Entretien avec Didier Poulmaire, qui n'est plus au conseil d'administration de l'OM
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 20/09/2018 à 12:10
Il y a deux ans, l'avocat Didier Poulmaire, connu pour s'être occupé des intérêts de sportifs comme Laure Manaudou ou Yoann Gourcuff, intervenait dans le rachat de l'OM par Frank McCourt. Avocat du businessman américain, il l'accompagnait dans son installation à la tête du club et faisait même son apparition au conseil d'administration en février dernier. Une apparition de courte durée, puisque l'on a appris qu'il avait quitté cette fonction il y a quelques mois. C'est ce qu'il explique au Phocéen. Interview :
Depuis quand ne faites-vous plus partie du conseil d'administration de l'OM et pourquoi ?
Didier Poulmaire : "Je l'ai quitté il y a six mois, parce que je n'avais pas vocation à y rester. J'avais rendu des services au moment de l'acquisition et ils avaient besoin de moi à titre transitoire, mais il n'était pas question que je reste au conseil d'administration, car j'interviens sur d'autres dossiers avec d'autres clubs de football".
Quel a été votre rôle jusqu'à votre départ ?
DP : "Je suis intervenu sur l'accompagnement. Lorsque l'on fait ce type d'opération, on ne laisse pas les gens du jour au lendemain et on veille à ce qu'ils soient bien installés dans leur siège de nouveau propriétaire".
Quel est votre regard sur le parcours de l'OM depuis l'arrivée de Frank McCourt ?
DP : "C'est une grande satisfaction, car c'est une grande responsabilité lorsque l'on fait venir quelqu'un dans un tel club. Il y avait beaucoup d'interrogations lorsque l'opération s'est faite et il n'y a pas de meilleure réponse que de voir l'OM gagner. C'est le sentiment d'avoir bien fait notre travail, car le projet va dans le bon sens et dans l'intérêt du club".
On vous a parfois opposé à Jacques-Henri Eyraud, qu'en est-il réellement ?
DP : "Il n'y a jamais eu d'opposition entre nous. Jacques-Henri dirige le club avec ses convictions et avec ses méthodes. Il ne m'appartient pas de donner mon avis là-dessus parce que j'en suis sorti".
Depuis, votre nom a été cité dans le rachat avorté de Saint-Etienne. Que s'est-il passé ?
DP : "On a été contactés par quelqu'un qui souhaitait reprendre le club, mais le dossier n'a pas abouti. C'est dommage, car c'est une très belle marque aussi, mais je n'accompagne pas lorsque je ne sens pas le projet ou les personnes. Je m'étais déjà retiré du dossier de reprise du RC Lens, et là, je me suis aussi retiré de Saint-Etienne, car la méthode ne me convenait pas".
Vous restez concentré sur les projets de reprises par des investisseurs étrangers en Ligue 1 ?
DP : "Bien sûr. On a créé un think tank qui s'appelle le Sport Executive Club et on réfléchit beaucoup au bon modèle pour les clubs français. Il y a encore trop de clubs qui perdent de l'argent, il y a aussi une inflation des salaires qui n'est pas maîtrisée et on essaie de savoir comment y remédier. La piste principale est celle de détenir son stade, comme en Allemagne ou en Angleterre, c'est le sens de l'histoire. On travaille aussi sur l'actionnariat des socios, comme en Espagne. Il faut creuser cela dans les années qui viennent. J'ai d'ailleurs beaucoup discuté avec les gens du projet socios à l'OM, et je suis convaincu qu'il s'agit d'une piste qu'il faut prendre au sérieux".
Enfin, vous êtes aussi intervenu sur l'ouverture du capital du RC Toulon...
DP : "Oui, l'opération est bouclée avec l'arrivée au capital de l'homme d'affaires Bernard Lemaitre au côté de Mourad Boudjellal, qui reste actionnaire majoritaire. C'est une vraie satisfaction pour moi qui suis né à Toulon".