Cheyrou : "On a envie d'en découdre !"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 28/01/2012 à 17:14
À quelles heures de la rencontre face à Rennes, Benoît Cheyrou fait le tour de l'actualité olympienne : Rennes, la Ligue 1, le Paris SG... Interview.
Benoît, quel est l'état d'esprit du groupe avant ce déplacement à Rennes ?
Benoît Cheyrou : "On est sur une série, il faut la continuer le plus longtemps possible. On a très bien commencé l'année au niveau de l'état d'esprit. C'est très encourageant. Les deux matchs de coupes (Red Star et Caen) étaient des matchs pièges, on s'est rendu les matchs faciles avec un bon état d'esprit, de la simplicité et beaucoup d'humilité. Contre Lille, c'était pour moi le meilleur match depuis le début de saison, au niveau de la qualité de jeu et du résultat, face à l'un des adversaires les plus coriaces de Ligue 1, et un des plus habiles dans le jeu. C'est une référence en terme de jeu de pouvoir les surclasser. C'est très encourageant pour la suite. Maintenant, il faut continuer, mais on a tendance à s'enflammer souvent à Marseille. Il va falloir se remettre en question. On le fait souvent quand on perd ou quand on n'est pas bon, mais il faut le faire aussi quand on est bon, pour avoir le même degré d'exigence et le même niveau de performance."
De ce match de Lille, que faut-il en tirer pour battre Rennes ?
B.C. : "La qualité de jeu tout simplement. La circulation de ballon a été plus fluide. On s'est créé de nombreuses occasions. On n'a pas pris de but. Il y a eu beaucoup de choses positives sur ce match-là. Contre Paris, c'était bien pour le résultat, mais contre Lille, la qualité de jeu était supérieure par rapport à Paris."
Comment expliques-tu les performances de Rennes cette saison ? Ils sont notamment invaincus à domicile...
B.C. : "C'est une équipe très talentueuse, avec des joueurs qui arrivent à maturité et qui sont sortis du centre de formation. C'est le centre de formation le plus performant depuis plusieurs saisons, tout le monde le sait, et les jeunes qui sont sortis il y a 3, 4, 5, 6 ans arrivent à maturité et deviennent de très bons joueurs. Ils ont aussi fait un recrutement intelligent. C'est une équipe qui tourne bien depuis plusieurs années. Elle manquait de régularité ces dernières saisons, mais cette année, elle est encore dans la course, donc c'est une des grosses équipes du championnat."
Quels souvenirs gardes-tu du match aller ?
B.C. : "J'ai plus le souvenir de notre équipe au match aller, qui n'était pas aussi forte qu'en ce moment. Le principal souci qu'on doit avoir, c'est nous. On a démontré cette saison qu'on pouvait faire du bon, du très bon et du mauvais aussi. Il faut se concentrer sur notre état d'esprit, c'est notre principal danger. Que ce soit Rennes, Lyon ou l'Inter en face, on a les qualités pour rivaliser."
Les absences de Diawara et Mbia, c'est embêtant ?
B.C. : "On a déjà fait des matchs sans eux, personne n'est indispensable, tout le monde est important. Il y a des joueurs qui sont là pour jouer à ces postes-là et on a tous confiance en ces joueurs-là et en notre groupe."
Votre plus grande force actuellement, c'est le capital confiance ?
B.C. : "Oui, bien sûr, mais ça peut être un défaut, si on a un excès de confiance et qu'on croit que tout est devenu facile. On a rendu facile les dernières semaines par cet état d'esprit irréprochable. Il faut continuer à engranger des points, continuer d'être bon, mais pour être bon, il faudra garder cet état d'esprit. C'est ça le plus compliqué, c'est ce qui fera la différence sur cette deuxième partie de saison."
Les matchs contre Rennes et Lyon vont-ils donner le tempo de la fin de saison ?
B.C. : "On est dans cette série avec Lille, Rennes, et Lyon. On a fait une super série fin 2011, pour ne pas être décroché au niveau du classement, mais les autres ont continué à avancer vite. Maintenant, on a l'occasion de prendre des points directement sur eux, afin de les rattraper, voire de les dépasser. C'est sûr qu'après ces deux prochains matchs, on saura si on est dans la course pour le sprint final ou si on est décroché. On ne veut pas avoir fait tous ces efforts pour rien. On s'est mis nous-mêmes dans cette situation au début de saison, en perdant des points précieux sur nos rivaux. Là, on a l'occasion d'en reprendre sur eux, donc ce sont deux confrontations très importantes."
Si ça se passe bien contre Rennes et Lyon, l'OM peut-il jouer le titre ?
B.C. : "C'est encore loin. On en reparlera après ces matchs-là. Ce sont deux matches importants et on a envie de les jouer. On a envie d'en découdre, de se frotter à eux et de prendre notre revanche par rapport aux matchs aller, où l'on a perdu des points face à eux."
Tu penses que l'OM peut rivaliser contre le PSG ?
B.C. : "Oui, bien sûr. Paris est hors-norme par rapport au budget et aux moyens. Nous, on se préoccupe de notre parcours. Ce n'est pas parce qu'il y a beaucoup d'argent que cela va fonctionner. Certaines années à l'OM, il y a eu beaucoup d'argent dépensé, et ce n'est pas là où il y a eu les meilleurs résultats."
On a l'impression que l'effectif a connu un gros creux en début de saison, puis un retour en forme de tout le monde avant l'hiver. Comment expliques-tu ça ?
B.C. : "C'est vrai. Cette saison, ça a été assez global, assez collectif. En ce moment, on s'aperçoit qu'on peut compter sur tout le monde, alors qu'en début de saison, on était dans le dur. Cette année, on n'a pas de joueurs capables de faire la différence individuellement, comme on a pu le voir les saisons précédentes. Cette année, c'est collectivement qu'on arrive à faire la différence, et quand le collectif fonctionne, il y a toujours des individualités qui ressortent."
Vous êtes en lice sur les quatre tableaux, la priorité reste la Ligue 1 ?
B.C. : "Oui, ça le sera toujours. Le plus important pour nous, c'est de se qualifier pour la Ligue des Champions, et récupérer le titre de Champion de France. Il ne faut pas se le cacher, moi, je suis à l'OM pour ça, pas pour finir troisième. On est dans les quatre compétitions, ça reste des titres. On a envie de tout gagner. On sait que ce sera difficile, mais on avance, on prend les matchs les uns après les autres. Malgré tous les absents, l'équipe tourne bien, c'est positif pour tout le groupe. On est une vingtaine de joueurs concernés, et la qualité ne baisse pas quand il y a des joueurs absents. C'est encourageant pour la suite. Tout le monde nous voyait fichus avec la CAN, et finalement, on ne s’en sort pas trop mal."
On te voit peu tirer les coups francs en match, il y a une raison particulière ?
B.C. : "J'en ai marqué un cette saison, à Dijon. Les deux derniers marqués, c'était Dédé Ayew et Mathieu (Valbuena), c'était pour les droitiers. C'est un exercice où il faut s'entraîner régulièrement pour prendre des repères, pour être le plus régulier possible."
> Retrouvez dans la vidéo ci-dessous, Benoît Cheyrou qui parle du livre du Mathieu Valbuena.