Eric Borghini : "Payet a eu un geste de légitime défense"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 27/08/2021 à 20:30
Eric Borghini, président de la commission fédérale des arbitres et président de la Ligue Méditerranée, a tenu à revenir sur les incidents survenus à l'Allianz Riviera lors de Nice-OM.
Le président de la commission fédérale des arbitres et président de la Ligue Méditerranée, Eric Borghini, est revenu pour Le Phocéen sur les incidents autour de Nice-OM. Selon lui, l'arbitre a pris la bonne décision en voulant arrêter la rencontre. De même, il n'a jamais été question de carton rouge pour Dimitri Payet, après son geste. Interview.
L'arbitre avait-il bien raison de vouloir arrêter le match ?
Eric Borghini : "Oui, l'arbitre ne pouvait pas faire autrement. Le préfet des Alpes Maritimes c'est le plus haut personnage de l'Etat dans le département. C'est le représentant du gouvernement de la République. Donc, l'arbitre, lui, voulait arrêter le match, pour des raisons de sécurité. L'arbitre considérait que la sécurité des acteurs (des deux équipes) n'était plus assurée. Et c'est le préfet des Alpes Maritimes, pour des raisons d'ordre public, parce qu'il craignait en cas d'arrêt du match une émeute urbaine et de ne pas pouvoir faire évacuer le stade (qui était à guichets fermés et qui contenait 32 000 personnes) qui en a décidé autrement. Il ne faut pas oublier qu'à la base c'était quand même une très grande fête du football sudiste. Je suis très triste de ce spectacle qui a été donné pour le football, pour la Ligue 1 et pour l'image qui est donnée au foot amateur, franchement ce n'est pas beau ce qu'on a vu. Les acteurs des deux camps doivent être protégés parce que le foot c'est un spectacle et l'immense majorité des supporters qui viennent au stade veulent assister à un spectacle. Ils veulent voir de la ferveur, de la joie, de l'enthousiasme de supporter leur équipe. Mais ils veulent assister à un beau spectacle, ce qui a d'ailleurs été le cas jusqu'à la 75e, franchement on voyait un très beau match. Les arrêts spectaculaires des deux côtés, de belles actions, jusqu'à ce qu'il y ait eu cet envahissement de terrain, ces jets de bouteilles... Ce grand désordre qui a amené l'arbitre à d'abord prendre la décision d'arrêter le match et puis de le reprendre puisque le préfet demandait de reprendre. L'arbitre a donc décidé d'arrêter le match pour des raisons de sécurité. C'est ce qu'il a dit aux deux clubs, il l'a marqué sur la feuille de match.
Donc, il n'a jamais été question de carton rouge contre Payet ou Alvaro ?
Eric Borghini : "Non, jamais. L'arbitre avait pris la décision d'arrêter le match pour des raisons d'insécurité. Aucunement question d'expulser un joueur. Il considérait que les acteurs étaient en insécurité".
Comment jugez-vous le geste de Payet ?
Eric Borghini : "C'est une réaction d'homme, terriblement humaine, de quelqu'un qui, sous pression, a eu un geste qui relève de la légitime défense. C'est un mouvement humain qu'on comprend, il a eu un simple réflexe".