnelle et de tout ce que j’ai vécu depuis mon arrivée, pour qu’elle puisse mieux s’imprégner de cette réalité. La deuxième fois, c’était dans le cadre de ma blessure. L’année dernière, j’ai traversé des moments très compliqués, et dès qu’elle est arrivée, je me suis dit que ce serait une bonne idée d’échanger avec elle. Je voulais voir ce qu’elle pouvait m’apporter, car je pense qu’il y a eu un petit traumatisme lié à cette blessure qui a duré plus longtemps que prévu. Je ne vais pas entrer dans les détails de cette séance, mais elle est là pour tous les joueurs. Que ce soit pour des problèmes de préparation de match, de gestion de la douleur ou même des soucis personnels, elle est disponible et nous montre qu’on peut compter sur elle."

Et ça te fait du bien ?

Valentin Rongier : "Oui, je pense que ça fait du bien. Après, on est dans un sport où l’ego est très présent. On est des mecs, on se dit souvent qu’on n’a pas besoin de ça, qu’on peut gérer seuls. Mais je pense que si on s’ouvrait un peu plus, ça pourrait vraiment faire du bien à d’autres aussi."

Tu dis : "J’ai fermé ma bouche, j’ai bossé, j’ai travaillé". Mais ça ne veut pas dire qu’à l’intérieur, tu ne ressens rien. Est-ce que tu as parfois un sentiment d’injustice ? De devoir toujours prouver, peut-être plus que les autres ? On a l’impression que ton histoire, c’est souvent : pas titulaire au départ, mais indispensable en milieu de saison. Est-ce que ça t’agace ?

Valentin Rongier : "Il y a eu des années où ça m’a un peu agacé, oui. Mais cette année, c’était différent parce que je revenais d’une longue blessure. Je me mets à la place du staff, du coach qui arrive dans un contexte particulier. On connaît tous les enjeux qu’il y a à l’Olympique de Marseille. Il arrive avec un effectif à sa disposition : certains joueurs sont prêts, d’autres ne le sont pas. Logiquement, il compose avec ceux qui sont opérationnels, et ceux qui ne le sont pas, il les laisse pour plus tard. C’était mon cas. Donc non, je ne lui en veux pas du tout. Je comprends parfaitement sa position. Cela aurait pu venir plus vite, parce que je me sentais prêt avant qu’il me donne ma chance. Mais encore une fois, ce sont ses choix, c’est lui le coach, c’est lui qui décide. Moi, je voyais ça différemment. Une fois que j’étais prêt, même s’il ne m’alignait pas, je continuais à tout donner à l’entraînement. Je ne lâchais rien pour lui montrer qu’il avait tort de ne pas me faire jouer."