OM : Durand fait le parallèle entre Longoria et Pape Diouf

Patron de la cellule recrutement de l'OM durant des années, et surtout ancien milieu de terrain de la grande équipe olympienne des années 90, Jean-Philippe Durand a toujours un oeil averti sur la vie de son club. Pour Le Phocéen, il revient sur les derniers bouleversements à la tête de l'OM, et notamment la nomination de Pablo Longoria comme président. Interview :

Comment as-tu vécu le changement de présidence à l'OM ?

Jean-Philippe Durand : "Le départ d'Eyraud ne m'a pas surpris, car c'était inéluctable. Il a même été longtemps été en sursis grâce aux matches à huis clos, car il aurait certainement sauté plus tôt sous la pression populaire. Après, j'ai été surpris comme tout le monde de voir Pablo Longoria nommé à ce poste. Je ne connais pas assez l'homme pour dire s'il a la carrure pour cette fonction, mais ce qu'il y a d'intéressant dans cette nomination, c'est que l'on va plus parler football que business. On se rapproche plus de ce qu'était l'OM lorsque Pape Diouf était président. Pape était avant tout un directeur sportif ou un manager général, c'est ce qui l'intéressait et c'est dans ce domaine qu'il était performant. Il n'était pas franchement passionné par le côté finances, communication, ou stratégies commerciales. En revanche, il était très investi dans la partie sportive avec les coachs, les joueurs, le recrutement, et c'est ce qu'on va attendre aujourd'hui avec Pablo Longoria".

Le sportif passe avant tout le reste aujourd'hui ?

JPD : "Oui, c'est ce dont le club a le plus besoin. Il y a une équipe à remobiliser, un jeu à remettre en place et un effectif à renouveler dans les mois qui viennent. Si Longoria est bien entouré pour gérer le club et la partie administrative, il va pouvoir s'y atteler. C'est une question d'équilibre, comme lorsqu'on met un jeune entraîneur à la tête d'une équipe. S'il a un bon adjoint, un bon staff et un bon directeur sportif, il va pouvoir apporter autre chose, alors que si on lui demande de tout faire, il n'y arrivera pas. C'est pareil pour Longoria".

Beaucoup de gens de la direction sont partis, justement...

JPD : "Oui, mais encore une fois, la priorité aujourd'hui, c'est l'équipe. Bien sûr, le club doit être géré dans son ensemble, être représenté auprès des instances, mais ce n'est pas primordial dans l'instant. L'essentiel de ce que l'on demande à Longoria, c'est de travailler sur l'effectif, c'est d'être efficace maintenant. L'OM doit retrouver sa place en haut du classement et ça passe par un gros travail sur l'équipe première. Le reste doit être assuré par ceux qui l'entourent".

Justement, puisqu'on parle de l'équipe première, que penses-tu de l'arrivée de Sampaoli ?

JPD : "C'est quelqu'un que je découvre, je dois donc attendre d'en voir plus pour me prononcer sur le plan technique. Mais, l'idée est bonne dans le sens où c'est un coach charismatique, avec un vrai caractère, qui peut faire du bien à l'équipe. En prenant la lumière sur lui, il peut libérer les joueurs et leur permettre de se concentrer sur leur football. Evidemment, il y avait d'autres profils en France, où il y a quand même de bons coachs sur le marché comme Rémy Garde ou Laurent Blanc. Mais c'est un vrai choix de Pablo Longoria, et le fait qu'il soit hispanique comme lui va certainement leur permettre de gagner du temps. Après, comme avec n'importe quel coach, on le jugera par les résultats".