Avec Rouen, Najib Ammari va recroiser la route de l'OM en coupe de France. Il nous parle de ce match, de sa saison en Normandie et de son avenir.
Comme un jeune étudiant en plein cursus universitaire, Najib Ammari découvre les joies de l’appartement perso en centre-ville, de l’organisation, que ce soit pour les courses ou le ménage. Mais pas de fêtes arrosées pour lui. C’est qu’il a un partiel important, le 22 janvier prochain. Un match contre son club formateur et son employeur, l’OM, en 1/16e de coupe de France avec Rouen. Entretien avant les retrouvailles.
Najib Ammari : "J'étais en voiture, j'écoutais RMC et quand j'ai entendu Rouen-OM, c'était fort. Les gens ont commencé à m'appeler, et là je me suis rendu compte du tirage. Il y a deux tours de ça, j'en parlais avec des amis, je me disais : ça serait rigolo de tomber contre l'OM. J'avais dit ça comme ça. Au moment où on a tiré l'OM, j’ai repensé à ce moment-là, à la tête de mes potes quand on en parlait. C'est exceptionnel !"
Pour toi, c'est un match qui compte triple ?
N.A : "Exactement. Parce qu'on joue contre le club qui me prête, contre mon club formateur. Ça va être comme un test, car on connait le niveau de l'OM, la saison qu'ils font. Nous on est en National, ça va nous permettre de nous confronter au plus haut niveau."
En même temps, l’OM est tellement focalisé sur le championnat qu’ils vont peut-être prendre ce match à la légère.
N.A : "Je ne pense pas, car les grandes équipes veulent toujours tout gagner. Ils vont prendre ce match très au sérieux, connaissant les anciens partenaires, ça ne va pas être facile pour nous. On s'est déjà un peu chambré avec Jordan (Ayew). On s'est appelé après le tirage, on s’est titillé, c'est de bon augure ! Et sur un match tout peut se jouer."
Personnellement, comment tu te sens physiquement ? Ta blessure au talon est derrière toi désormais ?
N.A : "C'est vrai que j'ai été un peu freiné, mais ça fait partie du football. J'ai beaucoup travaillé pendant les vacances avec un préparateur physique individuel pour revenir au top de ma forme. Je commence à retrouver du rythme. Là j'ai été un peu juste pour Ajaccio, mais j'espère être au top contre Marseille. Physiquement je suis totalement apte. Je pense que le coach a confiance en moi. Il faut que je continue à lui montrer tous les jours au quotidien à l'entraînement que je suis capable de jouer dès le prochain match. C'est le coach qui m'a fait venir ici, donc je ne pense pas qu'il n'y aura pas de problème si je fais le travail."
Comment ça se passe avec tes coéquipiers qui ne t'ont toujours pas vu jouer ?
N.A : "Je ne calcule pas trop ça. Ils m'ont bien accueilli, j'ai un bon rapport avec eux. Malheureusement le destin a voulu que je sois blessé, c'est comme ça."
Ta saison se résume aux 5 mois qui viennent.
N.A : "C'est clair et net. Je joue gros sur la 2e partie de saison. Mais je le prends comme une bonne pression, car même si c'est mon métier, pour moi, le football reste un jeu. Je suis excité. La première partie de saison, les pépins, je sais que c’est derrière désormais."
En juin dernier, tu as signé un contrat d’un an, renouvelable deux ans par l’OM. Ca doit forcément te trotter dans la tête.
N.A : "Je n'ai pas eu de nouvelles des dirigeants, mais non, je n'y pense pas trop. Ce n'est pas ce qui me préoccupe le plus. Là je pense surtout à retrouver du rythme, à jouer le plus rapidement possible pour exprimer toutes mes qualités."
Lors de l'intersaison avec l'OM, Elie Baup t'a fait jouer les matchs amicaux, jusqu'à celui contre Nîmes où tu as été sorti rapidement...
N.A : "C'est vrai que le coach m'avait fait jouer les trois matchs, ça faisait beaucoup de temps de jeu pour un jeune qui venait de signer pro. Sur ce match contre Nîmes, je n'ai pas de regret, car il ne faut jamais en avoir, mais c'est vrai que j'aurais pu faire beaucoup mieux. On était en pleine préparation, j'avais un peu de fatigue. J'ai pris un petit coup et le coach m'a sorti."
N.A : "Oui, car partir tout seul de Marseille, ça m'a fait grandir. J'ai toujours joué à Marseille, j'ai ma famille là-bas. En plus, avec les petits pépins que j'ai eus, ça m'a forgé en quelque sorte. Je ne me dis pas : Si j'étais resté à Marseille, peut-être que j’aurais plus joué…, je ne me suis pas devin. Je suis content d'être venu à Rouen. Après les aléas font que ça ne se passe pas toujours comme on le veut. Mais ce n’est pas fini…"
Que peux-tu nous dire de cette équipe rouennaise ?
N.A : "Il n'y a pas spécialement d'individualité, c'est plutôt un collectif. L'effectif est homogène, ce n'est pas tout le temps les mêmes joueurs qui jouent, ça tourne. On est une équipe joueuse. Et la montée en Ligue 2 (Rouen est 9e du National) reste encore d'actualité."