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Interview

Kamel Ghilas : "L'OM reste l'OM"

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 11/08/2012 à 07:00

Kamel Ghilas : "L'OM reste l'OM"Kamel Ghilas : "L'OM reste l'OM"

Il est Marseillais, a été formé à Cannes et n'a jamais joué à l'OM : ce n'est pas Zidane, mais Kamel Ghilas, l'actuel buteur de Reims. Interview exclusive.

Il est Marseillais, a été formé à Cannes et n'a jamais joué à l'OM : ce n'est pas Zinédine Zidane, mais Kamel Ghilas, l'actuel buteur de Reims, que l'OM affronte ce dimanche pour la 1ere journée de Ligue 1.

Cet enfant du quartier du Plan D'Aou à Marseille n'a pas voulu faire comme Zizou, "non c'est arrivé comme ça, même si c'était bien sûr l'idole" confesse-t-il, la voix apaisée après une courte sieste. Son parcours est ensuite chaotique : le Portugal, l'Espagne puis l'Angleterre et des débuts prometteurs à Hull City, avant que la CAN le freine dans son élan. "Ça m'a mis un peu à l'écart au retour, c'était dur de revenir après".

Il faudra deux prêts successifs en France (Arles-Avignon puis Reims) pour voir Ghilas revenir sur le devant de la scène : "Le prêt à Reims a été bien plus important, car à Arles-Avignon la blessure n'a pas aidé." 2e meilleur buteur de la Ligue 2 l'an dernier (juste derrière son ex-partenaire d'attaque Cédric Fauré), cité parmi les meilleurs joueurs de l'antichambre de la Ligue 1, l'international algérien âgé de 28 ans a explosé au bon moment, celui pour se montrer enfin parmi l'élite française. Alors Kamel, c'est quoi le secret de Reims ?

"C'est spécial de commencer par l'OM"

Kamel Ghilas : "Déja je dirais le fait qu'il n'y a pas de pression. Personne n'attendait que le Stade soit sur le podium l'an dernier. Après les choses se sont bien déroulées, on sentait l'union dans l'équipe. On sentait que match après match tout était possible. Sur la dernière ligne droite, on y croyait tous et ça s'est bien passé."

Tu as joué avec Romain Amalfitano (transféré en mai dernier de Reims à Newcastle) : il a le même caractère que son frère Morgan ?

K.G. : "Oui c'est quelqu'un de très tranquille, de réservé. On voit que c'est quelqu'un de passionné, de très sérieux. "

Reims a enchaîné les contreperformances lors de la préparation estivale, est-ce inquiétant ?

K.G. : "Non, je dirais que c'est plutôt normal. L'équipe est en construction, on essaye d'assimiler les idées. Il y a un gros travail de présaison. Je ne pense pas que ces résultats seront le miroir de ce qui pourra se passer plus tard. L'équipe travaille bien, donne son maximum, c'est normal qu'à ce moment de la saison les jambes soient très lourdes."

Cédric Fauré (qui a rejoint Guingamp cet été) a dit que le coach lui a mis des bâtons dans les roues pour prolonger, est-ce dérangeant ?

K.G. : "Ce sont ses déclarations. L'entraineur a ses idées. Moi, ce que j'ai à dire, c'est que l'année dernière, il a énormément aidé le club. Je pense que c'est quelqu'un qui aurait pu apporter quelque chose cette saison à Reims. Maintenant, ce n'est pas moi qui prends les décisions. Mais bon, c'est vrai que personnellement, il va me manquer. Sur le terrain, aux entrainements..."

Quand tu as vu le calendrier et ce Reims-OM à la 1ere journée, qu'est-ce que tu t'es dit ?

K.G. : "Que c'était une bonne surprise, même si c'est vrai que j'aurais aimé les avoir un peu plus tard dans le championnat. C'est spécial d'entamer la Ligue 1 avec l'OM. Évidemment, ça me tient à coeur parce que c'est ma ville, c'est mon club depuis tout petit. Dimanche, j'espère que ça se passera bien pour moi et pour l'équipe."

Tu dis que tu préférais prendre l'OM plus tard, pourquoi ?

"Boudebouz peut réussir à l'OM

K.G. : "Justement parce qu'en début de saison on est en train d'assimiler certaines choses, il faut encore attendre pour que l'équipe soit à niveau. Mais c'est valable pour nous comme l'OM."

Pour Reims, c'est un match de gala dimanche ?

K.G. : "(Affirmatif) Ah non non, il n'y a pas de match de gala. C'est un match qui vaut trois points. C'est un match à prendre au sérieux. En Ligue 1, il n'y a pas de match de gala. C'est la chasse aux points, donc tous les points sont précieux pour le maintien. C'est un match à gagner."

L'OM peut être prenable à cause des deux matchs d'Europa League dans les jambes ?

K.G. : "Ça peut peser à ce niveau de la saison, où justement le travail de présaison est très lourd. Mais ça peut servir aussi à les booster, donc on ne sait jamais sur quel côté la balance peut pencher. L'OM reste l'OM.  Ça ne sera pas facile, ça, c'est sûr."

Il y a des joueurs que tu admires à l'OM ?

K.G. : "Non... pour moi, les grandes références sont parties. Les Drogba, Niang, Lucho... Aujourd'hui, l'OM forme un club sans vraiment d'individualités."

Tu as toujours en tête de jouer un jour à l'OM ?

K.G. : "Non. J'ai 28 ans, je ne vis plus de rêve aujourd'hui, je vis de concret.  J'ai deux ans de contrat avec le Stade de Reims, je veux tout donner à ce club. Le futur me dira ce qu'il en sera."

En sélection algérienne, vous parlez de l'OM avec Ryad Boudebouz ?

K.G. : "Non, on s'envoie quelques vannes, on s'amuse un petit peu, mais rien de spécial."

Il pourrait réussir à l'OM à ton avis ?

K.G. : "Il peut oui ! Il a les qualités pour. Après, dans le foot, il y a plusieurs facteurs qui rentrent en compte. Il faut lui laisser un peu de temps pour qu'il puisse montrer sa valeur. Mais je pense que c'est un élément qui peut apporter quelque chose de plus à l'équipe."

Lors de ton enfance marseillaise, tu allais au stade Vélodrome voir le match de l'OM ?

K.G. : "Ouï, tout à fait, avec mes frères, les cousins. On se déplaçait au stade sur les grosses affiches, on se mettait au milieu avec les supporters, vraiment dans l'esprit marseillais. Aujourd'hui, mes frères et cousins continuent à vivre à Marseille. D'ailleurs, je les aurai tous en famille pour le match, mais cette fois-ci de mon côté (sourire)."


Propos recueillis par R.C. (avec R.Ca.)