La leçon de Bielsa sur les changements
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 25/02/2015 à 17:23
Marcelo Bielsa a innové à la 55e minute de la rencontre à Saint-Étienne. Le technicien argentin a décidé de sortir Brice Dja Djédjé, André-Pierre Gignac et Alaixys Romao pour faire entrer Baptiste Aloé, Michy Batshuayi et Romain Alessandrini. Si les deux derniers changements ont été salués à l'unanimité, l'entrée d'Aloé pour Dja Djédjé a, quant à elle, été critiquée. Bielsa a tenu à revenir sur ce point et a expliqué sa vision de l'analyse à faire lorsqu'on évoque un changement.
La règle
Voici, selon El Loco, ce qu'il faut décrypter lorsqu'un nouveau joueur entre en jeu : "Il est normal que les changements soient pris de façon positive, lorsque leurs effets sont bons, et que l'on en parle négativement lorsqu'ils ne sont pas positifs. Ce n'est pas la seule chose à prendre en compte. Il y a des changements bien faits qui ont des répercussions négatives, et des changements mal faits qui ont des répercussions positives. L'entraîneur visualise une situation à résoudre. Il faut voir si ce qu'il visualise est correct ou pas. Il propose ensuite une alternative, pour que le joueur qui rentre puisse résoudre ce qu'il y avait à changer."
Le cas pratique
Concernant maintenant le sujet de l'entrée de Baptiste Aloé, voici les explications de Marcelo Bielsa : "J'ai vu que le secteur gauche de l'attaque de Saint-Étienne était une zone où ils développaient leur jeu offensif. Je crois que cette observation était correcte, mais pas la solution. Car le jeu offensif de Saint-Étienne a continué à être plus incisif dans ce secteur, et le joueur qui est entré (Aloé), n'occupe pas cette fonction habituellement, ce qui lui ôte toute responsabilité. Quand je m'attribue des erreurs, c'est parce que j'en ai la conviction, je n'agirai jamais autrement."
L'alternative
Au moment de l'entrée en jeu d'Aloé à la place de Dja Djédjé, on pouvait penser que le jeune Olympien allait occuper le poste de défenseur axial aux côtés de Jérémy Morel, et que Rod Fanni glisserait sur le côté droit de la défense, son poste naturel. Mais finalement, le coach argentin a choisi l'option du poste pour poste. "Oui, moi aussi j'y ai pensé. Ce que vous dites est raisonnable. La deuxième mi-temps de Fanni a été très bonne, il couvrait de larges espaces défensifs, dans la surface et sur les côtés. Il avait une exubérance physique qui influençait une grande partie de l'équipe. Il m'est apparu mieux de couvrir les erreurs, plutôt que d'éviter une erreur. Peut-être que le contraire de ce que j'ai décidé aurait été meilleur. C'est pour cela que je vous dis, même si cela peut paraître absurde, que les changements ne doivent jamais être jugés pour leurs effets, mais plutôt par l'interprétation de la situation que l'on veut corriger, et la manière par laquelle on prétend le faire. Après, il y a des changements bien faits avec de mauvais résultats, et des changements mal faits avec de bons résultats."
La conclusion
Que retenir de la leçon ? "Habituellement, pour éviter l'analyse, on dit que si le résultat est bon, c'est bien, et s'il n'est pas bon, ce n'est pas bien. De cette manière, on évite l'analyse." On aura en tout cas rarement vu une explication aussi méticuleuse au sujet d'un changement de joueur, soulignons-le.