Six jours à attendre. Six jours pour préparer le sommet d'une saison passionnante, entre deux éternels rivaux qui, enfin, se battent pour le titre. Curieusement, ce cas de figure ne s'est pas présenté si souvent que ça depuis l'apparition du PSG au rang des gros bras du championnat de France. Le premier opus de cette rivalité a eu lieu lors de la saison 88-89, terminée en apothéose le 5 mai, à quatre journées de la fin, par l'immortelle frappe de Franck Sauzée devant Joël Bats et un doublé coupe - championnat de légende. Trois points qui sépareront les deux équipes à la fin de la saison. Gérard Gili était l'entraîneur de cette épopée qui donnera le point de départ de l'incroyable OM de l'ère Tapie, 17 ans après le dernier titre. Aujourd'hui supporter et abonné au Vél', il livre au Phocéen sa vision du choc de dimanche.
- Gérard, que peut-on attendre de ce Classique enfin décisif pour la course au titre ?
"J'attends que l'OM fasse le même match que contre Lyon, c'est à dire bousculer les Parisiens, qu'il aille les chercher de façon à ce qu'il n'y ait aucun regret à l'issue du match, quel que soit le résultat. Mais je pense qu'en leur rentrant dedans, l'OM a suffisament d'impact physique pour les battre".
- Sur le plan de l'impact, le PSG a de très solides arguments...
"L'OM en a aussi, et à ce niveau, les débats doivent être équilibrés. Si on arrive à mettre autant d'intensité que face à Lyon, on part à égalité sur ce plan."
- C'est ce qui va faire la différence ?
"Non. Ça se jouera sur le talent des attaquants. Un match de ce niveau se joue souvent sur le geste de talent d'un joueur".
- Ce joueur peut-être Michy Batshuayi, intenable en ce moment, non ?
"J'en pense énormément de bien. Il a le flair pour être toujours là où tombe le ballon, parfois même quelques secondes après son entrée. Cela veut dire qu'il est un vrai buteur. Mais je n'oublie pas non plus André-Pierre Gignac, comme il a tiré cette équipe vers le haut pendant six mois. L'OM a la chance d'avoir deux garçons d'instinct, capable de marquer des buts. C'est exceptionnel".
- Tu vois l'OM totalement sorti de ses difficultés de début d'année ?
"C'est le lot de toutes les équipes, avec un trou dans la saison. L'OM l'a eu et a su se retrouver. On sent bien cette envie de faire les efforts ensemble de nouveau. Ils redeviennent très difficiles à jouer pour les adversaires."
- Bielsa a repris la main sur son groupe ?
"Il ne l'a jamais perdue. Il a simplement un peu adapté sa méthode, son mode relationnel pour relancer son groupe. Il a été malin, il leur a fait croire qu'ils étaient en auto-gestion, ce qui n'était bien sûr pas le cas".
- Pour finir, un Classique vraiment décisif pour la course au titre ?
"Oui, encore plus avec le fléchissement de Lyon avec ses absents. De plus, le calendrier de Paris et Monaco va être très lourd. C'est là que les points peuvent se perdre pour le titre".