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Interview

Nakata : "Techniquement je n'ai jamais été à la rue. Sauf..."

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 21/12/2024 à 20:12

Nakata : "Techniquement je n'ai jamais été à la rue. Sauf..."Nakata : "Techniquement je n'ai jamais été à la rue. Sauf..."

Avant le match entre Saint-Étienne et l'OM en Coupe de France, L'Équipe est allé retrouver un joueur auteur d'un manqué mythique.

En 2005, Koji Nakata, alors recrue intéressante de Philippe Troussier, a marqué les esprits par une passe manquée lors d’un match contre Saint-Étienne sous la neige. Près de vingt ans après, le Japonais revient sur cet épisode devenu iconique et fait le bilan de son expérience marseillaise à l'occasion d'une interview accordée à L'Équipe.

Arrivé tardivement en Europe à 25 ans, il savait qu’il jouait gros lors de ses premières apparitions, alors que les supporters de l'OM pensaient avoir tiré le gros lot avec un international japonais qui allait pouvoir s'acclimater rapidement grâce à son ancien sélectionneur sur le banc. Le 6 mars 2005, il fut aligné pour la première fois sous le maillot marseillais lors d’une rencontre difficile à Geoffroy-Guichard contre l'AS Saint-Étienne. Nakata raconte qu’il était conscient de la renommée historique du Chaudron. Bien qu’il ait reçu les consignes rassurantes de Troussier avant le match ("joue avec tes qualités"), il reconnaît avoir été sous pression. La neige, bien qu’inhabituelle dans le championnat japonais, n’était pas un obstacle pour lui, ayant déjà évolué dans des conditions similaires lors de la finale des lycées japonais en 1998. Malgré tout, le contexte de ce match, ajouté à l’exigence du football européen, le plaça dans une situation inédite.

Nakata, tentant de relancer le jeu, manqua un contrôle pourtant bien amorcé, puis envoya une passe dans le vide. Si le geste peut paraître anodin pour beaucoup de joueurs, il devint instantanément un élément marquant de son passage en Ligue 1, alimentant les bêtisiers du sport et devenant une image virale.

Malgré cela, Nakata n’a jamais ressenti qu’il avait échoué techniquement sur ce coup. Il explique que son contrôle initial était conforme à ce qu’il avait appris au Japon : jouer la tête levée et prévoir l’action suivante. Pour lui, la balle était sous contrôle, mais l’enchaînement a manqué de précision. "Je ne me suis jamais dit que j’avais raté mon geste" affirme-t-il avec recul, mais pas forcément avec une grande lucidité puisqu'il glisse aussi dans le même entretien : "Très humblement, je pense qu'à l'entraînement je démontrais des qualités techniques, des deux pieds, supérieures à la moyenne des défenseurs de notre groupe."

Cet incident n’a pas perturbé Nakata plus que cela pendant le match, mais il admet que cette saison à l’OM fut globalement difficile. Bien que techniquement à la hauteur, il n’a pas réussi à s’imposer durablement. À l’époque, le club était dans une période de turbulences, et cette défaite 2-0 contre Saint-Étienne était symptomatique d’une dynamique négative. Pas assez physique, Nakata est rapidement devenu la doublure d'un Nigérian de 19 ans recruté en post-formation au même moment : un certain Taye Taïwo. Nakata a tout de même résisté au départ de Troussier. Jean Fernandez s'est appuyé sur lui au début de son mandat, aussi parce que le Japonais était capable de jouer défenseur central. Il disputera d'ailleurs toute une rencontre bien plus mythique que ce déplacement dans la neige de Saint-Étienne : la finale de Coupe Intertoto contre La Corogne (défaite 2-0 à l'aller, victoire 5-1 au Vélodrome au retour). Il partira en toute fin de mercato hivernal pour le FC Bâle, un an après son arrivée, après une quinzaine d'apparitions sous le maillot phocéen.

Aujourd’hui, Koji Nakata est retourné à ses racines. Directeur sportif des Kashima Antlers, son club formateur, il transmet son expérience et sa vision du football aux jeunes talents japonais. Il reste une figure respectée dans son pays, où il symbolise l’importance d’oser se confronter à des cultures et des niveaux de jeu différents. Ce match contre Saint-Étienne, loin d’être un symbole d’échec, illustre finalement sa résilience et sa volonté de s’améliorer.