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Interview

OM : Amoros ne comprend pas Villas-Boas

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 29/10/2020 à 01:00

OM : Amoros ne comprend pas Villas-BoasOM : Amoros ne comprend pas Villas-Boas

L'ancien international olympien est inquiet après la prestation de l'OM face à Manchester City.

Depuis mardi soir, la prestation calamiteuse de l'OM face à Manchester City (0-3) est encore dans les esprits des supporters marseillais. Une défaite certes face à un adversaire de très haut niveau, mais que les Olympiens n'ont jamais semblé être en mesure de contester, même si André Villas-Boas s'en défend (vidéo). Cette résignation pose beaucoup de questions aujourd'hui, alors que l'OM est entré dans une séquence de matches très rapprochés à très forts enjeux. Des questions que se pose l'ancien latéral de l'OM et de l'équipe de France Manu Amoros, comme il l'explique au Phocéen. Interview :

Manu, quelle est ta réaction après le match produit par l'OM mardi soir ?

Manu Amoros : "C'était assez consternant. C'est grave parce que l'OM n'a pas joué du tout, ni même cherché à jouer. J'ai l'impression que le seul souci de Villas-Boas était de ne pas prendre cinq ou six buts. Résultat, il en a pris trois avec une équipe ultra-défensive qui a joué très bas, alors qu'on sait bien que dans ce type de match face à un adversaire plus fort, on doit montrer de la qualité et essayer de l'inquiéter. Là, on tend le bâton pour se faire battre".

Comment l'OM aurait-il dû s'y prendre alors ?

MA : "C'est justement dans ces matches-là qu'il faut essayer de produire du jeu et de les inquiéter. On ne demande pas à l'OM de battre Manchester City ou de terminer premier de sa poule, au contraire, on sait que c'est plus fort en face. C'est pour cela qu'on doit tout faire pour montrer de quoi on est capable, pour se tester. Cela permet aussi aux joueurs de se frotter au plus haut niveau européen et de prouver qu'ils méritent d'être là. On a fait exactement le contraire et c'est mauvais pour les joueurs et pour les supporters qui attendaient beaucoup de ce retour en Champions League".

Comment expliquer cette frilosité, alors que des équipes comme Lyon lors du F‌inal 8 ou des équipes moyennes de Premier League ont tenté leur chance ?

MA : "L'exemple de Lyon est bon, car ils avaient eux aussi joué à trois défenseurs centraux, mais ils ne reculaient pas autant et leurs milieux accompagnaient les attaques. Là, on nous explique que le pressing de Manchester est trop difficile, mais je ne suis pas d'accord. On peut très bien balancer le ballon dans le camp adverse, mais on doit monter faire un contre-pressing pour les bloquer. Je persiste à croire que Villas-Boas avait peur de prendre une rouste et qu'il a demandé à ses joueurs d'évoluer comme ça".

C'est juste un problème d'organisation, ou aussi de composition d'équipe ?

MA : "Pas forcément, parce que l'idée de mettre Radonjic pour utiliser sa vitesse est bonne, mais il aurait dû avoir avec lui un véritable avant-centre pour fixer et laisser Thauvin libre sur son côté droit".

Tu n'as pas l'impression de voir une équipe en difficulté physique depuis le début de la saison ?

MA : "Ce n'est pas un argument. Ce sont des professionnels qui se préparent depuis des mois justement pour cette période de matches rapprochés. Après, je vois comme tout le monde des joueurs à la ramasse physiquement, mais pas que. Ils n'y sont pas non plus tactiquement et dans l'agressivité. Je ne sais pas ce qu'ils font à l'entraînement, mais c'est étonnant. En championnat, ça passe parce que le niveau de la L1 est ce qu'il est, mais au niveau européen, c'est largement insuffisant".

Tu es inquiet pour la suite ?

MA : "Ce qui est sûr, c'est que l'OM n'a rien à faire dans cette compétition en livrant des matches comme ça. Je pense aussi à la défaite contre l'Olympiakos, l'adversaire le plus faible du groupe, où ils n'ont mis aucune agressivité. Je ne comprends pas ce qu'il se passe avec cette équipe, pourquoi elle n'est pas capable d'attaquer. Je me demande aussi pourquoi on est allé recruter un Luis Henrique si c'est pour ne pas le faire jouer. Il faut essayer de changer des choses, parce que ça ne marche pas du tout pour l'instant. J'ai l'impression qu'on continue de se reposer sur une saison dernière réussie, mais il ne faut pas oublier que les derniers mois ont été très difficiles sur le plan du jeu. Il faut réagir, espérer qu'ils réussiront quand même à accrocher l'Europa League, mais ça me semble compromis".