OM : la position claire de Longoria sur la Super League

Il y a eu une décision très importante ce matin de la Cour de justice européenne qui va à l'encontre de ce que fait l'UEFA et de l'organisation actuelle du football européen. Quel est votre point de vue à ce sujet ?

Pablo Longoria : "En ce qui concerne la décision de la Cour Européenne aujourd'hui, c'est quelque chose qui était prévu. Notamment parce qu'au tribunal européen, il n'est pas possible d'établir une loi différente pour le football que pour le basket ou l'athlétisme. Avec l'EuroLeague, les conflits avec la FIBA et les problèmes liés à la Diamond League en athlétisme, qui est une compétition fermée, tout cela était prévisible pour tous les acteurs en raison du monopole existant. Cette décision ouvre la porte à la possibilité pour les clubs d'organiser une compétition. Il s'agit d'une décision entre la commercialisation et la gouvernance de la compétition. Actuellement, au sein de l'ECA dont je fais partie du conseil d'administration, l'une des priorités est la relation directe avec l'UEFA et la FIFA pour la commercialisation de différentes compétitions telles que la Ligue des champions, la Conference League, l'Europa League, et également le mondial du club annoncé la semaine dernière. Ces verdicts d'aujourd'hui rappellent à tout le monde la nécessité accrue de dialogue dans le football européen, plus d'unité, et la recherche d'une direction commune. Je pense qu'avoir 3 à 4 compétitions différentes organisées par différentes entités serait une catastrophe pour le football. Il est crucial de travailler ensemble, de dialoguer, et d'assurer une commercialisation équitable, permettant à tous de participer aux compétitions européennes. Si ce n'est pas la voie choisie, je crains un avenir difficile pour le monde du football. C'est la responsabilité des divers dirigeants du football européen, pas seulement celle de l'Olympique de Marseille ou d'autres clubs. Je pense que ce n'est pas le moment de diviser, comme on peut le constater actuellement dans le football. Il est nécessaire que tout le monde avance dans la même direction et écoute les autres. C'est le moment d'appeler à l'unité et de chercher une cohésion dans le football européen avec un dialogue constant."

Il y a des médias manifestement très sérieux qui disent que l'OM veut absolument jouer la Super League si jamais cette compétition est créée à l'avenir. Est-ce vrai ou pas ?

P.L. : "C'est complètement faux. Il n'y a eu aucune discussion sérieuse à ce sujet. Nous ne sommes pas en faveur du statu quo du football actuel. C'est pourquoi nous avons décidé de présenter notre candidature à l'ECA, de chercher à changer les choses ou au moins d'exprimer notre opinion et de participer à toutes les questions importantes dans le monde du football, mais à l'intérieur du système et en coopération avec les différents organes de contrôle du football européen. La prétendue volonté de l'Olympique de Marseille de participer absolument à de telles compétitions est catégoriquement démentie. C'est complètement faux."

Il y a l'incertitude que la participation à la Ligue des Champions fait peser sur les finances du club. Une fois l'OM y est, une fois l'OM n'y est pas et ça change beaucoup de choses dans la gestion du club. Ne préfèreriez-vous pas une compétition fermée avec plus de certitudes ?

P.L. : "Réponse simple et claire : une Ligue fermée, ce n'est pas du football. La méritocratie sportive et ton résultat sportif doit te positionner. C'est très bien, une Ligue fermée, ne pas avoir l'incertitude, mais on fait du football pour cette incertitude, pour avoir un résultat sportif, pour arriver hier à Montpellier avec la calculette et chercher comment tu serais avec des points en plus, des points en moins, ça c'est le monde du sport. Et on fait du sport pour ça. Je ne vois pas le sens d'une ligue fermée, cela ne représenterait pas le football européen."