De Zerbi : "Nous sommes encore en phase de construction"

Comment votre groupe et le staff ont réagi à ce premier revers concédé dimanche soir à Strasbourg ?

Roberto De Zerbi : "Évidemment, ça a été une semaine difficile, car perdre un match est toujours compliqué. Chaque semaine qui suit une défaite a sa part de difficultés. Cependant, il faut rester objectif et analyser la situation avec recul. Nous sommes encore en phase de construction. C'est vrai que nous avons bien démarré la saison, mais il est essentiel de continuer à définir notre jeu, notre équilibre et notre stabilité.  Je pense d'ailleurs que nous avons livré deux prestations très différentes entre le match contre Lyon et celui contre Strasbourg. Mais la construction de l'équipe passe aussi par ces moments plus délicats, par ces rencontres compliquées, même si, je le répète, c'est dur à encaisser."

Depuis le début de saison, votre effectif n’est pas épargné par les absences, qu’elles soient dues aux blessures ou aux suspensions. Est-ce que l'absence de Quentin Merlin, qui a eu un rôle très important lors de la préparation, n’est finalement pas l’une des plus dures à compenser ? Et plus globalement, comment arrivez-vous, en tant qu’entraîneur, à vous réajuster en permanence ?

Roberto De Zerbi : "C’est une très bonne question. Je ne cherche pas d’alibis, je vous l’ai toujours dit : je ne donnerai jamais d’excuses. Je suis un perfectionniste, donc ce que je recherche avant tout, c’est la qualité, le jeu, la passion, le caractère. Mais la réalité des faits s’impose à nous. On a perdu récemment un joueur très important, Quentin Merlin, comme vous l’avez mentionné. Luis Henrique semble d’ailleurs souffrir de son absence. Nous avons également perdu Balerdi, qui était non seulement un pilier défensif, mais aussi un élément clé dans la construction de notre jeu. Il était présent à Brest et à Reims, mais sans être à 100%. Bien sûr, on a dû s’adapter : Cornelius a pris le relais, mais il n’a pas eu autant de séances d’entraînement à ce poste. Kondogbia a aussi fait un match, tout comme Hojbjerg. Il est donc difficile de maintenir une qualité de jeu constante avec autant de changements. J’aimerais pouvoir déployer mon football, celui que je prône depuis toujours, mais il y a des paramètres à prendre en compte. Quand les joueurs les plus assidus, ceux qui connaissent le mieux le jeu et s’adaptent le mieux au style, manquent à l’appel, c’est forcément compliqué pour l’équipe. Cela dit, on n’a pas perdu à Strasbourg simplement à cause de l’absence de Balerdi ou de Merlin. On doit être meilleurs, surtout dans ce type de matchs qui demandent de la rigueur, tant dans le jeu que dans notre comportement sur le terrain."

Vous nous disiez après la défaite contre Strasbourg que ce revers devait nous servir de leçon et qu'il pourrait devenir un moment clé pour l'équipe. On sait que vous attendez une réaction de votre équipe demain, mais dans quelle mesure ? Est-ce que c'est le moment de voir le véritable caractère de votre groupe ? On entend souvent qu'une bonne équipe ne perd jamais deux fois de suite et qu'elle doit montrer qu'elle a du répondant. Est-ce que vous attendez votre équipe au tournant demain ?

Roberto De Zerbi : "Moi, ce que je veux, c'est que l'équipe s'entraîne et joue toujours avec du caractère. Le caractère, ce n'est pas quelque chose qu'on doit seulement montrer sur le terrain ou dans les grands matchs, comme quand on se déplace à Lyon. C'est une qualité qu'on doit avoir en permanence, au quotidien, que ce soit sur le terrain ou dans la vie de tous les jours, même en allant faire ses courses au supermarché ou au restaurant. Je pense que les joueurs ont déjà démontré qu'ils en avaient : à Brest, à Nice, à domicile contre Reims, et de manière très évidente à Lyon. Après, des accidents comme celui de Strasbourg peuvent arriver. J'espère justement que ce n'était qu'un accident. Mais voilà, c'est l'Olympique de Marseille, et si on n'a pas ce niveau de caractère, alors on ne pourra pas se battre pour des objectifs importants en Ligue 1. Depuis mon arrivée, je pense que mes joueurs ont montré qu'ils en étaient capables. Pour conclure, c'est un aspect que je prendrai en compte dans mes choix de composition. Bien sûr, la forme physique et les qualités techniques sont essentielles, mais la personnalité, le courage et le caractère des joueurs pèsent tout autant dans mes décisions."