Cassard : "Le gardien qui battra Mandanda à l'OM n'est pas encore né"

L'incroyable réussite de Steve Mandanda à l'OM est à mettre au crédit de son talent, mais aussi de ceux qui l'ont assisté tout au long de sa formidable épopée à l'OM, car il n'y a pas de bons gardiens sans un bon coach pour les préparer. Stéphane Cassard fait partie de ceux-là, lui qui a passé cinq ans à l'OM avec les gardiens olympiens et qui l'a entraîné durant quatre saisons, puisqu'Il Fenomeno a fait un détour à Crystal Palace, avant de quitter le club l'été dernier. Pour Le Phocéen, il revient sur cette belle collaboration avec Steve, mais aussi avec Yohann Pelé qu'il a fait venir au club. Interview :

Que retiens-tu de toutes ces années passées avec Steve à l'OM ?

Stéphane Cassard : "Déjà, il restera dans l'histoire de l'OM par ses performances, sa durée et sa régularité. Le joueur qui le battra sur le nombre de matches n'est pas encore né, à mon avis. Je retiens l'immense professionnel qu'il est, et ça explique son niveau de performances dans un club à très haute pression. Ce qu'il fait n'est pas donné à tout le monde".

Comment a débuté votre collaboration ?

SC : "On a très bien accroché dès les premiers contacts, car on se connaissait déjà. J'avais joué contre lui lorsqu'il était au Havre et, pour la petite anecdote, j'avais reçu le trophée de meilleur gardien de L2 avec Strasbourg et lui avait fini juste derrière. Le duo s'est formé naturellement, dans les bons moments comme les plus compliqués, comme la saison dernière. Il a été critiqué, mais il ne faut pas oublier qu'il revenait de la coupe du monde et qu'il n'avait pas fait de préparation. Ce qu'il fait encore aujourd'hui, c'est vraiment extraordinaire".

Quelles sont les qualités qui t'ont frappé chez lui ?

SC : "Chez les gardiens, on dit que c'est un félin. Il n'y en a pas beaucoup et on le détecte très rapidement chez les jeunes. On le voit tout de suite dans ses attitudes, cette rapidité sur ses appuis, tout est naturel et facile chez lui. Il est doué, c'est clair et net".

Il y a aussi cette tranquillité qu'il dégage...

SC : "Absolument. On dit souvent que les gardiens doivent être un peu fous, mais ce n'est pas le cas chez les grands comme Steve ou Hugo Lloris. Ils ont cette part de calme nécessaire pour analyser les situations. Mais, je peux vous dire que quand ça n'allait pas, Steve le faisait savoir dans le vestiaire. C'était même le seul à pouvoir le faire, et il le fait au bon moment, parce que la situation l'exige. C'est pour cela qu'il est très écouté et respecté".

On imagine qu'entre gardien et coach, on peut parler d'un duo un peu à part dans une équipe ?

SC : "Oui, on se confie, on parle de tout, et c'est justement ce qui permet de traverser des périodes parfois difficiles, comme les rares fois ou Steve a été critiqué. On se disait les choses quand il fallait se les dire, mais on restait unis et solidaires. Steve aborde toutes les discussions avec lucidité, et il sait rebondir comme il l'a fait l'été dernier. Buffon, Casillas, Neuer... tous ont connu des passages délicats, ça fait partie d'une carrière".

Parlons aussi de son remplaçant Yohann Pelé, qui arrive en fin de contrat. Tu avais soufflé son nom à Marcelo Bielsa à l'époque ?

SC : "Tout à fait, et cela fait partie des choses dont je suis fier sur ces cinq années. On cherchait un gardien expérimenté et j'ai donné son nom, car je savais qu'il s'était formidablement bien relancé avec Sochaux. Quand Marcelo a demandé qui il était, les dirigeants lui ont dit que cela venait de moi. Il a répondu "si Stéphane l'a dit, il faut le prendre". C'est comme ça que Yohann a signé à l'OM, et je pense qu'ils ne le regrettent pas".

Tu aurais un nom à glisser à l'OM pour le remplacer en cas de départ ?

SC : "Non, mais j'ai beaucoup échangé sur le sujet avec Andoni Zubizarreta, avec qui on partage la même vision du poste. Il y a des gens en place aujourd'hui et ils trouveront, même si ce ne sera pas simple".

Enfin, te concernant, on annonce ton arrivée à Strasbourg la saison prochaine...

SC : "J'ai des contacts, c'est une évidence, mais rien n'est fait pour l'instant. J'espère que cela va se faire rapidement, mais rien n'est signé".