La polémique entre Jean-Michel Aulas et Vincent Labrune n'est donc pas près de s'arrêter. Sur la chaîne de son club, le président du club rhodanien a voulu mettre un terme à la passe d'armes qui l'oppose au président de l'OM sur l'envoi au Comité National de l'Ethique d'un dossier sur ses déclarations sur l'arbitrage sur les seize dernières saisons :
"Avec Labrune, ça se passe très bien quand on défend l'intérêt collectif des clubs. Marseille est proche de Lyon en termes d'intérêts et je pense qu'il faut en rester là. Quand on envoie un dossier sur 16 ans... bon j'ai compté, il y a eu 8 présidents de l'OM entre le moment où Monsieur Labrune a commencé son enquête et le moment où il est arrivé. Donc je l'ai traité comme il devait être traité. Maintenant c'est clos mais qu'on ne revienne pas nous chercher sur un terrain qui n'est pas légitime quand on ne se comporte pas, en termes de communication et d'éthique, de manière irréprochable".
Mais, relancé par l'animateur d'OLtv sur les explications qu'il aurait pu avoir en face à face avec Labrune, Aulas lâche une révélation surprenante, comme s'il n'avait pas vraiment envie de mettre fin au combat médiatique :
"Je lui ai dit que c'était farfelu, il n'y a rien dans son dossier. Par contre j'ai acheté les livres de Pape Diouf et Jean-Claude Dassier, parce qu'ils m'ont appelé immédiatement en me disant de ne pas me laisser faire, et en les lisant j'ai vu que c'était normal, ce qu'il m'arrivait pouvait arriver à d'autres, y compris des présidents de l'Olympique de Marseille".
Jean-Claude Dassier et Pape Diouf, ni plus ni moins que les deux prédécesseurs de Vincent Labrune à la présidence de l'OM, qui ont en commun d'avoir été auditionné en même temps que lui à l'automne dernier sur les transferts de l'OM, mais qui surtout tiennent l'homme de confiance de Margarita Louis-Dreyfus comme principal responsable de leur départ du club marseillais. On est pourtant loin du remake du Coeur des hommes en ce qui concerne les relations entre les différentes protagonistes. La déclaration de Dassier à son intronisation, qui ne voulait pas être un président "à l'africaine ou à la libanaise" n'a jamais été digéré par le Sénégalais alors que les piques de Diouf pour Aulas après les OM-OL (notamment un "si Aulas est sûr que mes déclarations motivent ses joueurs, je tâcherais d'en faire avant leurs matchs de Coupe d'Europe") sont encore dans les mémoires. Dans son intervention, JMA fait référence à "C'est bien plus qu'un jeu" et "Connivences", les ouvrages de Diouf et Dassier parus en 2013 sur leur passage à la tête de l'OM. Dans un style bien différent, Vincent Labrune est présenté comme le pire des protagonistes à chaque fois. Reste que, notamment dans le livre de Pape Diouf, Aulas en prend également pour son grade, étant accusé par l'ancien agent de joueurs de tenir des propos contradictoires lors des différentes étapes de négociations. La haine envers Labrune a-t-elle dépassé l'amour de l'OM dans leurs coeurs ? Une chose est sûre, difficile de croire que le manège des déclarations et autres piques va s'arrêter prochainement.
> La déclaration de Jean-Michel Aulas en vidéo.