"La position de Barrada n'était pas judicieuse"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 09/11/2015 à 12:04
La défaite face à Nice a marqué les esprits, et peut-être plus que les précédentes. Pourtant, il ne s'agit pas du premier revers encaissé par l'équipe de Michel au Vélodrome, loin de là, mais il a fait prendre conscience qu'une équipe comme Nice n'avait pas besoin de forcer outre mesure pour venir à bout de cette triste équipe olympienne.
Pour analyser ce qui n'a pas fonctionné, Le Phocéen a fait appel à l'ancien défenseur central olympien Bernard Casoni. Interview :
Le Phocéen : Bernard, qu'est-ce qui n'a pas marché hier soir ?
Bernard Casoni : "Dans l'utilisation du ballon, on n'a jamais su trouver les bons intervalles entre les lignes. Je dirais que la position de Barrada n'était pas toujours judicieuse".
- C'est à dire ?
B.C. : "Les excentrés écartaient beaucoup, mais il n'y avait personne entre les lignes. Seul Batshuayi décrochait mais il n'y avait pas de solutions autour de lui, Barrada décrochait trop".
- On sentait que le milieu niçois était clairement plus fort...
B.C. : "Nice leur a posé beaucoup de problèmes dans l'entrejeu et ils ont perdu la bataille du milieu. Il n'y avait aucune verticalité dans le jeu marseillais, notamment en première mi-temps, alors que Nice jouait en redoublement de passes et occupait bien les espaces. On a vraiment un problème avec l'utilisation du ballon et des espaces entre les adversaires".
- C'est un problème tactique ou technique ?
B.C : "Barrada était celui que l'on aurait dû toucher le plus souvent, mais il décrochait trop bas au lieu de proposer des solutions. Ce que j'aimais beaucoup la saison dernière, c'était le mouvement et l'utilisation de la profondeur, et ça on ne le retrouve pas. Surtout sur ce match-là, c'était flagrant. Batshuayi et les deux excentrés étaient seuls devant et ils devaient décrocher. C'est facile à anticiper pour les défenseurs centraux adverses, alors que l'OM aurait dû être présent entre eux et leurs milieux de terrain".
- Une copie inquiétante ?
B.C. : "Après trois victoires d'affilée, tu peux avoir un petit relâchement inconsciemment, comme Nice a pu en avoir un. C'est une équipe renouvelée, avec des joueurs qui n'ont pas beaucoup joué avant. Il faudrait leur donner le temps, mais à l'OM on a pas le temps".
- Notamment la charnière Rekik - Sparagna, 40 ans à eux deux...
B.C. : "C'est une charnière très jeune, on ne peut pas trop leur demander. Il faut arrêter de penser à l'OM de la grande époque où il n'y avait que des internationaux et des joueurs d'expérience. Aujourd'hui, il n'y a que des gamins...".
- Nice était tout aussi jeune...
B.C. : "Oui, mais Puel a galéré l'an dernier avant de trouver une équipe. Il n'y a pas les mêmes attentes à Nice qu'ici. Tous leurs jeunes ont intégré l'équipe progressivement, ce n'est pas le même contexte".
- Tout n'est pas à jeter, alors ?
B.C. : "Il faut leur laisser le temps. Il faut voir ce que faisaient ces gars l'an dernier, et ne pas oublier qu'il manquait beaucoup de joueurs hier soir. Ces jeunes ont du talent, mais on ne peut pas tout laisser reposer sur eux et attendre qu'ils prennent l'initiative et analysent les situations. Ils doivent être encadrés".