Gignac-Batshuayi, le profond dilemme
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 27/11/2014 à 15:07
L'avis de Marcelo Bielsa évolue chaque jour sur une éventuelle association Gignac-Batshuayi. Cela fait près de 15 ans que cela le tracasse.
Le traitement du sujet peut sembler lourd. L'association Gignac-Batshuayi est un sujet qui revient sans cesse sur le tapis, comme si c'était la clé du bon fonctionnement du club. Si ce n'est évidemment pas le cas, le sujet est très important pour Marcelo Bielsa, lui qui s'était fait descendre en flèche il y a plus de douze ans par toute l'Argentine sur ce point. Il n'avait pas su choisir à l'époque entre Gabriel Batistuta et Hernan Crespo, alignant soit l'un, soit l'autre, et se faisant éliminer au premier tour du Mondial au Japon et en Corée alors qu'ils étaient favoris. Le problème se pose désormais avec Gignac et Batshuayi, et Bielsa réfléchit toujours. Interview.
L'association Gignac-Batshuayi est-elle possible ?
Marcelo Bielsa : "C'est une alternative. Je ne crois pas que ça a été leur association qui a fait sauter le verrou bordelais. Les deux joueurs ont apporté beaucoup de choses pour qu'on arrive à gagner, mais le but de Gignac a été un coup de pied arrêté et celui de Batshuayi une contre-attaque avec beaucoup de joueurs adverses encore dans notre camp. Mais oui je crois qu'en ayant deux joueurs de ce niveau, il faut trouver la manière de pouvoir en profiter. La difficulté, c'est qu'il faudrait faire sortir un des deux de sa position naturelle. Celui que j’enlèverais de sa position naturelle jouera moins bien que lorsqu'il le fait dans sa position naturelle. Quand deux numéros neuf jouent ensemble, un des deux descend ou va sur les côtés pour ne pas être de trop au même endroit, donc celui qui va descendre ou aller sur le côté va moins bien jouer, parce que sa meilleure position c'est au centre de l'attaque et près de but adverse. Mais dans certaines occasions, même si l'un des deux joue moins bien, la somme des deux peut améliorer le rendement de l'équipe. La difficulté, c'est de trouver une certaine commodité pour celui qui fait des concessions et qui abandonne son poste".
C'est une alternative envisageable seulement en cours de match ?
M.B : "Non, c'est possible dès le début du match".
Donc vous y réfléchissez maintenant ?
M.B : "Non, cela fait quinze ans que je réfléchis sur ce thème. C'est une réflexion que j'ai entamée quand j'avais Batistuta et Crespo sous mes ordres. N'importe quel Argentin vous parlera très mal de moi sur ce thème".