DD : "Ma situation passe au second plan"

À quelques heures d'affronter le Bayern en match retour des 1/4 de finale de la Ligue des Champions, Didier Deschamps s'est longuement confié devant la presse. Le match face au Bayern, son retour à Munich, son avenir, le technicien marseillais a évoqué plusieurs sujets d'actualité. 

Didier, l'OM peut-il faire l'exploit ?

Didier Deschamps : "Il faut être réaliste. Evidemment qu'on a toujours une chance. Après le résultat du match aller, le Bayern est sur la voie royale. Il est encore plus favori qu'il ne l'était au match aller. L'important pour mes joueurs c'est de rentrer sur le terrain en ayant conscience de ce que représente ce match-là. Il faudra faire le meilleur match possible, le meilleur résultat. Après tout dépendra du scénario. Si au cours du match nos chances augmentent, je ne peux pas le savoir. Mais il faudra déjà rentrer sur le terrain pour faire en sorte de le gagner. Le gagner ce ne sera peut être pas suffisant, face à une équipe qui n'a pas perdu ses qualités depuis le match aller. C'est plutôt très agréable et excitant de jouer ce type de match même si le résultat de l'aller complique énormément notre tâche."

Il va falloir hausser le niveau de jeu ?

D.D. : "Forcement si on veut aller chercher quelque chose il faudra qu'on soit au maximum dans toutes les lignes et individuellement. Comme dans tous les matchs il y aura les intentions après il faudra les matérialiser sur le terrain. Comme l'a dit Azpi, il ne faudra pas attaquer à tout va. Faire en sorte de bien défendre comme on l'a fait à l'aller pendant 43 minutes et se créer des occasions aussi.  Évidemment, il y aura des choix tactiques et de joueurs et je ferai les choix qui me sembleront les meilleurs par rapport à la configuration du match."

Vous gardez un grand souvenir de Munich ?

D.D. : "J'y suis revenu et ça s'est moins bien passé qu'en 93. Je pars du principe que ce que j'ai vécu me sert dans mon métier. Mais pour mes joueurs, c'est à eux d'écrire leur histoire. On ne vit pas avec le passé même si ça fait partie pour construire l'histoire d'un club."

Heynckes a fait référence à votre victoire à Dortmund...

D.D. : "C'est normal, car c'est un entraîneur expérimenté. Je ne vais pas vous dire sur quoi je vais axer la préparation. Ça regarde mes joueurs et moi. Il y aura différents axes. On a réalisé quelque chose d'exceptionnel et de merveilleux à Dortmund. Notre parcours en Champion's League a été chaotique, car à un moment on pouvait s'assurer de la qualification face à l'Olympiakos et il a fallu s'arracher après à Dortmund où on était mal embarqués. L'Inter ça s'est joué au mental et à la volonté de renverser une situation, d'arracher ce but dans les arrêts de jeu au match aller, puis en fin de match au retour. Il ne faut pas oublier par où on est passé. C'est une forme de récompense, mais c'est très important de le vivre pleinement."

Le fait de ne pas jouer ce week-end n'est-ce pas un désavantage ?

D.D. : "Non, je ne pense pas que ce soit un désavantage. Comme l'a dit Steve, on sortait d'une série de matchs rapprochés. il y a eu besoin d'évacuer cette défaite de l'aller et ça nous a permis de retravailler collectivement et spécifiquement, ce qui n'était pas possible ces derniers temps avec l'enchaînement des matchs. Donc c'était une bonne chose pour nous, au moins on n'aura pas de souci de fraicheur. Le Bayern a joué, mais ils sont tellement habitués. Je les ai vus à Nuremberg, même s'il y a eu quelques changements ça reste une grosse machine habituée à jouer plusieurs compétitions."

Vous vouliez être dans une bulle, vos joueurs ont été interdits de parler ?

D.D. : "Je ne passe pas d'ordre aux joueurs, ce n'est pas de mon ressort. Je peux à la limite leur donner des conseils, mais depuis que je suis entraîneur, ils ont toujours eu la liberté de s'exprimer quand ils veulent et avec qui ils veulent. Après, se retrouver avec un peu de tranquillité n'est pas une mauvaise chose, surtout pour bien se concentrer par rapport à ce qui nous attend."

Votre avenir est-il conditionné à ce match ?

D.D. : "Vous vous posez la question et ça ne va pas s'arrêter demain. Ce n'est pas l'actualité. On va jouer un match retour de Champion's League donc ma situation personnelle passe au second plan."