De Zerbi : " Avec Rabiot on peut rêver ! "

Avec tout ce qui s'est passé cette semaine, on ne vous a pas entendu sur l'arrivée d'Adrien Rabiot. Bien entendu, on suppose que vous êtes content, mais qu'est-ce que ce joueur peut apporter à l'Olympique de Marseille selon vous ?

Roberto De Zerbi : Rabiot peut nous apporter son niveau. Et s'il nous donne son meilleur niveau, on peut rêver. Après le match, vous m'avez demandé si les supporters pouvaient rêver. Les supporters doivent rêver, mais nous aussi. Cela ne veut pas dire qu'il faut être présomptueux ou prendre la grosse tête, mais rêver est essentiel. C'est aussi en rêvant qu'on arrivera là où on veut aller. Si on enlève les rêves aux joueurs, aux supporters, aux entraîneurs et aux dirigeants d'un club, la vie devient plate, un peu monotone. Et je pense que personne ne vient à Marseille pour avoir une vie monotone.

Il y a quelques jours, vous nous avez accordé quelques minutes en off avec les journalistes, où nous avons un peu discuté. Vous nous avez dit qu'en l'absence de Coupe d'Europe, vous n'aimiez pas trop faire tourner l'équipe, mais en même temps, vous deviez garder tout votre groupe concerné. Est-ce que ce n'est pas une équation difficile à résoudre ? Cela ne crée-t-il pas des maux de tête, surtout quand votre équipe obtient des résultats ?
RDZ : Je fais ce métier en ayant toujours mal à la tête et en dormant peu, donc ça ne change pas grand-chose pour moi de devoir gérer le groupe. Honnêtement, je pense qu'on a une équipe solide à tous les postes. Après, il y a évidemment des joueurs plus ou moins prêts, mais selon moi, ceux qui doivent jouer sont ceux qui jouent le mieux. C'est vrai qu'il faut donner de la continuité ; je ne veux pas changer juste pour changer, ce n'est pas quelque chose que j'apprécie. J'ai quand même une idée assez claire de la hiérarchie, mais au final, c'est le terrain qui décide. Ce que je tiens à souligner, c'est que c'est toujours le terrain qui décide, même lors des changements, même pour les remplaçants. Il y a des minutes qui peuvent vraiment tout changer dans un match, et ça vaut particulièrement pour les attaquants, qu'on gagne ou qu'on perde. Je veux qu'ils fassent la différence, qu'ils soient titulaires ou remplaçants, comme Rowe a pu le faire contre Reims ou Nice.

Adrien Rabiot, qu'est-ce que vous appréciez chez lui et quels ont été vos mots pour le convaincre de signer à l'Olympique de Marseille ?
RDZ : Pour ce qui est de Rabiot, c'est Mehdi Benatia qui a tout géré seul. C'est lui qui a trouvé la bonne formule. Pablo et Franck étaient évidemment très enthousiastes à propos de ce transfert. De mon côté, je lui ai dit la vérité : c'est vrai que l'OM ne joue pas les compétitions européennes cette année et qu'on est encore derrière les grands clubs pour l'instant, car nous sommes en phase de reconstruction. Mais depuis juillet jusqu'au 19 septembre, on a travaillé sérieusement, avec ambition et sincérité envers tout le monde. Mon objectif est de ramener l'Olympique de Marseille à son niveau, là où il mérite d'être. Une phrase que j'ai souvent entendue ici et qui m'a marqué, c'est que les Marseillais disent toujours que l'OM est l'équipe la plus importante de France. Cela me touche, et même si on est encore loin de cet objectif, le but est de revenir à la lutte pour des objectifs importants. Ce que j'ai dit à Rabiot, je l'ai aussi dit à tous les joueurs arrivés cet été pendant le mercato, que ce soit Koné, Brassier, Greenwood, Rulli, Wahi, Cornelius, etc.

Quand pensez-vous pouvoir compter sur Rabiot, s'il vous plaît ? Vous nous avez dit qu'il serait trop juste pour ce week-end. Est-ce que ce sera pour le match suivant ou pour Angers dans deux semaines, ou plus tard ?
RDZ : Il a besoin de deux ou trois semaines pour revenir à son niveau. Après, il ne faut pas oublier que Rabiot n'est pas là pour un ou deux mois, mais pour plusieurs années, puisqu'il a signé, si je ne m'abuse, un contrat de deux ans. On ne veut pas se précipiter et risquer de le perdre. Même si on avait déjà un groupe solide, avec lui, on est clairement plus forts et avons plus de potentiel. À propos de votre défense, je posais la question à Lilian Brassier...

On entend beaucoup, notamment depuis le recrutement de Rabiot cette semaine, que l'OM a un milieu de terrain de niveau Ligue des champions avec Hojbjerg, Rabiot, etc. Offensivement, c'est très solide en termes de recrutement, mais certains estiment que la défense n'est peut-être pas à ce niveau-là. Quel est votre avis sur cette question ? Pensez-vous que ces critiques sont trop sévères envers votre défense ?
RDZ : Non, je ne suis pas d'accord avec ces propos. Je pense qu'on a de très bons défenseurs. Balerdi est l'un des meilleurs en Europe. Brassier, je l'ai déjà mentionné, a un grand potentiel, mais il doit encore progresser. Il doit vraiment sentir son appartenance au Vélodrome, au maillot. Il doit aussi bien comprendre ce que je lui demande sur le terrain, mais s'il y parvient, je pense que c'est vraiment un joueur de haut niveau. Cornelius est l'un des joueurs les plus fiables que j'ai. Murillo est très important. Meité, c'est vrai qu'il n'est pas encore à 100 %, mais c'est aussi une autre solution intéressante. De plus, nous avons des milieux de terrain capables de jouer en défense, comme Hojbjerg, ou Rongier, qui a joué à droite lors de certains matchs, et Kondogbia, qui l'a fait avec l'Atlético. Nous avons donc différentes solutions à notre disposition.