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Interview

"Francescoli, le perdant magnifique"

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 12/11/2015 à 14:30

"Francescoli, le perdant magnifique""Francescoli, le perdant magnifique"

Joueur mythique de l'OM en 1989-1990, Enzo Francescoli fête aujourd'hui ses 54 ans. Le numéro 10 uruguayen a beau n'avoir joué qu'une saison au Vélodrome, il a marqué de nombreux supporters. A commencer par un certain Zinédine Zidane, qui a toujours voué un culte à son idole, au point d'appeler son premier fils, celui qui est aussi meneur de jeu de la réserve du Real Madrid, Enzo. A quelques rangées de là se trouvait également Mathieu Hocine, le Marseillais derrière le projet musical Kid Francescoli. Ses mélodies électroniques et mélancoliques ont envahi les radios, les séries, les films et même les publicités. Et il n'est pas peu fier de faire vivre à sa manière le nom du milieu offensif. 

Est-ce qu'on peut dire que c'est également l'anniversaire de Kid Francescoli ?  

Kid Francescoli : "Ah non, c'est juste l'anniversaire d'Enzo. A l'époque de MySpace, j'avais eu un petit mail de son fils cadet. Il m'était un peu rentré dedans. J'avais mis une photo de moi quand j'étais minot sur ma page et il m'avait dit que s'il y avait un artiste qui devait s'appeler Kid Francescoli, c'était plutôt lui. Mais je lui ai expliqué gentiment que j'étais fan de son père et ça s'est bien terminé". 

Pourquoi Francescoli plus que les autres ? 

K.F : "Je trouve que c'est celui qui a incarné le plus le football artistique à cette époque-là. Comme tous les enfants, j'étais fan de Papin, Mozer, Boli mais c'était tous des bourrins à l'exception de Waddle. Francescoli, il avait cette grâce, cette élégance. Quand t'es un amoureux du football, c'est parfois juste la conduite de balle d'un joueur qui peut te charmer, plus que ses buts ou ses plus grandes actions. Rien que la façon qu'il avait de faire un amorti, puis de conduire la balle, c'était "artistique". Comme après Lucho, et comme maintenant à mon grand regret Pastore". 

Francescoli, c'est aussi ce match aller en demi-finale de coupe des clubs champions contre Benfica où l'OM ne fait pas le break avant la main de Vata au retour...

K.F : "Par rapport à la musique qu'on écoute, les films qu'on aime, on a une tendresse pour les perdants magnifiques, ces génies qui marchent sur l'eau mais qui ont du mal à conclure. Après le foot, ce n'est pas la musique, il faut une certaine efficacité, et je peux te dire qu'en tant que supporter, j'aurais préféré qu'il les mette ses buts ! Mais avec le recul, quand je revois le match, je me dis que ça a coûté la qualif, mais ça fait qu'à Marseille, même si c'est une star du foot, il a ce côté héros maudit, ce n'est pas le premier nom qu'on va te sortir pour te parler de cette époque. Francescoli, il avait ce côté Bielsa, ça jouait bien mais ça n'allait pas au bout. Aujourd'hui, c'est toujours de bons moments Youtube à se refaire".