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Interview

Diouf : "De la considération pour Tapie"

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 08/03/2013 à 12:23

Diouf : "De la considération pour Tapie"Diouf : "De la considération pour Tapie"

Dans la 2e partie du Talk Show, Pape Diouf parle de Margarita-Louis Dreyfus, de Bernard Tapie et des fantasmes entourant l'OM.

Dans la 2e partie du Talk Show, Pape Diouf parle de Margarita-Louis Dreyfus, de Bernard Tapie et des fantasmes entourant l'OM.

Après la sortie médiatique de Margarita Louis-Dreyfus ("Ceux qui ont parlé récemment sont des faux amis qui utilisent l'image de Marseille à des fins personnelles et pour servir leurs intérêts"), il a été dit que vous étiez visé par ses propos.

Pape Diouf : "Je ne me sens pas visé, car elle parle des gens motivés par des desseins et intérêts personnels, donc je ne me sens pas concerné, car s'il y en a un qui n'a jamais utilisé l'OM pour ses intérêts personnels, c'est bien moi. Je l'ai démontré tout au long de ma vie en faisant de nombreux sacrifices, notamment financiers."

Mais on peut aussi rechercher une certaine gloire quand on est président de l'OM ?

P.D. : "Sauf que pour moi, quand je suis venu à l'OM, je n'étais pas venu pour être président, mais pour être directeur sportif. C'était à la faveur d'une crise aigüe qui avait frappé le club que j'ai pu accéder à la présidence, car j'étais le seul dirigeant visible à ce moment. Ce n'était pas de ma part une volonté ni une recherche effrénée. Donc je ne me sens absolument pas concerné, d'autant que je connais bien Margarita Louis-Dreyfus, c'est une femme remarquable, d'un grand courage. Elle a le sens des valeurs et de la parole donnée. Dans cette affaire-là, elle a fait preuve de solidarité avec sa direction et probablement répété des mots qu'on a dû lui souffler."

Les rumeurs disent que Bernard Tapie et vous-même pourraient être notamment à l'origine de la manifestation des supporters anonymes dimanche dernier.

P.D. : "(Il sourit) Si Tapie et moi avions additionné notre ardeur et nos efforts pour faire une manifestation contre la direction et que nous nous retrouvions à 80, je serais déçu, ce serait un échec. Ceux qui ont dit ça nous ont sous-estimés. (Ironique) Alors peut-être qu'on va essayer pour voir combien de supporters nous ramènerions à nous deux. Certains pourraient être surpris."

Un retour à l'OM avec un duo Tapie-Diouf est envisageable, vous êtes compatibles ?

P.D. : "Absolument pas. Quand Tapie est arrivé à Marseille en 86, le seul journaliste qui était en opposition à lui, c'était moi. Cette opposition ne s'est jamais démentie. Cela ne nous a pas empêchés d'avoir des relations de courtoisie et je pense, de considération réciproque. Donc je suis à l'aise pour dire aujourd'hui qu'on lui prête des desseins qui ne sont pas les siens."

Il a quand même dit qu'il serait prêt à aider à l'OM pour trouver des investisseurs.

P.D. : "Tapie est un des rares présidents de Marseille à s'intéresser véritablement au destin du club. C'est un homme aux vérités successives. Et s'il a dit ça, c'est plus pour s'adresser à Margarita Louis-Dreyfus."

Et un ticket MLD-Diouf alors ?

P.D. : "(Il sourit) Je n'ai pas envie de faire de la fiction avec vous."

Il y a quand même un vote sur Le Phocéen qui révèle que 85% des supporters veulent le départ de la direction actuelle de l'OM. Il faut donc peut-être envisager des solutions.

P.D. : "Les sondages n'ont jamais été une politique, il n'est pas dit que Margarita tienne compte de ce sondage pour prendre des décisions. C'est plus le signe manifeste d'un mécontentement général, on voit que les supporters ne sont pas contents. Moi en tant que supporter de l'OM, autant je peux me satisfaire des résultats secs actuels, autant le jeu déployé n'est pas enthousiasmant. Il manque de la passion au stade. Le supporter a besoin de cette passion qui fait qu'il va au stade comme dans une cathédrale. C'est ce qu'il manque le plus aujourd'hui."

On parle aussi beaucoup du milieu à Marseille qui entourerait l'OM et qui pourrait bloquer certains investisseurs. Qu'en pensez-vous ?

P.D. : "Vous savez à Marseille d'un œuf on en fait un bœuf. Les mêmes problèmes qui secouent l'environnement marseillais, ailleurs, on n'en parle pas. Moi quand j'étais président de l'OM pendant 5 ans, et je vous regarde tous dans les yeux, j'engage ma parole d'honneur, je n'ai jamais été l'objet ni d'un chantage, ni d'une intimidation, ni d'une menace. Jamais de la vie. Je suis un homme qui n'a pas peur et qui n'a jamais demandé à qui que ce soit un service. A partir du moment où on est redevable de rien à personne, je ne vois pas comment on peut être envahi par la "faune" ou la "périphérie". Et de toute manière, cela ne m'aurait pas impressionné. Mais vous savez, dans les fantasmes, Marseille, c'est les voyous."

Comment est-ce possible de grossir le prix d'un transfert sans que le président ne soit au courant ?

P.D. : "Je dois manquer d'intelligence, car je me suis toujours demandé comment, en tant que président, on pouvait "croquer". Pour "croquer", il faut tout simplement avoir des complicités internes et externes. Mais comme je suis trop fier, je ne me vois pas aller dire à quelqu'un 'allez vient on va essayer de croquer'. De toute manière, l'argent n'a jamais été mon moteur, c'est la réussite qui m'a toujours guidé."

Vous envoyez plusieurs tacles sur l'OM dans votre livre, alors que vous êtes tenu par un droit de réserve depuis votre départ.

P.D. : "Nous sommes dans un pays qui est libre. La clause de confidentialité concerne des faits très précis, des choses qu'on ne peut pas dire, c'est-à-dire ce sur quoi on s'est mis d'accord. Pape Diouf qui fait une autobiographie en occultant ses 5 ans passés à l'OM, ça ne serait pas sérieux. J'assume pleinement tout ce que j'ai écrit et je défie quiconque de venir s'inscrire en faux contre une seule de mes affirmations."