Le match de Lyon, son nouveau poste, ce qu'il pense de Gignac et de Heinze, son statut à l'OM : Lucho Gonzalez se confie. Interview.
"La pression d'être dans un grand club"
Vidéo - Lucho : "Pas juste des paroles"
Lucho, à quoi devez-vous votre forme actuelle ?
Lucho Gonzalez : "Je la dois à l'équipe ! On traverse une période où l'on n'est pas régulier. Mais le championnat est comme ça aussi. Il n'y a pas vraiment d'équipes qui peuvent gagner six matchs d'affilée. Et moi en particulier, je suis dans une bonne période. Il n'y a rien d'étonnant."
Vous vous sentez bien dans la position plus défensive où Deschamps vous aligne désormais ?
L.G. : "C'est une position où j'ai joué en Argentine et quelques matchs à Porto. C'est un poste différent, mais je m'y sens bien, j'aime bien jouer dans cette zone. Après, c'est l'entraîneur qui voit comment fonctionnent les joueurs et l'équipe"
Avez-vous plus de pression que d'habitude pour le choc OM-Lyon de dimanche ?
L.G. : "Il n'y a pas d'autre pression que le plaisir de disputer un match important. Il n'y a rien de plus. On a envie de gagner pour remporter ces trois points importants. Mais quand j'écoute certains, dès qu'on fait deux matchs sans gagner, c'est la crise. Pourtant, c'est rarement la réalité... Il reste encore beaucoup de matchs. Autant après la semaine de Moscou, on n'était pas les meilleurs, autant maintenant qu'on est 5e, on n'est pas les pires."
Vous avez enchaîné des résultats moyens quand vous êtes passés premiers, vous avez du mal à assumer cette place de leader ?
L.G. : "C'est anecdotique, parce que si tu analyses les matchs contre Rennes et Nice, on aurait très bien pu les gagner. On a juste manqué de chance. Comme je l'ai dit, il n'y a pas une équipe qui pourra être première du début à la fin. Là, c'est Lille depuis deux-trois matchs... après ça sera une autre."
Justement, les équipes qui sont devant l'OM n'ont-elles pas moins de pression que vous ?
L.G. : "Nous, nous avons la pression d'être dans un grand club, la pression de gagner chaque match. On ne se préoccupe pas des autres équipes, on essaye juste d'analyser nos matchs, nos erreurs, afin de nous améliorer pour les prochains matchs. Je ne pense pas que le fait que la presse se focalise sur nous ait quelque chose à avoir là-dedans. Chaque équipe a ses défauts et ses qualités. Nous, on doit se préoccuper des nôtres."
"Pas grave si Gignac ne marque pas"
Comment jugez-vous les difficultés de Gignac pour marquer ?
L.G. : "Le travail de Gignac, c'est de marquer des buts, comme Brandao et Rémy. Ce sont des joueurs qui sont habitués à marquer des buts : c'est votre exigence et celle des supporters. Mais tout le monde peut marquer dans l'équipe. Je me fiche que Gignac ne marque pas, car il travaille beaucoup pour l'équipe. Si vous analysez les matchs, il y a beaucoup d'occasions, on est plusieurs à pouvoir les convertir. Donc je ne pense pas que ce soit un problème que Gignac ne marque pas."
Vous vous sentez à l'aise avec lui sur le terrain ?
L.G. : "Je me sens très bien dans le jeu avec lui. C'est un joueur international, il a beaucoup de qualités, c'est facile de s'entendre avec lui. Je le connaissais déjà avant qu'il n'arrive. C'est très possible qu'en match, je lui fasse la fameuse passe décisive que vous demandez ! Mais ce n'est ni une préoccupation pour moi, ni une préoccupation pour lui. Ce qui compte, c'est le bien de l'équipe."
Quel est votre regard sur Heinze ? On sait que vous êtes très proche de lui...
L.G. : "Je n'ai pas besoin de le dire, vous savez déjà ce qu'il apporte au groupe et à l'équipe. Pour moi, c'est l'un des rares amis que j'ai dans le foot. Il représente beaucoup pour moi. C'est un joueur d'expérience, il a joué dans de grands clubs. Il sait trouver les mots justes, quand il faut élever la voix... Il apporte beaucoup de choses à l'équipe."
Vous êtes le meilleur buteur de l'OM, mais vous pouvez encore être plus tueur devant le but, non ?
L.G. : "Oui, par exemple, les coups francs, je n'en ai marqué aucun ! Comme la saison passée, j'ai des occasions. Cette saison, j'ai la chance que ça fonctionne. Mais mon jeu n'a pas changé. Je suis juste un peu plus efficace. J'espère que je pourrais continuer à être utile à l'équipe."
Vous mettez souvent en avant vos coéquipiers, mais votre statut vous oblige à être présent pour le choc de dimanche ?
L.G. : "La façon dont je parle de mes coéquipiers, ce n'est pas juste des paroles, c'est ce que je ressens vraiment. Je me considère comme un joueur de l'équipe. Je le manifeste toujours. Dans un groupe, tout le monde est important. Mais je ne me mets pas de pression autre que de donner le meilleur de moi-même pour l'équipe."
Mais les grands joueurs font les grands matchs, non ?
L.G. : "Oui, évidemment. L'histoire du foot le confirme, ce sont dans les grands matchs qu'on reconnait les grands joueurs. Mais moi, je ne me considère ni comme un grand joueur, ni comme un joueur qu'on reconnait dans les grands matchs. Évidemment, on prend tous du plaisir à jouer ce genre de match. Ce sont des matchs décisifs, c'est un autre type de motivation, la motivation est plus grande."
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(Photo © Le Phocéen) |
R.C. (avec I.A.)