OM : ce qui agace Longoria dans l'arbitrage français
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 20/11/2022 à 01:00
Pablo Longoria constate les problèmes de l'arbitrage français. Et il a tenté d'expliquer ce qu'il faut changer.
Cette saison, l'OM a par moment été arbitré étrangement, notamment par une VAR qui semblait absente des débats. On se souvient par exemple du match à Paris, où une main de Mukiele n'a pas été sifflée dans la surface alors que celle de Rongier l'avait été la saison précédente. Pablo Longoria constate les problèmes de l'arbitrage français. Et il a tenté d'expliquer ce qu'il faut changer face à la presse. Morceaux choisis.
Problème d'uniformisation de l'arbitrage en Europe
"Je cherche à analyser pourquoi l'OM est arbitré comme ça. Je considère que le niveau individuel de l'arbitrage français est haut. On le voit dans les matchs internationaux où les arbitres français font de bons arbitrages. Ils ont un bon niveau international et un bon niveau individuel. Pour moi, quel est le problème en France ? On peut l'analyser. Pour moi, ce sont des problèmes qui sont très importants. Il y a beaucoup de différences entre les critères européens et les critères français. Ce sont des façons très différentes de comprendre l'arbitrage. Ca affecte l'OM. Sur nos matchs, on nous envoie 85 à 90% de fois des arbitres européens, des arbitres qui arbitrent les matchs en UEFA. Les consignes nationales et celles internationales sont tellement loin, que ça fait des arbitrages qui ne sont parfois pas très cohérents. Pour moi, c'est un problème de confusion par rapport à quel type d'arbitrage on peut faire, pas un problème de niveau individuel. Quand tu as des consignes complètement différentes et que tu vas faire des évaluations complètement différentes, c'est difficile pour l'arbitre".
La VAR mal utilisée en France
"Avec tout le respect qu'on a dans l'arbitrage, on considère la VAR comme un élément de correction pour l'arbitre. Je considère que ça doit être un élément qui aide l'arbitre à prendre la meilleure des décisions. Dans d'autres pays, la VAR n'est pas utilisée pareil. En Angleterre, c'est un modèle traditionnel où on n'utilise pas la VAR, parce qu'on ne l'aime pas. OK, on l'accepte. En Italie ou en Espagne, on est dans la direction d'utiliser la VAR pour aider les arbitres, et même, la relation entre l'arbitre central et l'arbitre vidéo est une relation de respect : "Je vais t'aider, tu vas m'aider". Je ne crois pas qu'ici en France on ait une conception de la VAR comme un élément qui aide les arbitres, même au niveau public ou même au niveau de la communication. Parce que je lis beaucoup de fois "la VAR a changé la décision de l'arbitre". Non, la VAR a aidé l'arbitre a prendre la bonne décision. Pour moi, c'est cette conception de la VAR dans l'arbitrage français n'est pas adéquat".
Pourquoi il ne pousse pas de coup de gueule
"On peut réagir de façon différente sur l'arbitrage et sur différents événements. Je crois dans un football plutôt moderne. En Espagne, j'ai tout le temps vu parler d'arbitrage dans les années 90. On doit considérer que l'arbitrage fait partie du sport, c'est un acteur majeur, comme nous les dirigeants et surtout les joueurs. On doit tous coexister. Je prends des mauvaises décisions tous les jours. L'arbitre, il va se tromper. Moi, je vais me tromper demain. On doit traiter tout le monde avec respect. On doit parler beaucoup dans les instances. On peut discuter des origines du problème. Je n'aime pas imposer publiquement des situations, pas par manque de caractère, mais parce que je ne crois pas que c'est le futur du football. Je ne crois pas qu'un dirigeant de football en 2022 doit sortir à la télé pour insulter un arbitre, parler d'arbitrage ou chercher à mettre de la pression. Ca se fait après, c'est important que l'Olympique de Marseille soit bien représenté dans les instances et de bien faire porter notre voix. C'est très important d'être cohérent tous les jours avec le travail que tu fais en cherchant toujours à améliorer, que l'arbitrage change, qu'il soit meilleur. Mais sortir à la télévision pour insulter un arbitre ou dire que l'arbitrage nous a volés ou pas volés, je crois que c'est trop ancien. C'est ma vision".