Gattuso : "Des joueurs ne donnent que 50 à 60% de leurs capacités"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 13/11/2023 à 01:25
C'est un Gennaro Gattuso mécontent et qui commence à être inquiet qui s'est présenté en conférence de presse.
Comment analysez-vous cette défaite ? La trouvez-vous injuste ? Vos joueurs ont-ils fourni suffisamment d'efforts ce soir ?
Gennaro Gattuso : "Il n'y a pas de défaite juste ou injuste. Nous avons dépensé beaucoup d'énergie ce soir. Nous avons affronté une équipe de Lens qui est celle qui court le plus en championnat français. C'est une équipe très forte physiquement. Nous savions qu'ils pressaient souvent en un contre un. Nous avons souffert dans ce match, mais nous savions que nous devions livrer ce type de partie. Nous devons faire bien mieux sur le plan physique et sur le plan technique. Nous devons évidemment penser au match suivant. Si vous me demandez quel aurait dû être le résultat pour ce match, j'aurais plutôt dit que c'était un match nul. Je n'aime pas parler de défaite, car la défaite est un terme pour les faibles. Il nous faut travailler pour le prochain match."
Vu la situation au classement, êtes-vous inquiet ?
G.G. : "Je n'ai jamais eu de tranquillité, surtout aujourd'hui où je me trouve. Comme je l'ai dit, nous devons fournir quelque chose de plus que ce que nous faisons actuellement pour remporter des victoires. Nous manquons certainement de physique et de technique. Nous commettons des erreurs, en particulier aujourd'hui, nous avons commis trop d'erreurs. Il y a des inquiétudes, mais je ne peux pas me concentrer uniquement sur ces préoccupations. Je dois trouver des solutions pour améliorer les résultats, et cela concerne aussi notre état d'esprit. Si nous pensons avoir encaissé un but à la 90e minute par malchance, ce n'est pas adéquat. Je serais hypocrite de dire cela. Il y a quelque chose en plus que nous devons faire. Comment ? En travaillant, en assumant nos responsabilités et en améliorant ce que nous faisons. Ils peuvent faire bien plus, techniquement, gagner plus de duels, nous sommes en retrait physiquement. Si vous me demandez si je suis inquiet, oui, un peu tout de même, mais nous devons travailler chaque jour pour trouver une solution, notamment sur le plan mental. Nous venons de perdre un match à la 90e minute, ce qui n'est pas normal. Nous devons travailler davantage, assumer nos responsabilités, nous pouvons mieux faire et nous avons surtout des joueurs qui ne jouent pas à leur maximum, qui ne donnent que 50 à 60% de leurs capacités. Donc nous allons travailler pour résoudre ce problème".
Pour une fois, vous êtes assez dur avec vos joueurs. L'OM se voit-il trop beau depuis le début de la saison ?
G.G. : "Non, je ne pense pas. Nous avons dépensé énormément d'énergie et Lens a joué mardi (en réalité, mercredi, ndlr). Notre structure est particulière et différente de celle de Lens. Le problème n'est pas seulement physique. Aujourd'hui, au niveau technique, nous avons fait beaucoup d'erreurs. La simplicité, l'excès de précipitation. Le souci est cette précipitation que nous avons montrée dans ce match. À Athènes, c'était visible. Il n'y avait pas cette pression qui nous a mis dans une grande difficulté. La tranquillité ne sera jamais là. Dans cette équipe, la tranquillité ne sera jamais là tant que nous n'obtiendrons pas une série de résultats. Parce que nous évoluons dans une ville exigeante, mais nous le savons. Nous devons être meilleurs pour lire le jeu, éviter de nous précipiter. Regardez le but que nous avons encaissé, nous prenons un but à la 90e sur coup de pied arrêté, aurions-nous pu commettre une faute avant ? Nous ne l'avons pas fait. Ils tirent un coup de pied arrêté de notre côté et marquent. C'est pour cela que je dis que ce n'est pas une malédiction. C'est le manque de ce petit plus que nous devons apporter."
Certains joueurs ne semblent pas être au niveau attendu, comment l'expliquez-vous ?
G.G. : "Actuellement, je pense que c'est ma responsabilité de ne pas réussir à tirer 100% des joueurs. Nous avons des joueurs de valeur, mais je n'arrive pas à élever leurs performances. Nous avons également un grand nombre de joueurs indisponibles, notamment au milieu de terrain. J'assume pleinement la responsabilité des erreurs dans la sélection des joueurs et j'espère pouvoir les motiver davantage à l'avenir pour obtenir le meilleur d'eux."
Comment allez-vous travailler pendant la trêve internationale ?
G.G. : "Nous avons 12 joueurs qui partent, et 5 ou 6 qui restent. Que pouvons-nous faire avec ces 5 ou 6 joueurs ? Acceptons cela et avançons. Mais, je le répète, actuellement, ce n'est pas seulement ce que nous faisons. C'est évident. Il faut combiner les aspects physique et qualitatif pour obtenir des performances différentes. Même si elles sont moins brillantes, car à ce stade, je ne pense qu'à la victoire. Les victoires nécessitent de la continuité. On ne peut pas gagner un match, en perdre un autre, faire un match nul, puis en perdre un autre. À ce stade, il faut travailler mentalement. On répète toujours la même chose. À Nice, on dit toujours la même chose. À Monte Carlo, c'est toujours la même chose. Cela se répète trop. C'est trop facile de dire, comme je l'ai déjà dit, que nous sommes malheureux. Nous ne le sommes pas. Car, pour une fois, nous pouvons l'être. Actuellement, je pense qu'il faut... Et c'est pour cela que je suis le premier à dire qu'il faut faire une analyse approfondie, assumer les responsabilités et comprendre que ce que nous faisons n'est pas suffisant."
C'est le 3e match consécutif en Ligue 1 sans marquer pour vos attaquants. Que pouvez-vous faire ?
G.G. : "La Coupe d'Europe et le championnat sont deux compétitions très différentes. Ce qui m'ennuie le plus, c'est au niveau qualitatif, nous parvenons souvent à développer des occasions, mais nous commettons toujours des erreurs. La dernière passe, c'est quelque chose de simple. Je pense que nous devons adopter une approche différente pour nos développements. Je pense que nous créons rarement des occasions parce que nous faisons beaucoup d'erreurs. Dans les 30 ou 40 derniers mètres, nous commettons beaucoup d'erreurs. Aujourd'hui également, depuis les tribunes, vous avez pu voir que lorsque nous allons dans la profondeur, la passe semble toujours manquer de puissance. Elle est toujours trop courte. Si nous avons l'impression de passer un peu plus fort, nous pourrions faire un peu plus. Nous aurions alors plus de chances de marquer. Je pense que c'est ce qui nous manque, mais cela ne me préoccupe pas. Le vrai problème, c'est que nous commettons trop d'erreurs. Nous en faisons trop, et pour compenser cela, sur 50 à 60 mètres, nous devons recommencer l'action. Nous ne parvenons pas à réussir cette dernière passe."