La réaction de Jean-Louis Gasset suite à l'élimination de l'OM contre l'Atalanta.
Comment expliquez-vous le non-match de votre équipe ce soir ? Est-ce qu'il y avait une trop grosse différence avec l'Atalanta ou est-ce autre chose ?
Jean-Louis Gasset : C'est inexplicable. C'est inexplicable de passer d'une semaine à l'autre, rivaliser avec une bonne équipe et aujourd'hui, pour se qualifier pour une finale, être battu dans l'agressivité, dans tous les duels, c'est l'image de la saison. On avait un peu d'espoir par rapport au match aller. Mais on est retombé dans nos travers... À chaud comme ça, quand on voit les matchs européens qu'on a faits à l'extérieur, on était un peu dans la même léthargie. C'est incompréhensible.
Est-ce que vous avez été déçu par certains de vos cadres ?
J.L.G : Non, il ne faut pas individualiser les choses. C'est un groupe avec qui on vit depuis deux mois et qui a souvent très bien joué au Vélodrome et pas bien à l'extérieur. Et ça va être l'image de cette saison. Il y a un manque de prise de conscience, de personnalité qui fait que seul le Vélodrome les transcende. La déception est immense ce soir pour tout le monde, mais il reste trois matchs encore pour sauver ce qui peut l'être cette saison.
Pensez-vous que ça va être possible de se relever puisque jusqu'ici c'est la coupe d'Europe qui a tiré le club et l'équipe dans cette deuxième partie de saison et là il n'y a plus la coupe d'Europe donc est-ce que vous pensez que l'OM va pouvoir s'en relever avec les trois matchs qui restent en championnat ?
J.L.G : Déjà, on n'oubliera pas le parcours, d'accord, parce qu'on a vécu des soirées magnifiques au Vélodrome. Et au niveau du championnat, l'OM se doit de terminer européen l'année prochaine. Donc il reste trois matchs. Il faut vite se remettre au travail, remettre les têtes à l'endroit. Savoir qu'à l'extérieur ce n'est pas suffisant et qu'on n'arrive pas à se mettre à la hauteur de l'événement. Et c'est ce qui est dommageable pour une demi-finale de coupe d'Europe. Mais il faut faire l'union sacrée, tout le monde, pour que Marseille finisse européenne.
Est-ce que vous avez été surpris par les choix de Gasperini ? Ce n'était pas du tout la compo annoncée, rien n'avait filtré en Italie sur ce 3-4-3 très offensif.
J.L.G : À un joueur près, c'était celle qui était prévue. Ce n'est pas le schéma offensif de l'adversaire qui nous a mis en difficulté. Quand vous êtes battu dans tous les duels, vous ne récupérez jamais un ballon. Ce n'est pas parce qu'il joue en 3-4-3 ou 3-5-2. Non, non, non. C'est l'envie, c'est le combat, c'est les duels, c'est ce que j'avais dit avant le match bien sûr que j'avais un espoir en ayant vu le match du jeudi dernier parce qu'on s'était hissé à leur niveau et qu'on aurait peut-être mérité un but d'avance. Et je pensais qu'on était capable de réitérer cette prestation. Malheureusement, comme souvent en Coupe d'Europe à l'extérieur, ça a été insuffisant.
Vous venez d'en parler, vous avez très bien analysé tout ça, est-ce qu'on peut dire ou pas que la marche était au final trop haute pour l'OM malgré le beau parcours jusqu'ici ?
J.L.G : Quand on voit le match aller, on se dit qu'il y a la place. Quand on voit le match retour, on se dit que ce soir, ils étaient beaucoup plus forts que nous, même si on a la balle du 1 à 1 qui peut renverser le match. Parce que j'aurais bien aimé pouvoir égaliser. À l'aller, ils avaient baissé le pied un peu physiquement au bout d'une heure. Et là, on était pratiquement à 55 minutes de jeu. C'est tout ce qui fait la différence. Quand eux, ils se présentent en un contre un avec le gardien, ils ne vous laissent aucune chance, aucune chance.
Vous nous aviez dit avant le match tout le bien que vous pensiez de Gasperini, du projet qui était ici, on a l'impression aussi que les joueurs de l'Atalanta étaient plus sereins dans leur tête, qu'ils avaient plus l'habitude. Est-ce que c'est aussi la défaite du projet de l'OM contre celui de l'Atalanta qui est construit depuis huit ans de manière très simple ?
J.L.G : La régularité dans le football fait que ce club travaille bien, cet entraîneur est là, il a construit un groupe à son image, il fait jouer d'une manière très agressive, mais il a beaucoup de bons joueurs. Je pense que l' Atalanta travaille bien.