À quelques heures du match Rennes-OM, Didier Deschamps nous parle de cette rencontre, de Morgan Amalfitano, des jeunes de l'OM, de l'Inter... Interview.
Didier, avant le match à Rennes, quelle a été l'ambiance cette semaine ?
Didier Deschamps : "Une grande partie de la semaine a été consacrée à la récupération, par rapport au match de dimanche et les 120 minutes jouées. Il y avait des petits bobos à droite et à gauche. On a passé une semaine plutôt tranquille. C'était prévu qu'on décharge un peu cette semaine, par rapport à la précédente, où l'on avait plus travaillé."
Depuis le match aller, qu'est-ce qui a changé à l'OM ?
D.D. : "On le verra dimanche, du moins je l'espère. On était dans une spirale bien moins positive qu'on ne l'est actuellement. Les forces en présence ne seront pas forcément les mêmes, parce qu'il y a des absents des deux côtés. Cette équipe avait été très solide et nous avait fait mal en contre, parce qu'ils ont des joueurs qui vont très vite devant. Il faudra qu'on soit attentif à ça."
À quel match vous attendez-vous ?
D.D. : "C'est une équipe qui défend bien et qui se cale souvent sur l'adversaire avec cette faculté dans les duels et dans leur impact physique. Ils ont du répondant. C'est une équipe qui a une dominance athlétique plus importante que la plupart des équipes, et devant, ça va vite. Ils sont capables de créer des différences. Ils ont un milieu de terrain solide avec de bons footballeurs."
Ils sont invaincus à domicile, comment l'expliquez-vous ?
D.D. : "Ils ont fait beaucoup de matchs nuls (5, NDLR). Tant mieux pour eux, mais je pense qu'ils sont aussi performants à l'extérieur. C'est une des équipes du championnat qui a une capacité assez importante dans le domaine athlétique, avec une densité physique. En première partie de saison, il y en avait trois devant et il y en avait trois sur le banc qui rentraient au bout d'une heure, donc il y avait de la variété dans les choix offensifs et les possibilités offensives qu'avait Antonetti."
Le match nul serait un bon résultat, ou la victoire est indispensable ?
D.D. : "Quand on est à l'OM, je ne vois jamais personne qui va me dire pour le prochain match qu'il faut le perdre. Vu notre situation, gagner à Rennes, ça serait une très bonne chose. Ça nous permettrait de passer devant eux et de gagner une place."
L'équipe a les atouts pour s'imposer ?
D.D. : "Oui. Il peut se passer plein de choses sur un match. Ils ont de la qualité, après, je ne sais pas à quel scénario on aura droit dimanche... Mais eux aussi sont capables de nous battre, comme ils l'ont fait au match aller, donc ça laisse la porte ouverte à beaucoup de choses."
La victoire contre Lille a boosté le moral de l'équipe ?
D.D. : "Regonfler oui, ça donne de la confiance et un peu de sérénité, ça maintient notre espoir par rapport à notre remontée. On a réduit l'écart avec un adversaire. La victoire était capitale pour nous, mais on a encore deux échéances en championnat qui sont importantes (Rennes et Lyon, NDLR)."
Morgan Amalfitano mérite-t-il une place en Équipe de France ?
D.D. : "Je ne suis pas Laurent Blanc. Je suis très content de ce qu'il réalise avec nous et de ses performances. C'est ce qui m'intéresse. S'il peut avoir une récompense supplémentaire, j'en serais très heureux pour lui."
Il a franchi un cap dernièrement ?
D.D. : "Il joue plus. Il est performant et il est en confiance. Au début de saison, ce n'était pas une période très positive collectivement, là, depuis plusieurs semaines, il est à un très bon niveau et il est important parce qu'il est capable de marquer et de faire marquer."
Contre Le Havre, il a marqué un superbe but, ça donne des idées ces solutions de loin ?
D.D. : "Oui. Celui qui frappe ne se trompe jamais, après, il faut cadrer. C'est une arme dans le football. En France, on l'utilise plus ou moins, un championnat comme l'Allemagne l'utilise beaucoup plus. Face à un adversaire bien regroupé, avoir une puissance de frappe à 25 ou 30 mètres, c'est bien. C'est un plus pour une équipe."
Comment allez-vous faire avec l'absence de Mbia ?
D.D. : "C'est un coup dur pour nous, par rapport à ce qu'il est capable d'apporter à l’équipe, que ce soit au milieu ou derrière. C'est une solution de moins, mais on va faire en sorte de trouver d'autres solutions sur le court terme et le moyen terme. Mais bon, ça ne va pas durer non plus des mois et des mois."
À la récupération, avez-vous trouvé la bonne formule ?
D.D. : "Avec deux, en général, il en faut un plus défensif et l'autre un peu plus relayeur et technique. À trois, ça dépend qui j'ai. J'ai mis Mathieu (Valbuena), des fois j'ai Lucho, ça varie. L'essentiel, c’est d'avoir un équilibre et une complémentarité entre les trois. Ça évolue d'un match sur l'autre, avec l'enchaînement de matchs, par rapport aussi au match qui peut nous attendre ou l'adversaire. Ce sont des choix que je peux faire par rapport à ce que je veux imposer à l'adversaire. Ce sont des options, il y a aussi Charles Kaboré quand il sera là. J'ai six joueurs pour trois postes. Mais il n’y a pas quelque chose de fixe."
Les U19 se sont qualifiés pour la demi-finale de la NextGen Cup !
D.D. : "C'est bien pour eux et le club. C'est une compétition qui est organisée cette année, donc c'est bien qu'ils puissent poursuivre leur parcours, même si cela passe peut-être au détriment d'autres compétitions, et notamment le championnat de la réserve, qui est aussi ou plus important, parce qu'on est en CFA2... Ce ne serait pas une mauvaise chose de passer à l'échelon supérieur. La NextGen Cup est là, elle est médiatisée, donc c'est bien pour eux !"
Vous suivez déjà un peu l'Inter ?
D.D. : "De loin, oui, on a le temps, il y a encore un mois. D'ici là, ça peut évoluer. Mais je regarde un petit peu, oui. J'ai vu leur match contre la Lazio (victoire 2-1), j'ai vu celui à Naples aussi (défaite 2-0). Il peut se passer beaucoup de choses d'ici un mois."
En 8e de Coupe de France, vous jouerez contre Bourg-Péronnas à Saint-Étienne, plutôt qu'à Louhans, vous être satisfait ?
D.D. : "C'est mieux, on jouera dans un stade dans lequel on a l'habitude d'évoluer, dans des conditions de l'élite, donc pour nous, c'est une bonne chose. Jouer sur un petit terrain, avec des structures différentes, on est moins habitué à ça, même si on l'a déjà fait en Coupe de France. Si les dirigeants de Bourg-Péronnas ont choisi cette solution, c'est que cela leur convenait."
> Retrouvez dans la vidéo ci-dessous, Didier Deschamps qui parle de Gignac.