Gasset explique comment il fait ses compos

Depuis votre arrivée, on entend et on lit beaucoup, notamment à travers des témoignages récoltés auprès de ceux qui vous ont pratiqué, que vous arrivez à rentrer dans les têtes des joueurs. Est-ce que vous comprenez qu'on dise cela de vous ? Et pouvez-vous nous expliquer un peu comment on fait pour rentrer dans la tête des joueurs ?

Jean-Louis Gasset : Premièrement, on a la connaissance. La connaissance des joueurs. Donc il y a un travail à faire là-dessus. Il y en a qu'on connaît véritablement. Connaître le joueur, c'est une chose, connaître l'homme, c'est autre chose. Donc là, il faut passer du temps. Il faut passer du temps, et c'est ce qu'on a fait depuis qu'on est arrivé. Soit en parlant avec les joueurs, soit en parlant avec des amis qui les ont côtoyés. Le temps, c'est notre ennemi, parce qu'on n'en a jamais assez. Mais dans la première semaine, je peux vous dire que j'en ai perdu la voix. J'en ai perdu la voix.

Actuellement, la priorité reste le championnat, mais il y a des échéances européennes très importantes. Comment vous organisez-vous à partir du moment où tous les trois jours un match va arriver ? Faut-il faire tourner ? Allez-vous tout de même faire tourner à partir de demain ? Ou faut-il garder une équipe performante comme les deux derniers matchs avec à peu près les mêmes acteurs et tourner plus tard ?

Jean-Louis Gasset : Il y a une vingtaine de joueurs à l'OM, et les 20 sont capables de jouer. Je vous ai expliqué tout à l'heure les problèmes des joueurs qui ne peuvent pas enchaîner trois matchs d'affilée. Et c'est là le travail du staff médical et du staff technique, c'est bien connaître ces joueurs, avoir beaucoup de discussions avec eux pour savoir quand est-ce qu'ils vont être dans le rouge, quand est-ce qu'ils vont être à la limite et là il faut changer. Je le fais souvent, je coupe le match en deux pour ceux qui ne peuvent pas enchaîner. Au bout de 60 minutes, ils sortent ou alors ils finissent le match. C'est une espèce de roulement. Mais pour ça, il faut avoir deux joueurs de la même valeur. Ça veut dire que quand le joueur rentre, il ne faut pas que l'équipe s'affaiblisse, au contraire, il faut qu'il amène plus. Et quand on parle individuellement de rentrer dans la tête, après il faut rentrer dans le groupe pour faire comprendre aux gens que c'est tout le monde qui va amener et ramener l'OM là où il doit être.