OM : comment est perçu Nuno Tavares au Portugal

Auteur d'une première partie de saison canon dans le couloir gauche de l'OM, Nuno Tavares a impressionné les observateurs avec son apport offensif et sa frappe de mule, qui a terminé à six reprises au fond des filets. Un monstre de puissance capable de trainer deux défenseurs adverses sur son dos, mais aussi capable d'oublis surprenants sur le plan défensif. Peu importe, sachant que les pistons dans le système d'Igor Tudor ne sont pas vraiment là pour tenir la baraque derrière. Mais depuis, le temps à passé et le latéral gauche portugais ne brille plus vraiment par ses buts depuis la trêve hivernale, hormis une réalisation à Toulouse (2-3) mi-janvier. Dans le même temps, il rend fou les supporters par des attitudes très limites lorsqu'il s'agit de conserver le ballon ou de se replacer. Des manques qui n'échappent plus à personne, y compris au Portugal, comme l'explique au Phocéen le journaliste de Trivela.fr Alexandre Ribeiro :

Comment observe-t-on les performances de Tavares au Portugal ?

Alexandre Ribeiro : "Comme à Marseille, j'imagine, avec des questions sur son QI football. On sait depuis le début qu'il est surtout un piston dans un système à trois centraux, car il n'a pas la rigueur pour être un véritable latéral. Mais on connait aussi ses grosses qualités physiques dans son couloir et sa capacité à avoir les deux pieds, ce qui n'est pas rien. En gros, un joueur à deux visages, avec d'énormes qualités et d'énormes lacunes qu'il n'a pas corrigées depuis le début de sa carrière."

C'était déjà le cas à ses débuts au Benfica ?

AR : "Absolument, c'était la même chose. Il pouvait tout exploser dans son couloir et pénaliser son équipe par ses erreurs bêtes. Quand il est sorti du centre de formation, il a fait deux ou trois grosses performances avec l'équipe première. On a commencé à parler de très gros potentiel, y compris à termes avec la sélection A. Mais la hype n'a pas vraiment duré, d'autant que le Portugal a la chance d'avoir des joueurs dans le couloir gauche comme Raphaël Guerreiro et Nuno Mendes, qui est extraordinaire depuis deux ans. Ce dernier représente le présent, mais aussi l'avenir. La seule chance de Tavares d'y aller, c'est évidemment de progresser et de compter éventuellement sur des blessures à son poste."

On parle de ses performances avec l'OM dans la presse portugaise ?

AR : "Pas plus que ça, car la presse du pays se concentre essentiellement sur les trois gros clubs portugais et sur les joueurs qui performent en Premier League ou en Ligue des Champions. C'est dommage, car un joueur comme Anthony Lopes (le gardien de Lyon) a souffert de ça. C'est un peu plus le cas aujourd'hui avec les Portugais du PSG, mais pas vraiment pour le reste de la Ligue 1. On parlait plus de lui lorsqu'il ne jouait presque pas avec Arsenal."

Et Vitinha, avec son très gros transfert cet hiver ?

AR : "Oui, on a parlé du prix évidemment, qui paraissait très élevé pour les observateurs du foot portugais. Mais on connait aussi son potentiel, qui est très important. On pensait d'ailleurs que ses qualités correspondaient plus à la Premier League. 30 M€, c'est cher, mais on pense que son potentiel peut l'amener encore plus haut, à condition qu'il parvienne à s'intégrer rapidement dans le système de Tudor."