Hojbjerg : « Casser tout dans le vestiaire, je ne sais pas si ça aurait servi à grand-chose »
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 07/11/2024 à 22:00
Le milieu de terrain de l'OM explique sa relation avec son entraîneur.
Dans une longue interview accordée à L'Equipe, Pierre-Emile Højbjerg a partagé ses réflexions sur le leadership et son rôle en tant que milieu de terrain à l’Olympique de Marseille et en équipe nationale danoise. Bien qu'il ait parfois porté le brassard, notamment en l'absence de Simon Kjaer pour le Danemark, il insiste sur le fait qu'il ne joue pas pour obtenir le statut de capitaine. Pour lui, l’essence du leadership réside dans la prise de responsabilité, partagée entre plusieurs joueurs. Højbjerg n’adapte pas son comportement selon qu’il ait le brassard ou non ; il reste fidèle à lui-même et incarne ce rôle avec une certaine humilité.
Son tempérament de leader s'est révélé dès son plus jeune âge. Dès l’enfance, il jouait avec des garçons plus âgés, ce qui l'a forcé à s'imposer et à se montrer à la hauteur. Ces expériences, ainsi que son départ précoce pour le Bayern Munich à l'âge de 16 ans, ont forgé son caractère. Arrivé au Bayern, il a rapidement intégré l'équipe première et pris part à un stage de pré-saison avec les pros. Bien que physiquement éprouvant, cet environnement exigeant l’a conforté dans son ambition et lui a donné un aperçu de ce que signifie évoluer parmi les meilleurs. Son passage à l’OM est également marqué par des responsabilités accrues, notamment lorsqu'il a porté le brassard lors d'un match contre Toulouse. Højbjerg, tout en se réjouissant de cet honneur, considère que l'essentiel est de rester concentré sur ses valeurs. Depuis son arrivée à Marseille, il a été accueilli chaleureusement par ses coéquipiers, ce qui lui a permis de s’intégrer rapidement et de jouer son rôle de leader naturel. Sa philosophie : chaque membre de l’équipe, qu’il s’agisse des joueurs, du staff ou même des employés du club, doit être traité avec respect et humanité.
Sa relation avec l'entraîneur Roberto De Zerbi est empreinte d’admiration. Il respecte la manière dont De Zerbi motive et oriente l'équipe. Bien qu’il soit perçu comme le relais de De Zerbi sur le terrain, Højbjerg rappelle que chaque joueur doit assumer ses responsabilités. Il apprécie les consignes tactiques de son entraîneur, et, grâce à sa maîtrise de plusieurs langues, il joue un rôle clé dans la communication des stratégies auprès de ses coéquipiers. Mais il insiste, il n'est pas "le fils du coach" comme on a coutume de dire dans le football. "Le coach a son staff, sa façon de faire, son bureau. La porte est fermée. Dans le vestiaire, avec tous les autres joueurs, on discute, on échange entre nous, et notre porte est fermée aussi. Mais c'est vrai qu'en tant que milieu de terrain, avec un peu d'expérience, c'est plus facile de passer des messages. Et comme je parle plusieurs langues aussi, c'est plus facile de donner les consignes à mes coéquipiers. Mais le coach fait ses choix tout seul et nous, on met nos "bottes", tout seuls aussi" détaille-t-il, ce qui explique aussi qu'il n'hésite pas, en plein match, à donner de la voix lorsqu'il échange avec son entraîneur.
En tant que leader, Højbjerg est constamment attentif à ses partenaires, qu’ils soient titulaires ou remplaçants. Il souligne l’importance pour chacun de donner le meilleur à l'entraînement, car il sait que cela sera décisif pour les matchs à venir, notamment avec les échéances européennes en vue. Petit détail, le joueur se projette déjà comme si l'OM allait retrouver la Ligue des champions la saison prochaine à coups sûrs. Sur le terrain, Højbjerg est un joueur qui parle beaucoup, échangeant avec ses coéquipiers, ses adversaires et même les arbitres pour jauger l’ambiance du match. Lors de situations difficiles, comme un match contre Paris où Marseille perdait 0-3 à la mi-temps, il sait rester calme. "Trois à zéro à la mi-temps, il n'y a pas grand-chose à dire. Casser tout dans le vestiaire, je ne sais pas si cela aurait servi à grand-chose, le résultat avait déjà tout cassé. Parfois, tu regrettes aussi de dire des choses à chaud parce que tu es touché émotionnellement. Le plus important, en fait, c'est la réaction après un tel match : comment les gens se comportent, s'entraînent dans la semaine qui suit. J'ai apprécié la façon dont tout le monde s'est relevé. Je sens que l'équipe est meilleure en dix jours, c'est bizarre à dire peut-être mais je le sais". Cela reste en parfaite cohérence avec sa réaction d'après-match, que vous pouvez retrouver en vidéo. Il faut désormais confirmer, après la victoire à Nantes, avec un autre succès, ce vendredi avec la réception d'Auxerre.
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