Gattuso: "J'ai encore plus la hargne !"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 17/02/2024 à 16:00
Gennaro Gattuso n'a pas paru résigné cet après-midi en conférence de presse.
Est-ce que, deux jours après le match, vous voyez des motifs pour y croire ?
Gennaro Gattuso : C'est normal que je crois et qu'on croit encore en tous nos objectifs, sinon ça n'aurait pas de sens d'être ici encore une fois. C'est vrai qu'il y avait de l'amertume, beaucoup d'amertume après le match. Après, je l'ai déjà dit, je ne suis pas psy ou coach mental et je pense que mes mots ont peut-être été mal retranscrits. Je dis ça parce que moi ce que j'ai dit, c'est que je n'avais pas la clé à l'heure actuelle parce que ça fait longtemps que la situation est comme ça. À mon époque, quand je marquais, ça me boostait, ça me donnait de l'énergie en plus. J'ai l'impression que nous, c'est l'inverse, qu'on a peur et qu'on encaisse toujours des buts. Mais les objectifs sont atteignables. Cette semaine, c'est vraiment une semaine fondamentale. On a le match de demain qui est très important. Jeudi, on joue la qualification. Donc, évidemment qu'on est prêt. Et moi, je suis toujours au taquet. Je suis né à 7 mois, j'étais prématuré, j'avais déjà hâte de naître et hâte d'être prêt. Je pense que cette équipe, avec ses qualités et ses défauts, a encore la possibilité de lutter pour tous les objectifs.
Êtes-vous tenté de faire appel à un psychologue pour aider à régler le problème mental de vos joueurs ?
G.G : La situation, en réalité, est facile à comprendre. Je pense qu'il y a vraiment un problème qui émane de l'équipe. Par exemple, le genre de but que l'on encaisse, sur des changements de situation de jeu, en étant en deux contre un, avec un homme en plus dans la surface, et au final, on prend un but. Donc, il s'agit d'un problème de ne pas sentir le danger, de ne pas être attentif. Cela passe par une plus grande attention, une communication constante, comme nous l'avons dit. C'est une situation qui persiste depuis longtemps.
Depuis mon arrivée, généralement sur les coups de pied arrêtés, nous avions toujours un marquage en zone. Là, si vous avez remarqué contre le Shakhtar, nous sommes passés à un marquage individuel, donc nous essayons d'apporter des changements. Mais après le match contre Thionville, sur huit buts encaissés, cinq l'ont été sur coups de pied arrêtés, seulement trois sur action. Si nous examinons également nos statistiques, avant, nous avions toujours des données, des chiffres, pour être classés premier, deuxième, troisième, quatrième au niveau des duels. Maintenant, quand nous regardons l'équipe, nous sommes quatorzième au niveau des duels et dix-huitième au niveau des coups de pied arrêtés. Forcément, il y a un problème. Et moi, je crois en l'équipe. Honnêtement, je n'y croirais pas si je voyais une équipe morte, une équipe éteinte, mais ce n'est pas le cas. Je pense que c'est vraiment un problème. Comme je l'ai dit la dernière fois, quand tu rates une ou deux fois les choses, cela peut être la malchance. Mais quand c'est répétitif, c'est vraiment qu'il y a un problème de peur dans l'équipe. Et cela passe par une attention à 100 %, une communication constante, essayer vraiment de parler et de résoudre ce problème. Je pense qu'il n'y a pas d'autre chemin à suivre. Quand je dis que je ne suis pas un préparateur mental, c'est parce que je ne vais pas dire à mes joueurs de s'asseoir et de réfléchir au problème. Quand je les vois à l'entraînement en tant qu'entraîneur, je constate qu'ils sont capables. Mais pendant les matchs, il y a certains moments où les réactions ne sont pas bonnes, et c'est sur ça que nous devons travailler. Dans tous les cas, je pense honnêtement qu'on ne peut que s'améliorer, on ne peut pas empirer la situation de ce point de vue là. C'est quelque chose de dire aussi que depuis mon arrivée, honnêtement, rien n'a changé. Moi, j'y crois encore plus. J'ai encore plus la hargne, l'envie, honnêtement. Quand on voit les performances, les prestations, il n'y a aucune équipe qui nous a vraiment écrasés. Donc, je n'ai vraiment pas l'envie que le message passe comme si on avait baissé les bras, que les joueurs, au moins, avaient baissé les bras. Ce n'est pas du tout ça. Après, c'est sûr que quand on voit le match contre Strasbourg, on prend un but à la 94e minute. Cinq jours après, on a la possibilité de marquer à la 94e et ça ne rentre pas. C'est sûr que c'est frustrant, mais moi je suis avec l'équipe, je sais qu'il y a une difficulté en ce moment au niveau mental, mais parce que c'est un fait, je pense que c'est quelque chose de plutôt clair, mais tant le staff que moi-même, on croit toujours en l'équipe, même encore plus. On a encore plus d'envie, et c'est vrai que la saison pour l'instant est dans un mauvais moment, c'est difficile, mais je pense qu'il y a encore beaucoup d'enjeux et donc c'est pour ça qu'on y croit et on ne lâche rien.
Quand vous dites que vous n'avez pas la clé, est-ce que vous n'avez pas peur que cela soit pris comme un aveu d'impuissance ?
G.G : Non non ce n'est pas ce que j'ai dit je parlais de la clé mentale ! Il faut faire la distinction entre la clé de la situation c'est à dire de comment peuvent jouer les joueurs et la clé mentale. Parce qu'au niveau de la façon dont il faut jouer, pour moi c'est très clair le chemin à suivre. Donc ça ce n'est pas le problème. Le problème c'est la clé au niveau de ce problème mental actuel. Puisque je ne sais pas comment on le résout. Comme je l'ai dit, je n'ai pas fait d'études de psychologie. Je ne suis pas psychologue ou préparateur mental. Donc vraiment, quand je parle de clé, c'est par rapport à l'aspect mental. Il faut bien faire la distinction.