Gattuso : "Je n'ai pas de baguette magique"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 25/11/2023 à 14:33
Gennaro Gattuso évoque l'animation offensive de son équipe, il explique aussi qu'il n'y a finalement qu'un seul vrai ailier dans son groupe.
L'OM n'a pas marqué de buts lors des derniers matchs en Ligue 1. Comment avez-vous travaillé pour essayer de changer cela ? Cela ne concerne pas seulement les attaquants, bien sûr, c'est un travail d'ensemble. Mais bon, ceux qui sont quand même là pour marquer au départ, ce sont les attaquants. Donc, comment avez-vous réussi à essayer de redonner un peu de confiance à ceux qui en manquent peut-être ?
Gennaro Gattuso : "On avait peu de joueurs à disposition ces derniers jours. Ndiaye et Sarr étaient en équipe nationale. C'est vrai qu'il y avait Correa, Aubameyang et Vitinha. Donc on a fait quelques exercices en plus, on a travaillé sur comment attaquer la profondeur, attaquer les espaces bien concrétisés. Mais après, c'est quelque chose, même si c'est un travail différent, qui ne concerne pas juste les attaquants, mais vraiment la phase offensive en général qu'il faut améliorer. Je pense qu'on peut faire mieux. Alors c'est vrai, oui, ces 10 derniers jours on a fait quelques exercices différents de finition, mais ce qui est important, c'est que j'essaie un peu de véhiculer aussi aux joueurs, c'est qu'il faut avoir cette conviction qu'on peut réussir à marquer. Et ça, ça passe par l'entraînement, ne pas faire d'erreurs, essayer vraiment de marquer même les buts les plus simples, ne pas gâcher, créer des occasions, puisque c'est comme ça, plus on génère d'occasions et même si évidemment des erreurs peuvent arriver, plus ça permet ensuite de réussir à marquer et encore une fois le faire dans le calme, ne pas être frénétique, parce que ça ne mènerait à rien."
On a l'impression que le problème des attaquants est beaucoup plus mental. Ce n'est pas autant une question de technique ou de tactique, ils osent moins, ils tirent moins, ils dribblent moins. Partagez-vous cette analyse et que pouvez-vous faire au-delà de leur dire "lâchez-vous, tentez, ce n'est pas grave s'il y a du déchet" ? Êtes-vous d'accord avec cela que c'est peut-être davantage une question de mental, que l'on sent un petit peu qu'ils sont marqués à chaque fois qu'ils ratent quelque chose ?
G.G. : "Je pense que ce qui est important ici, la vérité, c'est que Correa, par exemple, dans sa carrière, il a toujours joué généralement derrière la pointe, derrière l'avant-centre. Iliman jouait toujours plutôt en deuxième attaquant, pas aussi large. Le seul qui était vraiment dans ce jeu de pur ailier, c'était Sarr. Même Amine, j'en ai parlé plusieurs fois, je pense que c'est un joueur qui devrait être plus dans l'axe que plus externe. Ce sont des joueurs qui jouent tous en apprenant des choses nouvelles à un poste qui n'est pas forcément celui auquel ils ont joué tout au long de leur carrière. C'est quelque chose qui est difficile peut-être à assimiler. Nous ce qu'on essaie, c'est de ne pas détruire un joueur pour imposer des codes. Il n'y a pas de codes dans notre jeu, mais c'est vrai que parfois on aime jouer sur l'extérieur. Moi j'aime bien parfois avoir des joueurs qui jouent avec le pied inversé. Mais ce qui compte, c'est que ce sont des joueurs qui dans les couloirs n'avaient pas forcément cette expérience. Et donc, dans ces 30 derniers mètres c'est important de réussir à mieux développer le jeu, mais il faut quand même avoir ce détail en tête."
Pourquoi ne pas jouer à deux pointes alors ?
G.G. : "C'est vrai que nous en avons parlé avec mon staff, on y pense, mais ce qu'il faut que vous compreniez aussi, c'est qu'on a eu 10 jours pour travailler, mais je n'avais que 7 joueurs à disposition. Avec 7 joueurs, tu ne peux pas faire un travail concret. On a travaillé sur des choses un peu didactiques. Mais honnêtement, vous savez aussi qu'on a un manque de temps. On a 8 matchs en 24 jours. Je suis d'accord avec vous. Tout ce que vous dites, vos raisonnements, je fais les mêmes. Mais je n'ai pas de baguette magique, honnêtement. Je ne peux pas dire qu'on va tenter quelque chose avec une défense à trois, tout le monde devant et après chacun part de son côté. Ce qu'il faut qu'on essaye de faire, c'est de limiter au maximum les dommages qui peuvent arriver parce qu'on n'a pas le temps de faire quelque chose de nouveau, on a juste besoin de résultats. On sait que sur les données, les résultats n'étaient pas bons au niveau du classement, mais je ne pense pas que l'équipe soit si mal que ça. Honnêtement, je sais que parfois ça peut être difficile pour certains, que ce n'est pas forcément la position, le poste qu'ils connaissent, ce n'est pas facile de travailler sur deux concepts en même temps. Mais voilà, je pense que le système au final ce n'est pas le problème, c'est vraiment le temps qui est nécessaire et qu'en ce moment nous n'avons pas."