Privé d'André Ayew, de César Azpilicueta et de Benoît Cheyrou, l'entraîneur marseillais va modifier son onze pour l'Europa League. Décryptage.
Privé d'André Ayew, de César Azpilicueta et de Benoît Cheyrou, l'entraîneur marseillais va modifier son onze pour l'Europa League. Décryptage.
Au moment où la presse moldave lui a demandé ce qu'il pensait d'Igor Dobrovolski, l'ancien olympien aujourd'hui entraîneur d'un club voisin, Élie Baup était embarassé. Il s'en est tiré avec une pirouette. "Je lui souhaite le meilleur, ce n'est pas un métier facile". Pas faux. Malgré son sans-faute en championnat, le nouvel entraîneur marseillais voit tout de même certaines voix s'élever. Il n'a échappé à personne qu'il n'était pas un adepte du turn-over. C'est même l'entraîneur de Ligue 1 qui a fait le moins de changement jusqu'à présent. Mais à Tiraspol, ce sera différent. "Il y aura des joueurs qui vont avoir du temps de jeu et qui en ont pas eu jusque là" a-t-il lâché en conférence de presse mercredi soir. Boum.
Lorsqu'on lui demande si c'est une réponse à une certaine impatience venu du banc, l'entraîneur retourne illico la pression : "C'est le terrain qui confirme l'impatience. Les états d'âme, ce n'est pas un problème. Quand on est sur le terrain il faut être bon, donner le maximum en match, à l'entraînement. On passe pas non plus de match de CFA à la Ligue 1 ou un tour d'Europa League. Il y a une grande étape à franchir mais peut-être que certains la franchiront demain …" Ce sera notamment la première titularisation de Raffidine Abdullah. Le jeune milieu de terrain, qui a attiré bien des regards ces dernières semaines (lire ici) sera aligné aux côtés de Kaboré à la récupération, et ce, même si ce sont les deux seuls spécialistes du poste dans le groupe. Baup n'envisage pas de déplacer Morgan Amalfitano dans l'axe et penche, à terme, sur une solution externe dans ce secteur. Comprendre une recrue. De quoi faire plaisir aux partisans de la venue de Joey Barton, ou celle d'Arnold Mvuemba. Il ne compte pas non plus changer de système : "Si on veut mettre en confiance des joueurs qui ont peu de temps de jeu, il vaut mieux qu'ils rentrent dans un groupe qui a des rouages, des habitudes. Il faut faire attention par l'absence de un, deux, trois joueurs, de ne pas faire 5 ou 6 changements".
Le 4-2-3-1, qui étant présenté dans un premier temps comme une manière pragmatique de tirer la quintessence des forces vives du groupe, est parti pour durer. "Il faut insister dans des repères qu'on commence à mettre en place. On a le début d'une dimension collective qui doit se travailler au quotidien" explique Baup. Qui alors pour remplacer André Ayew, blessé à la cheville, au poste de milieu gauche ? Deux solutions. Ce pourrait être Jordan Ayew, capable de permuter à outrance avec un André-Pierre Gignac qui aime bien venir sur ce côté. Mais Baup a mis le mot nouveauté au pluriel. Ce pourrait donc être la grande première d'Alexander N'Doumbou ou de Florian Raspentino. De quoi tenir tout un groupe sous tension. Et affiner les recherches du mercato.
Par Romain Canuti, à Tiraspol, qui commentera demain le match avec Tony Selliez sur France Bleu Provence.