Avec Lassana Diarra et Javier Manquillo, en attendant Facundo Roncaglia, l'OM a donné un bel élan à son mercato. Reste peut-être à enregistrer un dernier renfort devant. Avec un Bouna Sarr peut-être plus à l'aise dans un rôle de relayeur que celui de milieu offensif sur un côté, le quatuor Thauvin-Alessandrini-Ocampos-Batshuayi n'est pas sérieusement mis en concurrence par N'Koudou et Barrada. Alors que Thauvin peut donner la pleine mesure de son talent dans le couloir gauche en combinant avec Mendy, nombreux sont les supporters à espérer voir débarquer un meneur de jeu. Yoann Gourcuff fait partie des profils régulièrement cités par les supporters. Une idée farfelue ? Nous avons posé la question à Didier Poulmaire, son avocat et conseiller.
Didier, imaginer Gourcuff à l'OM, c'est fou ?
Didier Poulmaire : "C'est la glace et le feu sur le papier. On peut se dire que c'est un rapprochement qui ne coule pas de source. Mais quand on creuse un peu, cette passion des supporters de l'OM pour le football pur, le beau jeu, ça colle avec Yoann qui veut bien jouer mais aussi bien faire jouer les autres. Il me le répète souvent et c'est sa frustration quand ça se passe mal parce que sa seule ambition c'est de bien faire jouer les autres, en dehors de toute connotation business ou autres. Dans un autre style, il est lui aussi animé par la passion du football".
Lui qui se dit passionné par le jeu a dû sûrement vous parler de Marcelo Bielsa...
D.P : "Ce n'est pas quelqu'un qui se vend. Mais il sera toujours sensible à une marque d'intérêt de la part d'un entraîneur. Il veut être dans la stratégie d'un entraîneur, pas des dirigeants. C'est toujours le coach, à Rennes, à Milan, à Bordeaux, à Lyon, qui l'a convaincu d'aller dans un club. On n'a jamais fait aucune démarche pour dire "je rêve d'aller en Angleterre". Il ne m'a jamais dit "Didier, va au feu pour Liverpool". Ca vient aussi de sa relation avec son père : le joueur est au service du collectif, le collectif est défini par l'entraîneur. Donc il attendra toujours de s'assurer que l'entraîneur soit quelqu'un qui le veut. On reçoit beaucoup d'appels en ce moment d'agents qui se prétendent mandatés par tel ou tel club. Mais aujourd'hui quand vous êtes agent, si vous vous entendez pas trop mal avec le président ou des dirigeants, vous pouvez faire venir des joueurs, en plus il y a toute une série de rétrocessions, de commissions que les joueurs ne voient pas. Avec Yoann, on est un peu contre tout ça".
Donc le fonctionnement de Bielsa doit le séduire.
D.P : "On peut le penser".
Par contre, ce n'est pas dans le style de l'entraîneur de l'OM d'appeler un joueur pour lui dire qu'il compte sur lui.
D.P : "Mais il a un entourage. Si un club a envie d'un joueur, on l'a vu récemment, il y a des gens qui se manifestent et on fait en sorte de se rencontrer".
Il ne semble pas en tout cas décidé à en faire une affaire financière.
D.P : "Non. Et ça ne l'a jamais été. Quand il a été prêté à Bordeaux, il avait la possibilité de revenir au Milan. Mais il a choisi de rester à Bordeaux. J'avais Galliani en face de moi qui m'a mis un chèque sous les yeux. Mais Yoann se sentait bien avec ses coéquipiers, il ne voulait pas bouger. Il a toujours fait prévaloir la qualité de l'environnement. J'étais allé à Manchester où City était prêt à lui faire un pont d'or. Mais il avait préféré signer à Lyon. Il faut savoir que ce qui est important aussi pour Yoann, c'est le public. Je me souviens qu'il avait été porté par le public milanais, ça peut être aussi le cas avec les Marseillais. C'est un signal qui peut l'interpeller. Aujourd'hui, pour son avenir, il y a des marques d'intérêt, des discussions, mais rien n'est fait. Tout est encore possible".