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Interview

Dib/Pardo : "On veut juste se faire plaisir au stade !"

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 17/08/2016 à 07:00

Dib/Pardo : "On veut juste se faire plaisir au stade !"Dib/Pardo : "On veut juste se faire plaisir au stade !"

L'effet magique du mois d'août n'a pas eu lieu dimanche dernier pour l'ouverture de la Ligue 1 face à Toulouse. Comme on pouvait le prévoir, quelques touristes ont quand même fait gonfler l'affluence, mais les habitués du boulevard Michelet sont venus à reculons, pour ceux qui sont venus. Il faut dire que le menu ne fait pas vraiment rêver, et que la curiosité suscitée par les nouveaux joueurs n'a pas joué son rôle habituel. Les Marseillais sont attachés à un certain standing, et s'ils ne demandent pas la lune, la perspective d'attaquer un championnat avec une équipe plus faible que celle de la saison passée les irrite, pour rester poli. C'est le cas de nombreux supporters, mais aussi des anciens comme Marcel Dib : "Ce match a confirmé ce que l'on pensait. On a une équipe qui va devoir se battre pour se maintenir. C'est malheureux à dire, mais il n'y a plus d'ambition à l'OM, et tous ceux qui aiment le club le savent". Même son de cloche, quoiqu'un poil plus modéré, chez l'autre légende des numéros six rageurs olympiens Bernard Pardo : "Si l'équipe reste en l'état, ce sera compliqué de jouer quoi que ce soit dans ce championnat, même si je pense qu'il y a plus faible que nous dans l'optique du maintien. On sera dans le ventre mou à mon avis".

"On a un public de connaisseurs"

Une analyse partagée par l'ensemble des observateurs, même si, à l'issue du match, Franck Passi tentait de positiver sans vraiment y parvenir : "Au moins, cette année, on n'a pas perdu, déjà...". On a vu mieux en terme de phrase-choc pour réveiller les foules, mais la réplique du coach colle parfaitement à la situation. Il va falloir se contenter de peu et espérer une belle histoire comme la Ligue 1 en connaît parfois. "C'est vrai qu'on ne sait pas jusqu'où cette équipe peut aller, reconnaît Marcel Dib. On peut espérer finir dans les dix premiers, bien sûr, mais des cadres importants sont partis, comme Nkoulou et Mandanda, et c'est inquiétant. Les Marseillais le savent, ils n'ont plus envie d'aller au stade et on entend des sifflets dès le premier match. C'est rare de voir ça. Pourtant, on ne demande pas de gagner la Champions League ou même le championnat, on veut juste aller au stade avec le sourire, se faire plaisir, quoi !". Des propos confirmés par Pardo : "Le problème, c'est qu'on a un public de connaisseurs. Les sifflets partent vite lorsque ça ne tourne pas comme ils le souhaitent. C'est l'OM !"

"Il faut au moins deux joueurs de plus"

Et les raisons d'espérer sont minces, il faut le reconnaître. Pourtant, tout n'est pas à jeter dans cet effectif de transition. On a vu un Pelé rassurant et, jusqu'à preuve du contraire, son niveau devrait largement convenir. Dans cette défense remaniée à 100%, Doria a réussi des débuts plutôt encourageants, même si les avis sont partagés. D'ailleurs, Pardo plaide pour qu'on lui fasse confiance : "Il a reçu un pavé sur la tête en arrivant au club il y a deux ans. Les Brésiliens, qui en ont fait un international, ne sont pas débiles. Laissons-lui une chance !". Même chose avec l'expérimenté Hubocan, qui a montré de réelles aptitudes au combat. Concernant le milieu, beaucoup de clubs rêveraient d'aligner un duo Diarra-Diaby, mais paradoxalement, leur état de forme en a fait des joueurs normaux, pour être gentil. Même chose devant avec le quatuor Cabella, Sarr, Thauvin, Gomis. Des noms prestigieux pour la plupart, mais quasi inoffensifs dimanche soir. En y ajoutant un Alessandrini revanchard et un Lopez prometteur, on peut imaginer un OM prolifique à condition que la sauce prenne. Mais pour cela, en dépit de l'austérité ambiante, il faudra tout de même faire un dernier effort au niveau du portefeuille en réussissant un ou deux bons coups dans la dernière ligne droite du mercato, comme l'explique Marcel Dib dans la vidéo.

"Oui, il faut au moins deux joueurs supplémentaires, confirme Pardo. Avec ça, Franck pourra bâtir une équipe qui peut tenir la route". Rien de très alléchant, nos deux anciens aboyeurs flamboyants l'ont bien compris. Reste à le faire comprendre à un public déjà sur les dents. Bon courage !