Gattuso : "En 30 ans d'expérience, je n'ai jamais vu ça"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 15/02/2024 à 23:02
La réaction de Gennaro Gattuso après Shakhtar-OM (2-2).
Coach, vous ramenez un match nul, mais comment expliquez-vous que votre équipe n'arrive pas à tenir un résultat ?
Gennaro Gattuso : "Je ne sais pas. Je ne saurais pas vous dire. En 30 ans d'expérience, je n'ai jamais vu ça. C'est un peu la photographie de cette saison, de cette équipe. On parlait encore hier de défense à trois, à quatre ou à cinq. Ce n'est pas la question. Quand on encaisse ce genre de coup dur c'est difficile mentalement. Ça ne m'est jamais arrivé en tant qu'entraîneur, ça a pu m'arriver en tant que joueur, mais en tant qu'entraîneur je peux vous assurer que ça m'est jamais arrivé en plus de 400 matchs sur un banc de touche. Donc je ne saurais pas répondre précisément à la question. Pourtant on travaille, pourtant on regarde des vidéos, pourtant on essaye de s'améliorer. Vous l'avez vu, quand on a pris l'avantage à 2-1, on est passé à cinq derrière, justement, pour essayer d'apporter cette solidité. Et puis on se retrouve sur une action où on défend à deux contre un, et puis on prend ce but."
La deuxième période a été meilleure que la première, qui était décevante, qu'avez-vous dit à la pause pour mieux revenir après la pause ?
G.G. : "C'est une équipe qui joue bien, un petit peu comme Brighton et qui peut vous mettre en difficulté dans les trente derniers mètres, si on les attend un peu trop. C'est vrai qu'on a été mieux en deuxième mi-temps, en proposant un meilleur pressing. Et eux, peut-être aussi qu'ils ont payé le fait de ne pas avoir joué en compétition officielle ces deux derniers mois, parce que c'est une chose de jouer en amical, c'en est une autre de jouer en compétition. Et je pense qu'ils ont peut-être payé un petit peu cela, ils ont baissé un petit peu de pied, et nous on est monté dans le jeu au fil de la rencontre".
Qu'avez-vous pensé du match de Jonathan Clauss, il est décisif, puis il fait une erreur, ça symbolise l'équipe ?
G.G. : "C'est difficile de répondre à votre question. Il a fait son match, Jonathan, comme Luis Henrique, comme Faris (Moumbagna). Luis Henrique qui a cette occasion de but incroyable et qui ne parvient pas à marquer. Si je vous parle de Clauss, je pense qu'il faut vous parler des autres joueurs. Faris a une occasion et se laisse tomber. Il faut accepter les erreurs, ça fait partie du football."
Vous parlez comme si c'était une défaite, alors que c'est un match nul...
G.G. : "Quand tu fais ces choses là, dans la vie, écoutez, nous devons être objectifs, c'est un peu comme une défaite ce soir, il faut se dire les choses clairement... Difficile, difficile. Quand tu viens en Europe, tu fais une partie comme ça, tu prends un K.O. technique et ils te comptent 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, tu arrives à 9 et tu recommences. C'est dur. C'est dur à accepter. Surtout que si techniquement il y avait un souci... mais ça n'est pas le cas. C'est pour ça que c'est dur et que je suis amer ce soir. Ce n'est pas un problème physique, ce n'est pas un problème technique, ce n'est pas un problème de jeu. Non, ne vous en faites pas. C'est normal, vous faites justement votre travail, vous posez vos questions, et je l'apprécie parce que j'ai du respect pour votre travail. Mais c'est un peu la photographie de notre saison, depuis que Gattuso, il est au club. C'est toujours le même problème qui se produit et je n'ai pas la clé aujourd'hui pour résoudre la situation et répondre à votre question".
L'idée c'était surtout de positiver, car vous restez totalement en vie après ce résultat...
G.G. : "Alors vous dites que je dois venir ici avec le sourire ? Le sourire, c'est toujours comme si rien n'avait eu lieu. Non. Parce que c'est arrivé. C'est arrivé. C'était une belle opportunité de l'emporter et ce soir on va encore une fois rentrer à la maison en étant énervé, amer, frustré. Donc on se dit 'mais comment faut-il faire pour l'emporter' ? Parce qu'on a eu l'occasion de gagner un match après plusieurs rencontres sans succès. Donc voilà maintenant il faut être focus, concentré sur Brest. C'est une équipe qui va très vite, qui joue très vite. Ils vont à 2000, ils ont 7 points de plus que nous et ensuite on aura une autre bataille face au Shakhtar effectivement pour se qualifier mais ce soir c'est très frustrant et c'est difficile de sourire après ce match nul."