Il n'est pas arrivé sur la pointe des pieds, puisqu'il faisait partie des joueurs souhaités par Marcelo Bielsa en début de saison dernière, mais Javier Manquillo a le profil type du joueur espagnol nouvelle génération : discret en dehors du terrain, et irréprochable une fois le coup d'envoi donné. C'est ce que l'on a pu constater dès le deuxième match de la saison. Alors qu'il était censé se remettre à niveau après une saison blanche à Liverpool, il a dû remplacer Dja Djédjé, blessé, et n'est plus sorti de l'équipe. Comme on pouvait le pressentir, le jeune Espagnol (21 ans) domine la hiérarchie des (nombreux) latéraux droits de l'effectif marseillais : "On a beaucoup de très bons joueurs à ce poste-là, mais la concurrence entre nous est saine et le meilleur joue. Bien sûr, la blessure de Brice Dja Djédjé, qui était titulaire au premier match, a joué en ma faveur, mais je donne tout aux entraînements et en match. Je fais de mon mieux offensivement et défensivement pour aider l'équipe à s'imposer. Je sais qu'on peut donner plus, c'est ce que j'essaie de faire à chaque match".
Il faut dire que le recrutement de Javier Manquillo n'était pas véritablement prévu au printemps dernier, et c'est finalement son échec à Liverpool, à qui l'Atlético Madrid l'avait prêté pour deux ans, qui a poussé les dirigeants marseillais à tenter le coup une nouvelle fois, avec succès. Une vraie réussite pour ce latéral typique de la formation espagnole, même s'il a dû se refaire une "caisse" en deux temps trois mouvement : "C'est normal de tâtonner au début, il a fallu que je retrouve une bonne condition physique et les premiers matches ont été un peu durs. Mais tout cela a été compensé par l'accueil magnifique que j'ai reçu ici. Je savais que l'OM faisait partie du gratin du football français, c'est la seule équipe française a avoir gagné la Champions League. L'OM était une très bonne opportunité pour moi et je n'ai pas douté un seul instant".
Un discours classique pour un nouvel arrivant, mais qui semble sincère de la part de ce bon élève, rapidement adopté par les supporters marseillais. Un public exigeant qui n'a pas mis longtemps à apprécier sa débauche d'énergie et l'intelligence de ses appels sur le côté droit. Un couloir où, pourtant, sa relation avec Alessandrini n'avait pas sauté aux yeux dès le départ. Mais l'ailier olympien, qui ne l'a pas forcément servi dans les meilleures conditions pour leur premier match ensemble, a rapidement corrigé le tir : "Je le connaissais déjà, révèle Manquillo. C'est un très bon joueur et je m'entends très bien avec lui. Il m'aide énormément sur le côté et notre relation est très bonne".
Javier Manquillo, l'une des rares satisfactions du début de saison marseillais, sait qu'il a tout à gagner ici avant de refaire ses bagages. L'Euro pointe, et l'international Espoirs a bien l'intention d'accrocher le wagon des A de la Roja : "Bien entendu. Jusqu'au dernier moment, je ferai tout pour y être". On lui souhaite, cela signifierait une saison étincelante avec nous. Gagnant - gagnant !