Fanni : "À Marseille, c'est comme ça"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 07/02/2011 à 14:19
Le défenseur de l'OM, Rod Fanni, est revenu sans détour sur la piètre prestation des Olympiens samedi soir face à Arles-Avignon (1-0). Malgré le but de Gignac, l'OM n'a pas convaincu. Fanni évoque également la réaction du public, Manchester United, ainsi que sa prestation personnelle.
"Plus tard, on ne s'en rappellera plus"
Rod, souffrir contre le dernier, ce n'est pas normal ?
Rod Fanni : "Je ne sais pas ce qu'il en a été vu de l'extérieur, moi je n'ai pas l'impression que l'on a souffert. Mais je n'ai surtout pas eu l'impression que l'on a fait du beau jeu."
C'est embêtant ?
R.F. : "Oui c'est clair. Je l'avais dit après le match de Monaco, on ne pouvait pas se satisfaire de ça. Bon, là, il y a la victoire, mais on sait qu'il manque des choses, qu'il faut encore travailler."
Comment expliquer ces difficultés dans le jeu ?
R.F. : "J'avoue que j'ai beaucoup de mal à l'expliquer, je n'ai pas le recul nécessaire... J'aime bien revoir les matchs, je serai peut-être alors plus armé pour en parler après avoir revu la rencontre. On avait été très bons à l'entraînement la semaine avant Monaco, mais le dimanche on n'avait pas montré grand-chose. Là, on a montré un peu plus de choses, mais ce n'est pas encore suffisant pour prétendre au titre ou à la Ligue des Champions."
Vous vous dites quand même que c'est mission accomplie ?
R.F. : "Dans le fond oui. Nous, on cherche des points : là, ça en fait trois. Plus tard, peut-être qu'on ne s'en rappellera plus. Mais pour progresser et espérer quelque chose, on ne peut pas se satisfaire de ça. Non, on ne peut pas."
"Ils voudraient qu'on les fasse rêver un peu plus"
Comment vivez-vous sur le terrain la colère du public ?
R.F. : "C'est délicat de rentrer sous les sifflets. Ce n'est pas évident. À Marseille, on sait que c'est comme ça. Cela fait partie du contexte. Ils sont exigeants. Ils voudraient qu'on les fasse rêver un peu plus. C'est vrai qu'on ne démontre pas du beau football en ce moment. On gagne, mais on se fait siffler... mais nous non plus on n'est pas heureux de la tournure des choses."
Le vestiaire a réagi à la mi-temps ?
R.F. : "On se met dans une bulle, car si on prête trop attention aux sifflets, on retourne sur le terrain, on tremble et on ne joue plus. On pense surtout au résultat, à la victoire, à faire mieux. On était déçu que ça se passe comme ça. On préfère être en communion avec notre public."
Le coach vous en a parlé à la mi-temps ?
R.F. : "Oui, il y a le coach et certains joueurs. On s'est dit : "Plutôt que d'avoir peur en revenant sur le terrain, on va se concentrer sur ce qu'on a à faire et surtout le faire mieux.
Vous aviez déjà vécu ça personnellement ?
R.F. : "Oui, même s'ils sont moins nombreux à Rennes, ils sont aussi très exigeants. Ils sifflent pas mal aussi. Ça ne fait jamais plaisir."
"J'aimerais apporter beaucoup plus"
On a l'impression que vous êtes mieux quand vous jouez tous les trois jours ?
R.F. : "C'est ce que disent plusieurs joueurs, ils ont l'impression d'être mieux sur des matchs à répétition. Mais je ne pense pas que ce soit une solution que se cacher derrière ça pour justifier qu'on ne produit pas du beau foot."
Il n'y a plus que deux matchs avant Manchester, vous y pensez ?
R.F. : "On ne parle vraiment pas de Manchester pour l'instant. On ne se projette pas aussi loin. Quand Manchester arrivera, tout viendra en même temps, la pression et tout ce qui va avec... On est des compétiteurs, on sait très bien que ça va arriver et c'est dans une case dans nos têtes, mais pour l'instant, on ne s'en parle pas plus que ça."
Mais vous êtes inquiet de la qualité de votre jeu par rapport à cette échéance ?
R.F. : "Oui, j'y pense sincèrement. Que ce soit pour le championnat ou la Ligue des Champions, à un moment donné, il va falloir montrer autre chose. Maintenant, même si je n'étais pas là avant, apparemment, dans les grands rendez-vous, on arrive à se transcender, à faire belle figure contre les équipes dites meilleures entre guillemets. J'espère que ça va continuer."
Sur un plan personnel, vous pensez apporter plus offensivement ?
R.F. : "J'aimerais apporter beaucoup plus. Mais cela dépend des matchs aussi, des fois on voudrait apporter plus, mais on ne peut pas montrer, on tombe face à des équipes qui nous attendent, c'est difficile. Des fois c'est plus ouvert. Chaque match a son histoire."
R.C.