Après le long et harassant feuilleton de la vente de l'OM, d'autres épisodes vont rapidement voir le jour sur vos écrans ou vos tablettes. Tout aussi passionnants et certainement, espérons-le, beaucoup moins longs : ceux de l'entraîneur et du directeur sportif. Ils sont d'ailleurs certainement liés, et le second englobera vraisemblablement le premier. Il faut dire que le dossier du "DS" s'est imposé ces dernières saisons comme une évidence. La maison OM a payé cher l'absence de cet étage primordial dans le fonctionnement d'un grand club, et si l'ambition affichée par McCourt est d'en redevenir un, cela passera parle recrutement d'un cador de la profession. Du coup, des noms circulent depuis trois semaines, sans que l'on sache vraiment s'il s'agit de vraies idées ou de simples fantasmes piochés parmi les grands noms. Certains sont libres et peuvent donc être contactés. Le JDD a avancé le nom de Leonardo, qui souhaiterait plutôt être entraîneur, d'autres évoquent le portugais Luis Campos, qui a bâti le jeune et performant effectif monégasque. Deux spécimens prestigieux, compétents, et dont les tarifs rappelleront à McCourt qu'il ne faudra pas lésiner question générosité. Et puis, il y a le troisième homme, le fantasme, celui qui fait mouche chez les supporters : Ramon Rodriguez Verdejo, dit Monchi. Le faiseur de miracles du FC Séville s'est invité au bal hier lundi dans les colonnes de L'Equipe. À la question d'un éventuel contact avec l'OM, le natif de San Fernando n'a pas dit oui, mais il n'a pas dit non. Il "préfère ne pas parler de ça". Alors...
Cette interview a évidemment été traduite dans la foulée sur le site de AS, et laisse les commentateurs espagnols sceptiques. Il faut dire que Monchi (48 ans) n'est pas le premier venu de l'autre côté des Pyrénées. Le découvreur de Sergio Ramos, Jesus Navas, Dani Alves ou encore Ivan Rakitic (et beaucoup d'autres) est une star, et chacun de ses mots est disséqué. "Il est vrai que l'interview est un peu ambiguë, explique au Phocéen un recruteur de Liga, mais c'est aussi sa personnalité, il laisse planer le doute, il aime laisser une porte ouverte, mais je suis quand même sceptique. L'été dernier, tout portait à croire qu'il allait partir au PSG avec Unai Emery pour un projet faramineux, avec un salaire énorme, ce qui est moins envisageable à l'OM. Mais il laisse peut-être une porte ouverte en cas de grosse proposition, on ne peut pas l'exclure. Si le nouveau propriétaire lui laisse carte blanche avec un gros budget et une vraie liberté de travail, pourquoi pas. Il lui faut un bon entourage et une bonne structure autour de lui, comme à Séville. Il doit choisir son entraîneur, mettre en place une grosse organisation avec une enveloppe pour payer ses recruteurs et bien sûr ses joueurs".
Tout consiste en fait à savoir combien McCourt est prêt à mettre au pot. Et, si tel est le cas, s'il est prêt à casser sa grosse tirelire pour un entraîneur ET un directeur sportif, ce qui ne se fait généralement pas en France, hormis lors de l'ère Leonardo au PSG. Une vraie question, sachant que Monchi ne quittera pas son Andalousie pour un bon d'achat à la Valentine et un meublé à Cassis. "On ne connaît pas son salaire en Espagne, et Séville est réputé pour ne pas très bien payer, nous apprend notre source espagnole. Mais il a surtout une vraie qualité de vie, il est chez lui à Séville avec sa famille, il est reconnu. Il faudrait un gros chèque pour le sortir de là. Je pense qu'il l'avait à Paris, mais il a peut-être mal joué le coup. Il a fait croire qu'il était arrivé à saturation et qu'il voulait arrêter, peut-être pour que Séville ne fasse pas jouer sa clause de sortie qui est d'environ cinq millions d'euros. Mais ils ont vu arriver le coup". Si l'on ne connaît pas la durée de sa clause, nul doute que l'OM devra payer le FC Séville si, d'aventure, il souhaite arracher Monchi, lui dont les recrutements ont rapporté des centaines de millions d'euros à son club. Un effort qui serait synonyme d'une très grosse ambition, à l'image de celle affichée par McCourt dans ses dernières déclarations. Reste à savoir si l'Espagnol fait vraiment partie des plans de la future maison olympienne, ou s'il n'a laissé qu'une porte entrouverte au cas où, comme il en a l'habitude...
En vidéo, les consultants du Talk Show débattent avec le journaliste de L'Equipe Mathieu Grégoire de la piste Monchi.