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Interview

Les supporters s'expliquent entre eux

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 27/01/2019 à 07:00

Les supporters s'expliquent entre euxLes supporters s'expliquent entre eux

Entre l'OM et ses supporters, la rupture est consommée, et la nouvelle défaite des hommes de Rudi Garcia n'est qu'un pas supplémentaire vers une fin de saison qui s'annonce plus que compliquée, pour ne pas dire très mouvementée. C'est d'ailleurs déjà le cas aujourd'hui, avec un Vélodrome qui a franchi le cap du mécontentement pour se retourner, notamment dans les virages, contre ses joueurs. Cette scission, c'est justement ce qui anime en ce moment les forums de supporters, avec deux positions assez claires. D'un côté, ceux qui estiment que tout doit être mis en oeuvre pour faire sauter Rudi Garcia et/ou Jacques-Henri Eyraud, et de l'autre, ceux qui ne comprennent pas l'idée de venir au stade pour faire chuter sa propre équipe.

"Qu'on fasse tout pour que l'OM perde, je dis stop"

Ce dernier sentiment est partagé par de nombreux supporters non affiliés, mais aussi par les associations présentes en tribunes Ganay ou Jean-Bouin. Parmi elles, on compte le Handifan Club dirigé par René Poutet. Très touché par ce qu'il a vu face à Lille, le président de ce groupe de 500 adhérents ne mâche pas ses mots : "Nous, on est dégoutés. Quand on va au stade, quand on est supporters, c'est pour supporter notre équipe. Je ne tolère pas de voir ça, car nos joueurs sont morts avant même de commencer à jouer. Quitte à faire ça, autant supporter Lyon ou Lille et tous les autres adversaires de l'OM. Qu'on ne soit pas content de la situation, qu'on fasse entendre son mécontentement à la fin du match, je suis entièrement d'accord. Qu'on monte voir les dirigeants, Garcia et les joueurs pour avoir des explications, c'est normal et c'est souhaitable. Mais, qu'on casse les joueurs et qu'on fasse tout pour que l'OM perde, je dis stop. En ce qui concerne le Handifan, on ne peut pas suivre ce mouvement, on sera toujours derrière nos joueurs. Sinon, on ne va pas au stade". Du côté du Club des Amis de l'OM (CAOM), on est à peu près sur la même ligne, même si le sentiment est plus nuancé, comme nous l'explique Patrick Hamou : "On est un groupe assez tranquille, peut-être parce que notre moyenne d'âge est plus élevée. Évidemment, il y a un problème avec Rudi Garcia, notamment sa prolongation qui est malvenue, et il ne faut pas le nier. Mais là, ça va un peu trop loin parce que ça se retourne contre l'équipe. Le problème vient de la mauvaise communication entre l'OM et les supporters et les mauvais choix de recrutement. Tout ça fait monter la pression, mais ce n'est pas une raison pour se retourner contre l'équipe, ça n'apporte rien. Je peux le comprendre, parce que l'OM est toute leur vie, mais je ne cautionne pas ça. C'est dommage, car avec le soutien du public, on aurait pu gagner hier ou face à Monaco".

"On fait comment pour faire partir Garcia ?"

De l'autre côté, il y a donc les groupes de supporters des virages, les plus nombreux, les plus jeunes, et les plus farouchement décidés à faire tomber Garcia. Pour eux, le torchon brûle depuis trop longtemps, et tant que l'OM n'aura pas pris de décision concernant son entraîneur, on voit mal comment la contestation pourrait cesser, d'autant qu'il ne s'agit pas du seul grief qui les oppose à la direction. C'est ce que nous explique le leader des South Winners, Rachid Zeroual (dont vous pouvez retrouver l'intégralité de l'entretien en cliquant ici) : "Si les gens ont envie que le club tombe en Ligue 2, c'est leur problème. En ce qui nous concerne, en tant que supporters, on a le droit de faire ce que l'on pense utile, et le résultat contre Lille résume tout. On a une équipe stérile, un vestiaire exécrable, un entraîneur qui ne voulait pas nous rencontrer, et même chose pour l'actionnaire. Par contre on ne se gêne pas pour nous sanctionner doublement pour quelques fumigènes, ou augmenter le prix des billets. Les dirigeants se sont mis dans une forteresse et n'écoutent personne, à commencer par les supporters. Concernant le match de Lille, j'ai demandé au gars du virage de voter à main levée s'ils voulaient aller au-delà des 10 minutes de grève que nous avions décidé ou s'ils voulaient encourager. Seules dix personnes sur la totalité du groupe ont voulu chanter ! C'est ça la réalité, pas les réseaux sociaux. Nous, comme tous les groupes, on veut la démission de Garcia. Les autres supporters aussi, mais il faudrait quand même encourager. Alors on fait comment pour le faire partir ?". Un sentiment partagé en face, dans le virage Nord, où on veut aussi se faire entendre, que ce soit sur Garcia ou sur les dirigeants. Comme son homologue du sud, le président des Dodger's Christian Cataldo refuse d'être accusé de marquer contre son camp (vous pouvez également retrouver l'intégralité de l'échange en cliquant ici) : "Quand on ne fait rien, on se fait engueuler, et quand ont agit, on se fait engueuler aussi. Vous allez me faire croire qu'avec des encouragements, ils auraient gagné le match ? On a une équipe lamentable et on sait qui a recruté ces joueurs. Garcia et Eyraud sont les premiers responsables, ce ne sont pas les groupes qui ont perdu à Andrézieux. Ils sont en train de monter les groupes contre les autres supporters, comme ça, on ne voit pas les conneries qu'ils font. On voulait voir les joueurs pour s'expliquer, ils nous ont demandé de faire une vidéo. Ensuite, ils nous ont dit oui, mais un seul par groupe. Ensuite, Garcia uniquement... On a dit stop ! Concernant McCourt, que l'on voulait rencontrer, on n'a même pas eu de réponse. Si les gens sont heureux avec ça, qu'ils continuent à aller au stade et à encourager une équipe qui va terminer dixième. Nous, on a voulu marquer le coup et notre mécontentement. Pour le prochain match, on verra. Mais, le vrai problème de l'OM, ce ne sont pas les clubs de supporters. Le club va mal et on va dans le mur". Une dernière affirmation difficilement contestable, quelle que soit la position que l'on défend...