OM : sa relation avec De Zerbi, son rôle, sa concurrence avec Wahi… les confidences de Maupay

La semaine dernière, en conférence de presse, le coach était à ta place, et on lui a posé une question sur toi. Il a dit : "Moi, Neal, j’adore son sourire." J’imagine que tu as vu la séquence ou qu’on t’a rapporté ses propos. Il a ajouté : "Tout au long de mon séjour à Marseille, je veux Neal Maupay dans l’équipe." Je voulais savoir ce que tu en as pensé quand tu l’as vu ou entendu, et si tu penses que cela te met en position de force pour négocier un transfert définitif.

Neal Maupay : "Franchement, je n’avais pas vu la séquence, je ne regarde pas vraiment les conférences de presse, je fais autre chose. Mais forcément, on me l’a envoyée, et ça fait toujours plaisir. Je m’entends super bien avec le coach. Avant la conférence, je lui avais glissé un mot en plaisantant : "Si on parle de moi, s’il vous plaît, coach…" Et je vois qu’il l’a fait, donc ça m’a vraiment touché. Sinon, je pense que le coach et moi, ça a matché dès le début. On partage la même mentalité, la même vision des choses. J’essaie de lui rendre cette confiance en travaillant pour lui et pour l’équipe. C’est sûr que quand un coach vous considère comme ça, ça fait plaisir. Mais il est comme ça avec tous les joueurs. Il sait nous mettre en confiance, et on se sent bien avec lui et son staff. Je pense que ça se ressent sur le terrain."

Sur cette fameuse déclaration de Roberto De Zerbi, et plus précisément quand il dit : "Neal Maupay ne va pas nous marquer 20 buts cette saison. Par contre, son investissement au quotidien, à l’entraînement, en match, et ce qu’il fait sur le terrain, c’est hyper important." Aujourd’hui, factuellement, vous êtes à 3 buts et 4 passes décisives en 15 matchs, toutes compétitions confondues. Je voulais savoir : à titre personnel, dans votre conception du poste d’attaquant, attendez-vous davantage de vous sur le plan décisif, ou le fait d’être important dans le jeu et dans le contenu vous suffit-il ?

Neal Maupay : "Pour moi, l’important, en venant ici, c’était d’aider l’équipe et de viser le plus haut possible en championnat, notamment une qualification en Ligue des Champions. C’est vraiment dans cet esprit que je suis venu. Bien sûr, au niveau des buts, je peux faire mieux, et je vais faire mieux. Je le sais, parce que je l’ai déjà fait par le passé et que j’ai toujours les mêmes qualités. Cependant, il faut aussi prendre en compte que mon rôle dans l’équipe est différent. Les stats, c’est bien, mais elles ne disent pas tout. Mon rôle ne se limite pas à être un attaquant qui reste devant en attendant que l’équipe joue pour lui. J’ai d’autres responsabilités sur le terrain. Par exemple, face à des blocs bas, je dois rester bien haut pour créer des espaces pour Adrien ou Mason. Parfois, je décroche pour leur permettre de faire des appels en profondeur. Comme on l’a vu à Rennes, sur le but de Mason, je me suis sacrifié pour qu’il soit seul derrière. Ce rôle me convient totalement. Tant que l’équipe tourne bien, je suis heureux. Après, c’est vrai que j’ai eu des situations où j’aurais pu mieux faire, et je travaille là-dessus tous les jours. Quand le coach dit que je ne marquerai pas 20 buts, je ne sais pas, mais ce que je sais, c’est que j’ai plus à offrir que ce que j’ai montré jusqu’ici. Ça va venir, j’en suis convaincu."

Je voulais te parler de ton profil et de cette concurrence avec Elye Wahi. On a compris que ça se passe très bien entre vous, même si lui, évidemment, doit être un peu déçu. En plus, il est blessé en ce moment, ce qui rend les choses encore plus compliquées. Honnêtement, penses-tu que ton profil correspond davantage à ce que demande l’entraîneur et au système actuel de l’OM ? On te voit passeur décisif, parfois buteur, mais surtout très solide dos au but. On a évoqué des défenseurs comme Pallois, qui ont eu du mal face à toi. Ton style semble vraiment bénéfique pour l’équipe, alors qu’Elye a un profil plus axé sur la profondeur. Est-ce que tu penses que c’est aussi ce qui te rend quasi indispensable aujourd’hui ?

Neal Maupay : "C’est une bonne question. Je pense que c’est une question d’équilibre et de ce que recherche le coach. Actuellement, dans ce qu’il nous demande de faire, il estime que mes qualités et mon profil sont plus adaptés à l’équipe. Après, c’est vrai qu’Elye est blessé en ce moment, mais comme je l’ai déjà dit, tout peut aller très vite, dans un sens comme dans l’autre. En début de saison, j’étais sur le banc, numéro 2 derrière Elye. Maintenant, je joue un peu plus, et l’équipe tourne bien, on gagne des matchs. Cela rend les changements compliqués pour le coach. Mais Elye a des qualités différentes des miennes. Il est jeune, et je suis certain que, quand il reviendra, il nous fera beaucoup de bien, car c’est un très bon attaquant. Arriver à Marseille à son âge n’est pas facile. Il y a beaucoup de choses à assimiler, mais je suis sûr qu’il va y arriver."