Dimitri Payet a accordé une interview au Phocéen à l'occasion de la remise du Phocéen d'Or 2015, dont il est le lauréat. Retour avec lui sur sa saison, où il aura donc été le meilleur olympien. Entretien.
Dimitri, que représente cette récompense de joueur de l'année, ça te touche ?
Dimitri Payet : "Bien évidemment. Ça met en lumière ma bonne saison. Que ce soit reconnu par les supporters et les médias, ça montre que j'ai bien travaillé, et ça fait toujours plaisir de recevoir ces prix-là, surtout de la part des supporters qui viennent aux matchs tous les week-ends."
C'est peut-être ça le plus important, c'est un prix du grand public, du stade...
D.P. : "C'est ce qui fait d'autant plus plaisir, on a vu un public formidable cette année, qui ne nous a pas lâchés, qui était là à chaque match. Qu'ils m'élisent pour ce titre, ça fait énormément plaisir."
Le Vélodrome, c'est quelque chose d'extraordinaire de jouer dans ce stade tous les week-ends ?
D.P. : "On l'a vu encore ce soir (face à Bastia, ndlr). Malgré le résultat qui ne nous qualifie pas pour la Ligue des Champions. Cette saison ils ont été présents même quand ça a été difficile. Même s'ils avaient tendance à nous siffler la saison dernière, cette année ils ont répondu présents à chaque match. Donc déjà, les remercier, parce que ça fait plaisir et on avait besoin d'eux. Le Vélodrome redevient un stade où il est difficile de gagner."
Et à titre personnel, c'est une saison réussie avec 16 passes décisives, une performance rare Dimitri. Comment tu la qualifierais objectivement ?
D.P. : "Je me suis bien senti dès le début du championnat et j'ai réussi à être plutôt régulier. En étant régulier, on arrive à être performant et efficace. Après, il y a ce rôle de numéro dix où je me suis bien senti et qui m'a permis de donner des ballons de but et de marquer."
Justement, il y a cette intersaison où tu es replacé numéro dix, où tu refuses de quitter l'OM, tout s'est joué là à ce moment où Marcelo Bielsa t'a fait confiance dans ce rôle ?
D.P. : "Forcément ça a été important que le coach me fasse confiance. Je fonctionne plutôt comme ça. Il fallait en plus s'adapter à ce nouveau poste. Il m'a beaucoup aidé, ce qui m'a permis de m'adapter assez facilement, assez rapidement. Et de là, avec la confiance du coach et la mienne qui de match en match s'élevait, ça m'a permis de faire cette saison."
En parlant de Marcelo Bielsa, c'est un coach spécial ?
D.P. : "Oui, c'est un coach spécial. Ce n'est pas un coach qu'on voit tous les jours. C'est un personnage assez atypique. Mais moi honnêtement, je savoure de bosser avec un coach comme celui-là et j'espère qu'il sera encore là l'année prochaine."
Didier Deschamps, ton sélectionneur, a dit qu'il fallait que tu franchisses le palier international. L'OM peut t'aider en ce sens ?
D.P. : "Oui bien sûr, sinon je ne serais pas venu ici. Il l'a dit, il y a eu du mieux dans le dernier rassemblement, il faut que ça continue et ça passera par des sélections et des bons matchs pour franchir ce palier."
L'épisode le plus noir de ta saison, c'est cette mise à l'écart pour le match de Lille (fin décembre, pour la 19e journée, ndlr). Comment vis-tu ce qui s'est passé avec le recul ?
D.P. : "Plutôt bien. Ca m'a permis d'avoir la trêve pour me remettre en question et de revenir à cent pour cent."
Ton meilleur match cette saison ? La prestation contre Lyon par exemple ?
D.P. : "Ca aurait été plus joli avec la victoire, mais c'est vrai que ça a été l'un de mes meilleurs matchs."
Tu as la réputation de mieux réussir lors de tes deuxièmes saisons, pourquoi ?
D.P. : "Je ne sais pas. Il faut toujours une période d'adaptation plus ou moins longue. C'est vrai que ça a été plus compliqué la première année. Je n'ai pas non plus évolué très souvent à mon poste de prédilection. Il y a beaucoup de choses qui font que, mais c'est passé on va retenir ce qui s'est passé cette saison."
Tu avais aussi la réputation d'être assez irrégulier, notamment dans les grands matchs. Ca a un peu changé cette année où on t'a vu présent dans les grosses rencontres, régulier avec des caviars que tu as enchaînés de match en match...
D.P. : "Oui, c'est quelque chose qu'on a pu me reprocher, mais encore une fois avec le travail et le soutien de mon coach j'ai pu gommer ce petit accroc qui me manquait encore pour franchir des paliers."
Un dernier mot pour les supporters ?
D.P. : "Un grand merci. Ca a été une saison extraordinaire dans ce stade mythique. On a déjà hâte d'être à la saison prochaine."
Tu seras là ?
D.P. : "Normalement oui."
