DD : "Ne vous inquiétez pas pour moi"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 03/10/2011 à 15:20
Quand Didier Deschamps a dû venir s'expliquer sur la piètre prestation de son équipe contre Brest, on a retrouvé un entraîneur abattu et quelque peu désabusé par une situation qu'il juge "compliquée". Il demande à ses joueurs du "caractère" pour surmonter cette période noire... Interview.
Didier, contre Brest, vous aviez aligné une équipe offensive, mais cela n'a pas suffi...
Didier Deschamps : "Oui, c'était une équipe pour tenir le ballon et aller de l'avant. J'ai même fini avec 4 attaquants pour gagner le match. De toute façon, je ne vais pas faire une équipe pour défendre. Après, c'est toujours une question d'équilibre, et là, un adversaire qui avait plus de fraîcheur que nous."
Vous n'avez pas de profondeur de banc non plus...
D.D. : "Je ne vais pas accabler ceux qui sont sur le banc ! J'ai un effectif réduit, je vous l'ai déjà dit. Après, j'essaye de l'utiliser comme je peux, en espérant que ça puisse apporter quelque chose. Mais sans remettre en cause les qualités des uns et des autres, je n'ai pas un effectif très riche. Après, la profondeur de banc dépend aussi du nombre de blessés ou de suspendus. Dans les périodes où on enchaîne les matchs, il y a plus de risques, et ça devient encore un peu plus compliqué."
Par où peut venir la lumière ?
D.D. : "De l'interrupteur ? Non, ce n’est pas ça... Il faut avoir ce sentiment de révolte quand ça va moins bien. On a un climat difficile, ce n'est pas une excuse, mais on n'arrive pas à inverser la tendance lorsqu'on connait une période difficile."
Justement, même les leaders craquent, à l'image de Mandanda...
D.D. : "C'est sûr que quand les leaders sont bien, il y a plus de chances que le groupe aille mieux. Après, c'est l'ensemble, personne n’est infaillible... Mais évidemment, dans les périodes difficiles, ceux qui ont du caractère et de la personnalité doivent ressortir. Ça, c'est une certitude. Mais le problème est toujours collectif."
Quel bilan tirez-vous de la série de 7 matchs rapprochés ?
D.D. : "Je ne suis pas rassuré, car on est en manque cruel de points en championnat. En Ligue des Champions, on ne peut pas faire mieux, mais notre situation est toujours très difficile en championnat."
Votre priorité, c'est d'éviter le renoncement chez vos joueurs ?
D.D. : "Mais ils ne renoncent pas ! C'est juste qu'on n'arrive pas à inverser la tendance. Le premier souci, c'est la question de fraicheur. On a envie de bien faire, mais ça ne se concrétise pas sur le terrain."
Est-ce que l'OM joue sa survie ?
D.D. : "Les grands mots... on est dans une situation compliquée, ça, c'est sûr... Vu le nombre de points qu'on a pris, ça passe par beaucoup plus de points à prendre pour respirer un peu mieux."
Vous pensez à vous renforcer ?
D.D. : "D'ici le mercato, il y a beaucoup de matchs. Évidemment, on verra ce qu'on peut faire en janvier, mais pour le moment, ça restera comme ça jusqu'au dernier match fin décembre. Un joker ? Je ne sais pas... Je sais les joueurs que j'ai, et j'espère les avoir tous à disposition, ça serait déjà une bonne chose..."
La trêve va vous permettre de prendre du recul pour analyser la situation ?
D.D. : "Ne vous inquiétez pas pour moi. Je n'ai pas besoin de temps pour analyser. L'analyse, je l'ai faite depuis un moment. Ne me demandez pas exactement ce qu'elle est, car je ne vous la donnerai pas, mais je suis conscient. Il va falloir qu'on se batte, avec certes des imperfections par moments, mais il va falloir du caractère et de la personnalité, car notre situation est compliquée."
Vous vous attendiez à vivre une saison aussi difficile ?
D.D. : "Je m'attendais à une année difficile, bien évidemment, mais pas tant que ça..."
Où en est André-Pierre Gignac ?
D.D. : "(Il soupire) Je ne sais pas. Pour le moment, il est en footing, donc de là à ce qu'il touche le ballon et qu'il reprenne l'entrainement... Depuis le match de Rennes, il n'a plus touché le ballon, alors..."
Et Mbia ?
D.D. : "Il arrive de nouveau à marcher. Il est dans la dernière phase, mais il lui faudra au moins encore une paire de semaine."