Juste après la défaite contre Angers, Michel s'était voulu plutôt protecteur avec son groupe : "Il y a tant de jeunes joueurs dans l’équipe que manifester sa colère pourrait aussi leur mettre plus de pression. On essaie plutôt de les aider, de leur donner des solutions. Je savais que je venais dans un club qui avait des problèmes, mais il faut y faire face et travailler. Nous avons des joueurs très jeunes qui jouent pour un grand club. Cela représente déjà assez de stress pour eux. Ce qu’on veut leur montrer, à l’entraînement comme par le jeu qu’on propose, c’est qu’ils doivent être les premiers à avoir confiance en eux".
Mais avant de jouer contre le Slovan Liberec, trois jours plus tard donc, le discours a changé. Toujours aussi souriant, Michel n'est cependant plus d'humeur à protéger quiconque. Au moment de communiquer sur l'état de son groupe, l'entraîneur espagnol assure qu'il n'y a ni blessé, ni suspendu. Mais des éléments qui se sentent fatigués et qui ne veulent pas jouer contre Liberec par peur de se blesser. "C'est une nouvelle mentalité et c'est quelque chose auquel je dois m'habituer. Deux questions se posent ici, liées je pense au football français. Premièrement ce phénomène des joueurs qui prennent soin d'eux, qui choisissent leurs matchs pour ne pas trop jouer. Et il faut ensuite donc que je m'habitue à ces compositions forcées. Je n'explique pas tout mais je dois accepter ces choses-là. Ma mentalité, même si je suis déjà un ancien footballeur, c'est que je voulais jouer tous les matchs. Visiblement ici ce n'est pas le cas. Il semble que ce soit une habitude, c'est en tout cas ce que l'on m'a expliqué". Un discours, un message, qui va faire l'effet d'une bombe pour des supporters qui ne savent plus à quel saint se vouer après ce démarrage poussif. L'équipe réalise en effet un début plus que moyen, avec plus de défaites que de victoires alors que Lyon mis à part, l'OM n'a rencontré que des petites équipes.
Depuis deux matchs, Michel essuie des critiques sur sa gestion de l'effectif. Sa réponse n'a donc pas tardé. Lors de cette conférence de presse, juste avant de "passer aux aveux", il confiait d'ailleurs qu'il pouvait passer pour un fou avec ses choix d'équipe avant les matchs mais lui et les joueurs savaient pourquoi. Avec de telles déclarations, il place les joueurs face à leurs responsabilités. Et s'il ne donne pas de noms, c'est tout comme : il suffira de noter les absents de son onze de départ contre Liberec pour voir de qui il parle. Un "Qui est-ce", nouvelle version. Il y a un an et demi, les tournois de tennis-ballon en guise d'entraînement avaient fini par créer une cassure entre le public et les joueurs. Qu'en sera-t-il avec ces déclarations de Michel, qui lancent déjà dans les starting-blocks les détracteurs de la Ligue 1 et de ses apôtres ? Une chose est sûre, l'entraîneur sort indemne de ce constat : si l'OM en est là, c'est de la faute des joueurs, mais aussi de la direction de l'OM puisqu'il veut rester prudent au moment d'appliquer d'éventuelles sanctions, ajoutant qu'on lui a expliqué qu'en France, cela se passait de la sorte, peu importe le club ou la période. "Rappelez-vous que c'est toujours de la faute de l'entraîneur, sauf quand l'équipe gagne" lâche-t-il même à un moment alors qu'il a assuré au tout début de sa prise de parole qu'il "a fait avec ce qu'il avait". Le discours de l'entraîneur de l'OM va faire serrer plus d'un dentier. Reste à savoir si l'exercice sera salutaire.