De Zerbi : "C'est une phase de construction pour réussir à créer un OM important"

Bonsoir Roberto, qu'est-ce qui vous contrarie le plus ? Est-ce ce match nul à la maison ou une certaine forme d'impuissance que l'on a ressentie ?

Roberto De Zerbi : "Nous avions très bien commencé la saison avec de nombreux buts, en créant de nombreuses occasions et en obtenant de nombreuses victoires. Il faut accepter ce genre de résultats, ces deux résultats (Strasbourg et Angers), mais comme je l'ai dit depuis le début, c'est une phase de construction pour réussir à créer un OM important, et ce n'est pas quelque chose qui s'obtient tout de suite. Cela passe par des journées difficiles comme celle-ci. J'ai entièrement confiance en mes joueurs, mais c'est vrai que ce sont des moments compliqués, et ce sont des éléments qui peuvent être décisifs pour nous. Il y a eu des moments dans ce match aussi où les choses auraient pu tourner différemment.

De Zerbi : "Il faut faire les choses avec encore plus de caractère"

Quand on voit qu'on arrive à marquer un but et qu'ensuite il y a tout de suite ce coup franc égalisateur, puis le 2-1 qui est annulé à cause d'une main… Je pense qu'il faut faire les choses avec encore plus de caractère. Mais ça ne se fait pas non plus en un claquement de doigts. Il y a beaucoup d'entraîneurs qui demandent du temps. Moi, ce n'est pas ce que je demande, je sais que les choses doivent être faites maintenant, mais le changement reste difficile à mettre en place. Il faut avant tout avoir la mentalité, le physique, le jeu ; ce sont des éléments qui se construisent progressivement. Cela passe par beaucoup de travail : pousser, travailler encore plus, s'entraîner, et régler aussi les détails. Par exemple, sur ce coup franc, si le mur saute, on n'encaisse pas ce but. À 11 contre 11, on avait le contrôle total du jeu et malheureusement, on a raté quelques passes, quelques contrôles entre les lignes. Ce sont des aspects où il faut que l’on progresse."

Le match contre Lyon n'a-t-il pas finalement fait du mal dans les têtes, et est-ce que la trêve va faire du bien ?

R.D.Z. : "Je ne sais pas, honnêtement. Les matchs comme celui contre Lyon doivent nous pousser, nous donner encore plus d'envie de gagner, d'envie de rester premiers au classement, mais pas autre chose, parce que cela arrivait après seulement cinq matchs. C'est vrai qu'on avait gagné un gros match, mais on n'avait encore rien fait, la saison est longue. Honnêtement, je n'ai pas vu de changement d'attitude de la part de mes joueurs à l'entraînement. Ensuite, pour un entraîneur, il faut 3 à 4 mois pour réussir à vraiment connaître les joueurs, connaître leur mentalité, leur qualité. Cela fait peu de temps que je connais l'équipe, donc je ne sais pas encore de quelle manière ils réagissent après des victoires, mais aussi après des défaites ou des matchs comme celui de ce soir, et quel contre-coup ils ont. C'est quelque chose qui me prendra un peu de temps, mais j'ai toujours vu mes joueurs sérieux, engagés, se donner à 100 %, même cette semaine, donc je ne pense pas que ce soit lié à cela."

Vous avez eu du mal à mettre votre jeu en place. Avez-vous l'impression d'avoir été décodé par vos adversaires ?

R.D.Z. : "Non, je ne crois pas, car dans un premier temps, à 11 contre 11, nous sommes souvent arrivés sur la ligne des 20 derniers mètres. Nous avons souvent trouvé Luis Henrique et Mason Greenwood. Ce qui nous a manqué, c'est ce tir cadré, cette passe pour entrer dans les 20 derniers mètres. Après, certains joueurs importants de l'équipe n'étaient peut-être pas dans leur meilleure forme ce soir, comme justement Luis Henrique, Greenwood ou Højbjerg, qui n'étaient pas forcément dans la meilleure condition physique. Ils auraient pu être plus précis au niveau de certaines passes, surtout les premières passes. Mais je pense que nous aurions quand même dû gagner, même si l'état de forme n'était pas optimal."

Qu'avez-vous à dire aux supporters qui étaient très enthousiastes en début de saison ?

R.D.Z. : "Je pense qu'au niveau offensif, nous avons encore la 2e meilleure attaque de Ligue 1. Nous avons fait deux matchs qui n'ont pas été très bons, mais cinq des sept matchs ont quand même été satisfaisants. Donc qu'est-ce que je peux dire aux supporters ? Leur dire que je suis désolé. Je pense que nous sommes tous désolés, nous voulions être premiers avant la trêve, réussir à remporter le match contre Strasbourg et celui-ci. Après, voilà, je ne demande pas de temps, mais comme je l'avais déjà dit, j'avais répondu après un match sur les sifflets contre Wahi après le match contre Reims. J'avais dit que, quand on est à Marseille, quand on est dans des endroits aussi passionnés, il y a toujours un aspect où nous avons par exemple 2000 personnes qui nous attendent à l'aéroport après Lyon et d'un autre côté, on peut recevoir des sifflets quand les gens ne sont pas satisfaits du match. Donc je pense qu'il faut quand même nous considérer chanceux. Nous sommes chanceux, le club et moi-même, d'être ici, de faire les choses. Et la meilleure façon de dire les choses, c'est en le prouvant sur le terrain, en nous entraînant de manière sérieuse."

Vous venez de finir trois de vos quatre derniers matchs à dix contre onze. Pouvez-vous nous expliquer à quel point cela retarde l'apprentissage de vos principes de jeu et de votre philosophie ?

R.D.Z. : "Ce qui retarde, c'est le fait que sur les sept matchs, Leonardo Balerdi n'en a joué que trois, que Merlin soit absent depuis plusieurs matchs, et Luis Henrique en a souffert également parce qu'il avait trouvé une bonne synergie avec lui. Mais même sans eux, je pense que nous aurions dû remporter les deux matchs, ce soir et à Strasbourg aussi. J'ai accepté les compliments après les matchs contre Lyon, Nice, Toulouse, Brest, il faut aussi accepter les critiques, savoir rester concentré, et cela passe encore par le travail."

Mason Greenwood est beaucoup moins bon depuis la précédente trêve internationale. Comment jugez-vous ses prestations ?

R.D.Z. : "Ce n'était pas son meilleur match, il n'est pas dans sa meilleure forme. Tout comme ne l'était pas non plus Luis Henrique. Ce sont des choses qui arrivent."

Ulisses Garcia était un peu la surprise ce soir et à Lyon également. Comment l'avez-vous trouvé ce soir ?

R.D.Z. : "Il a beaucoup poussé, il s'entraîne vraiment beaucoup. Je pense que c'est une solution vraiment précieuse pour remplacer Quentin Merlin. Et ce que j'apprécie chez lui, c'est qu'il joue avec courage, avec personnalité. Il peut lui arriver de faire des erreurs, mais ce sont des erreurs positives et courageuses. Ce que je n'aime pas, ce sont les erreurs liées à la peur ou au manque de courage."