L'ancien milieu de terrain des deux clubs donne son avis sur la rencontre de samedi. En vidéo, retrouvez l'avant-match du Talk-Show du Phocéen.
Ce samedi (17 heures), l'OM se rend à Nice pour la 30e journée de Ligue 1. Un choc entre deux équipes qui ont déçu cette saison, même si l'OM est en train de redresser la barre sous l'impulsion de Jorge Sampaoli. À l'inverse, le changement d'entraîneur n'a rien apporté de bien tangible aux Niçois. Alors, de quel côté penche la balance à l'approche du match ? La réponse de l'ancien milieu de terrain des deux clubs Éric Roy. Interview :
Comment vois-tu cet affrontement entre Nice et l'OM samedi, avec deux clubs qui n'ont pas répondu aux attentes cette saison ?
Éric Roy : "Ce sont deux clubs qui sont partis sur un nouveau projet depuis quelques années avec de nouveaux actionnaires, mais ce sont deux projets bien distincts. Déjà, le poids des deux actionnaires est très différent. Celui de Nice pèse plus de 16 milliards de dollars, contre moins de 1.5 pour Frank McCourt. La vision des deux projets est aussi différente, car Radcliff a opéré depuis des années un investissement global dans plusieurs clubs et plusieurs sports. Un projet basé sur le développement de jeunes talents, plus proche de celui de Lille que celui de l'OM. Pour autant, on s'aperçoit que Nice est aujourd'hui dans une crise de croissance. Ils ne veulent pas inonder le marché de transferts très onéreux, comme Monaco il y a quelques années, mais ils ont tout de même dépensé près de 100 M€ depuis deux ans. Malgré cela, leur saison est une vraie déception en termes de jeu et de résultats".
Quelles sont les raisons de cet échec ?
ER : "Ils ont investi sur beaucoup de jeunes, certainement un peu trop pour mener de front la L1 et l'Europa League. En plus de cela, l'absence longue durée d'un joueur comme Dante derrière leur est très préjudiciable. À l'inverse de Lille, qui aligne aussi beaucoup de jeunes mais également des joueurs expérimentés comme Fonte, André ou Yilmaz, ils n'ont pas cette colonne vertébrale. Il y a eu aussi un échec avec Patrick Vieira qui n'a pas pu poursuivre sur la lancée de ce qu'avaient bâti Claude Puel, puis Lucien Favre".
Y a-t-il tout de même des joueurs intéressants dont l'OM devra se méfier ?
ER : "Oui, je pense d'abord à Amine Gouiri devant, qui confirme le talent qu'on lui voyait déjà à Lyon chez les jeunes. C'est lui qui insuffle le danger devant le but et dans ses prises de balles. Je pense aussi à Youçef Atal, qui est intéressant quand il est en forme, mais qui a baissé depuis sa grosse blessure. Enfin, le latéral gauche Hassane Kamara n'est pas mal, mais ce n'est pas le niveau Champions League non plus. Pour le reste, c'est assez décevant".
Pour finir, qu'as-tu pensé des deux premiers matchs de Sampaoli ?
ER : "C'est encore un peu tôt pour juger, mais je trouve ça surtout intéressant dans l'état d'esprit. On le voit dans son coaching lors des fins de matchs, avec cette envie d'aller chercher la victoire. On sent que les joueurs ont bien encaissé ce changement et que Sampaoli est capable de leur insuffler cette énergie".