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Interview

Michel marque sa différence avec Bielsa

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 10/09/2015 à 10:01

Michel marque sa différence avec BielsaMichel marque sa différence avec Bielsa

En deux matches, préparés à la va-vite et aux contenus radicalement différents, face à Troyes (6-0) et Guingamp (0-2), Michel n'a pas vraiment pu installer sa patte, sa philosophie de jeu, et le contraire eut été étonnant. On a toutefois pu dégager quelques évidences, attendues, comme l'abandon du marquage individuel cher à Marcelo Bielsa ou un schéma de jeu différent avec un 4-3-3 classique. Le reste, l'entraîneur espagnol a eu une quinzaine de jours pour l'inculquer à ses joueurs, même si une partie d'entre eux a dû s'envoler pour cause de sélection.

Ce travail, Michel l'explique dans un long entretien accordé ce jeudi à L'Equipe. Il en ressort une nette démarcation avec le travail de son prédécesseur, même si l'Espagnol prend soin de ne jamais l'égratigner. Il pointe simplement le démarrage chaotique de la préparation : "Tout a été étrange dès le départ. Bielsa était arrivé plus tard, il n'avait pas fait la première partie de la présaison... Tout s'est passé à contre-courant", ou encore sa relation avec ses dirigeants : "Je n'irai jamais en conférence de presse dire : 'On ne m'a pas apporté ce joueur...". A ce propos, Michel avoue sans détour qu'il a laissé le dossier du mercato aux mains de ses dirigeants, que ce soit pour les départs, mais aussi les arrivées lors des derniers jours du marché. A peine concède-t-il qu'il peut donner son avis sur une liste de noms proposés, mais son rôle s'arrête là : "Je veux qu'on connaisse mon avis. Après, le club décide".

Concernant le jeu, on comprend bien le changement de direction déjà aperçu sur le terrain et cité en haut de page. Plus de marquage individuel, et surtout, plus de perte d'énergie inutile : "on ne veut pas d’un match qui serait fait d’allers-retours permanents. Cela nous conduirait à trop de précipitation". Claire allusion à ce qui était principalement reproché à Bielsa par de nombreux techniciens en France comme en Espagne : ce football total, extraordinaire pour les yeux mais terriblement usant, à terme, pour les joueurs. Michel utilise d'ailleurs une métaphore pour illustrer ce changement : "Si on part à la chasse et qu'on commence par tirer en direction de la montagne, on se retrouve vite sans munitions". Les cartouches ont, en effet, abondé face à Troyes, mais aussi cruellement manqué une semaine plus tard à Guingamp.

Sur ce début de saison en dents de scie, Michel pointe la grande instabilité des derniers jours du mercato et la perte de joueurs cadres. Cette période est désormais terminée, et la réception de Bastia devrait marquer les vrais débuts de l'ère Michel. C'est tout le mal qu'on lui souhaite...

> L'entretien avec Michel, à lire dans l'édition de ce jeudi de L'Equipe.