Larguet : "On a gagné une véritable équipe"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 15/02/2021 à 00:35
Toutes les réponses de Nasser Larguet en conférence de presse après le match nul de l'OM à Bordeaux (0-0).
Coach, au final le résultat est intéressant ? On a quand même vu beaucoup de fébrilité et d'énervement ce soir...
Nasser Larguet : "Je ne partage pas tout à fait cette analyse, malgré les deux expulsions. C'est vrai que notre première mi-temps n'est pas aboutie, on a fait beaucoup d'erreurs techniques. Par contre, le début de la 2e mi-temps était très intéressant, la preuve avec cette belle occasion où on aurait pu ouvrir le score. Et derrière cette occasion-là, il y a le contre qui amène la première expulsion. Ensuite, on a essayé de maîtriser le jeu et il y a eu la deuxième expulsion. Et puis, on a vu une équipe valeureuse, qui par intermittence a fait du jeu même avec deux joueurs de moins. C'est vrai qu'on peut mettre ça sur le coup de l'énervement de certains joueurs. Mais j'ai senti une équipe valeureuse et solidaire sur le terrain. Ce que je regrette, c'est la première mi-temps qui n'était pas aboutie sur le plan technique".
Que vous dites-vous à 9 contre 11 alors qu'il reste une demi-heure à jouer ?
N.L. : "J'étais convaincu de la solidarité de mes joueurs. Et c'est peut-être un mal pour un bien, même si on n'a pas gagné le match, ni les trois points, on a gagné une véritable équipe sur laquelle on va s'appuyer sur le plan mental, je pense qu'on est peut-être guéris. On a vu une équipe qui savait défendre, pas n'importe comment. C'est quelque chose de très intéressant".
André Villas-Boas disait que l'OM n'était pas arbitré comme les autres équipes. Ca a été le cas ce soir avec la faute d'Adli sur Nagatomo par exemple ?
N.L. : "Les arbitres font leur travail, on fait le nôtre, ils font des erreurs, on en fait aussi. C'est en leur âme et conscience qu'ils prennent des décisions. Si l'intervention d'Adli sur Yuto était répréhensible d'un carton rouge, c'est de sa responsabilité. Ce qui m'intéresse, c'est de me concentrer sur mon équipe et son jeu pour voir ce qu'il y a à corriger pour l'avenir, pas sur les arbitres. C'est plus perdre du temps qu'autre chose".
Finalement, ce résultat est inespéré ou pas, parce que vous avez joué une demi-heure à 9 contre 11 ?
N.L. : "Pour moi, ce n'était pas inespéré. A 11 contre 11, il y avait largement la place pour revenir avec les trois points, j'en étais persuadé avec les joueurs. Même si la première mi-temps n'était pas aboutie, le début de la deuxième me donnait satisfaction et espoir de gagner. Malgré les deux expulsions, j'avais foi en mes joueurs, en l'équipe, pour sortir avec au moins ce match nul".
Pensez-vous qu'il s'agit d'un exploit au final et allez-vous vous en servir pour la suite ?
N.L. : "On peut l'appeler comme on veut, exploit, pas exploit. J'ai simplement le sentiment du devoir accompli de mes joueurs. Dans le football, il y a deux phases, la défensive et l'offensive. Quand vous défendez vous êtes parfois en infériorité numérique. L'équipe a montré qu'elle avait de l'expérience au niveau de l'acte défensif. Bien sûr, on va s'appuyer dessus. Aujourd'hui, on peut être hermétiques à 9 contre 11, alors à 11 contre 11, on doit être capables de faire mieux sur la maîtrise du ballon, sur le jeu. Je m'appuierai aussi sur la première mi-temps qui n'a pas été à la hauteur de ce que j'attendais sur le plan technique et sur l'élaboration du jeu".
Est-ce que ça vous énerve de voir Balerdi et Benedetto perdre leurs nerfs ?
N.L. : "Bien sûr, j'aime bien que les joueurs gardent leur sang-froid sur le terrain. C'est vrai que l'action de Dario est répréhensible. J'ai déjà dit avant le match qu'il était dans le dur, il a eu cette réaction-là, qu'il ne doit pas avoir en principe. Pour Balerdi, je trouve que son carton est très dur parce qu'il est en duel avec le joueur et je ne mettrais pas ce carton sur le compte de l'énervement".
Une seule frappe cadrée de chaque côté. Quel est votre regard sur le match dans son ensemble ?
N.L. : "C'est vrai qu'on n'a pas vu un match exceptionnel avec beaucoup d'occasions, c'était très tactique. On le sait, les deux équipes sont dans une phase un peu difficile. Bordeaux restait sur quatre défaites en quatre matchs, dont la dernière en coupe. Nous, nous étions sur deux défaites, un nul et une victoire en coupe. Ce n'était pas un match de grande qualité".
Dans trois jours vous rejouez sans les expulsés du soir, les possibles blessés et sans les recrues hivernales (Milik, Ntcham, Lirola), il faut sans arrêt bricoler ?
N.L. : "Non, il ne faut pas parler de bricoler. Il faut sans cesse se remettre en question et rechercher des solutions. Il y aura sûrement le retour d'Alvaro et Payet. Et puis, il y a des jeunes qui attendent leur chance. Bamba qui est rentré, le petit Luis (Henrique) qui peut rentrer, Khaoui peut nous rendre service. Il y a des joueurs. Aujourd'hui, l'état d'esprit de l'équipe à 9 contre 11 va permettre à d'autres de venir s'exprimer".
Vous pensez que cette série noire et le marasme autour de l'OM sont finis, puisque vous avez parlé de guérison ? C'est ce match qui vous fait dire ça ?
N.L. : "Non, non. Je l'ai senti avancer. Je vous l'aurais dit si ce n'était pas le cas. Je sens l'équipe soudée avec la répétition des matchs, à l'entraînement. Elle a envie de faire quelque chose ensemble. Je le sentais".