Larguet l'annonce : pas de tapis rouge pour les jeunes de l'OM !

Nasser, Boubacar Kamara est un des rares cette saison à assurer de match en match, il vous étonne ?

Nasser Larguet : "Un joueur de très haut niveau doit être capable dans n'importe quelle condition de garder un niveau de performances. Il fait partie des joueurs qui m'impressionnent par son calme, ses performances, ses qualités qu'il met à disposition de l'équipe. Au milieu, contre Paris, il a été performant même si on a perdu le match. Contre Auxerre, en le reculant en défense à son poste de formation, il m'a beaucoup satisfait et il m'a beaucoup surpris par rapport à sa performance, il a été capable de contenir les duels en un contre un. Le brassard lui a donné encore une autre qualité, celle de commander ses partenaires. On le voit parfois discret, il fait son job. Là, en plus, il a fait un job collectif".

On voit que vous n'hésitez pas à lancer des jeunes. Bamba Dieng a-t-il gagné sa place ? Rocchia est entré milieu gauche, mais peut-il être la doublure d'Amavi ?

N.L. : "Dieng est rentré et a aussi aidé dans le replacement défensif. Et puis, il a eu cette occasion et l'instinct du buteur en partant de 40 mètres sans avoir beaucoup de temps de jeu à ce niveau-là, il a été capable d'aller marquer ce but-là. Il a gagné des points, pour être titulaire ou sur le banc, ça c'est autre chose. Il a montré qu'il avait sa place dans le groupe actuellement. Pour Rocchia, je voulais lui donner une rentrée pour qu'il retrouve les sensations de l'équipe. Après, ça se fera à l'entraînement pour voir son positionnement et surtout pour voir ce qu'il peut nous apporter dans l'équipe. Il peut nous dépanner latéral gauche et pourquoi pas sur un côté. Il aura autant de chances que les autres".

Mais pour vous, il est défenseur gauche ?

N.L. : "Oui, pour moi c'est un latéral gauche. Je l'ai fait rentrer sur ce côté là pour nous aider à mieux contenir l'adversaire avec leur excentré qui rentrait à l'intérieur. On n'a pas su résoudre ce problème et en deux contre un avec Hiroki (Sakai), pour résoudre ce problème, je l'ai fait entrer à ce poste-là".

Quel est votre discours envers les jeunes étant donné votre poste de directeur du centre de formation et ont-ils le sentiment qu'ils peuvent faire partie de l'aventure ?

N.L. : "Je n'ai pas eu de discussion avec les jeunes du centre de formation. Les discours, c'est une chose, les faits, c'est autre chose. J'espère qu'ils ont vu de leurs propres yeux qu'ils interprèteront nos choix comme des choix forts qui leur permettent d'être dans l'excellence pour rentrer dans cette équipe-là et chaque garçon qui pourra faire de la performance aura le droit de venir prétendre à ce poste-là".

Du coup, votre intention est de continuer à faire appel à eux ?

N.L. : "S'ils sont performants et qu'on a des joueurs habitués à l'équipe professionnelle qui sont moins performants, oui".

Quels sont vos critères pour lancer des jeunes ?

N.L. : "Je pense qu'il y a le mental et la mentalité. Le mental, c'est être capable d'aller chercher la place et la concurrence avec les autres joueurs. Et la mentalité, parce qu'aujourd'hui les jeunes joueurs malheureusement s'enflamment trop vite. Je le vois sur des joueurs qui sont de retour de sélection, des joueurs qui font un ou deux entraînements. Ce matin, j'ai vu un jeune s'entraîner avec nous qui était complètement perdu mentalement, un autre joueur qui n'a pas donné la performance souhaitée parce qu'il pensait qu'il était meilleur que les autres. Voilà, donc la difficulté de lancer des jeunes, c'est d'être capable au niveau de ces groupes, que ce soit en U17, U19 ou N2, dans la durée de répéter les performances et quand on le met la première fois à l'entraînement avec les pros, d'être mentalement très fort parce qu'il y a de la concurrence et être capable de titiller la place de ceux qui sont titulaires".