La défaite face à Quevilly, le match face au Bayern, l'état d'esprit des troupes olympiennes, Didier Deschamps a évoqué tous ces sujets avant Nice.
La défaite face à Quevilly, le match face au Bayern, l'état d'esprit des troupes olympiennes, Didier Deschamps a évoqué tous ces sujets avant le rendez-vous important samedi à Nice.
Didier, la déception de Quevilly est passée ?
Didier Deschamps : "C'est passé, il faut l'évacuer. Ce qui compte, c'est ce qu'il y a devant. On ne va pas revenir sur ce qui s’est passé mardi, ça ne servirait à rien. La déception est forte, mais elle est derrière."
Avez-vous trouvé les remèdes aux maux de l'OM ?
D.D. : "C'est mon boulot. Je ne vais pas avoir la prétention de dire que je les ai trouvés, car ce qui compte c'est ce qui se passe sur le terrain. Il faudrait retrouver le sourire en obtenant un résultat positif qui n'arrive pas depuis un moment."
Il y a un problème mental ?
D.D. : "Il peut y avoir un peu de fébrilité, un manque de lucidité qui fait retarder le geste et la passe. C'est une question de confiance, de tranquillité. Des trucs basiques peuvent sembler très compliqués et on peut se dire : 'Comment ça se fait qu'il ne réalise pas ça ?' C'est un ensemble de choses. La confiance externe, interne... Il y a des caractères et des personnalités différentes."
L'équipe a du mal sur le plan physique ?
D.D. : "On a fait un début de championnat difficile, avec une remontée à l'énergie, ça n'a pas été évident et on a laissé de la gomme. On arrive en janvier, on joue beaucoup de matchs pour recoller, et au moment où l'on récupère les joueurs de la CAN exténués physiquement et psychologiquement, s'ajoute les blessures des trois joueurs importants que vous connaissez (NDLR : Valbuena, Rémy et Mbia). L'équilibre est fragile avec l'enchainement des matchs. Si mardi j'ai fait tourner, c'est parce que certains joueurs ne sont pas capables de débuter le match..."
Avez-vous eu des entretiens individuels avec les joueurs ?
D.D : "Je discute avec les uns et les autres. On parle un peu de tout. Je ne dis pas forcément les mêmes choses que je vous dis, c'est normal, même si vous arrivez des fois à savoir ce que je dis. Dans d'autres périodes, je le fais aussi."
Est-ce que c'est la période la plus compliquée depuis que vousêtes entraîneur ?
D.D. : "Je ne sais pas, il y a eu aussi une période compliquée au mois d'octobre. Je ne peux pas mesurer le bonheur, le malheur ou la déception. Il y a des périodes difficiles, c'en est une, il ne faut pas fuir la réalité. Il faut avoir conscience de la réalité et modifier ça. Il n'y a pas eu que du négatif, mais évidemment qu'en championnat il y a une série qui est très négative. Donc la situation est difficile et compliquée."
Il y a une préparation spéciale de prévue pour le match contre le Bayern ?
D.D. : "Non, pas spécialement, car ça n'a pas toujours l'effet escompté. J'ai connu une certaine époque où les mises au vert étaient longues. Aujourd'hui ça fait plutôt l'effet contraire. La dernière fois que j'ai fait une mise au vert un peu longue, c'était pour ne pas qu'ils se dispersent avant de partir en vacances, un certain soir du 23 décembre avant le match d'Auxerre. On a vu le résultat (NDLR : défaite 2-0 au Vél)."
Le match du Bayern peut avoir un impact négatif sur les rencontres à venir ?
D.D. : "Je ne peux pas leur enlever de la tête ce rendez-vous contre le Bayern. On est comme attiré par quelque chose et ça consomme beaucoup d'énergie sur le plan athlétique et psychologique. C'est donc au détriment de ce qui se passe avant et après. Notre dernier quart de finale était en 91... On parle de 20 ans ! Pour le Bayern, vous n'avez qu'à prendre les cinq dernières années. C'est la différence entre un grand club européen et un grand club français qui a une histoire dans le temps, mais qui n'a pas cette régularité sur le plan international."
Du coup, le match de Nice va être encore plus compliqué ?
D.D. : "Vous savez comme on est attendu, en plus avec ce qu'il s'est passé au match aller. Il y aura de l'engagement, de l'agressivité, mais on ne va pas attendre que l'arbitre siffle la fin du match pour qu'on soit tranquille. On a un match à livrer, et un autre important qui vient derrière."
Avez-vous peur pour l'intégrité physique de vos joueurs à Nice ?
D.D. : "Si en plus je dois penser à ça ! Il y a un arbitre qui est là. Il y aura de l'engagement. Ça peut m'effleurer l'esprit de me dire qu'il y a un risque peut-être un peu plus qu'à l'entraînement, mais il y a une préparation aussi."
Quelle peut être la motivation pour le match de Nice et la fin du championnat ?
D.D. : "Ils ne se lèvent tout de même pas pour aller à l'usine ! Ils sont joueurs de l'OM ! On a une image, un orgueil, une fierté. Et puis ils sont professionnels, en plus il y a un match important qui vient derrière. Et ça fait un moment qu'on ne prend pas de points, donc c'est très pénible, pour ne pas dire autre chose."
Vous envisagez déjà la saison prochaine sans Ligue des Champions ?
D.D. : "Je ne suis pas là dedans, mais il y a de très fortes probabilités. Il reste sur ces deux mois des objectifs à atteindre, même si pour celui-là, on aura du mal. Ça va faire partie de notre réalité pour la saison prochaine."
Vous serez encore là la saison prochaine ?
D.D. : "Pourquoi vous posez la question ? Vous savez que je suis là. C'est prévu que je sois là."
Quelle est votre part de responsabilité dans les mauvais résultats actuels de l'équipe ?
D.D. : "Je suis l'entraîneur. Quand mon équipe gagne, je rends le mérite aux joueurs, et quand l'équipe perd je le prends pour moi. C'est juste ou pas, mais je le prends pour moi. Je ne veux pas faire de figuration ou quoi que ce soit."
Recueilli par Sébastien Ruggieri